Objectif Lune : ces 4 choses dont vous n’auriez pas imaginé la présence à bord d’Artemis<!-- --> | Atlantico.fr
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Les spectateurs regardent la fusée Artemis I décoller de la rampe de lancement au Kennedy Space Center de la NASA à Cap Canaveral, en Floride, le 16 novembre 2022.
Les spectateurs regardent la fusée Artemis I décoller de la rampe de lancement au Kennedy Space Center de la NASA à Cap Canaveral, en Floride, le 16 novembre 2022.
©Jim WATSON / AFP

Mission spatiale

Le programme Artemis de la NASA a pour objectif d'envoyer des êtres humains plus loin que jamais dans l'espace. Des objets insolites sont présents à bord de la mission.

Anna Alter

Anna Alter

Anna Alter est journaliste et écrivain. Docteur en astrophysique, elle a été journaliste à Science et Vie, à l'Evènement du jeudi, grand reporter à Marianne et rédactrice en chef adjointe de La Recherche. 

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Atlantico : La mission Artemis I, qui a pour but de préparer l’envoi d’astronautes sur la lune, est en route. Différents objets insolites ou non ont été envoyés à la place des astronautes, notamment trois mannequins. A quoi vont-ils servir ?

Anna Alter : Artemis I est une mission test qui inaugure le prochain retour de l’Homme sur la Lune. Si tout se passe bien, surtout si les résultats sont positifs, on y restera pour de longs séjours voire pour toujours. Mais avant de se lancer, il faut déjà vérifier que le voyage va se passer dans de bonnes conditions et c’est l’objectif de ce premier vol non habité mais pas à vide. Des trois mannequins qui servent de cobaye, un seul est entier, les deux autres n’ont pas de membres. Le mannequin entier est le commandant Moonikin Campos, son petit nom a été choisi en souvenir de l’ingénieur américain en charge des systèmes électriques des engins Apollo et de la navette spatiale, Arturo Campos qui a joué un rôle de premier plan dans le sauvetage d’Apollo 13. Moonikin Campos est muni d’une combinaison de survie, la Orion Crew Survival system Suit, celle que porteront les futurs astronautes pendant les phases critiques du vol dans le vaisseau Orion. Il est aussi truffé de capteurs, dont deux prennent la mesure exacte des doses de rayonnements encaissés pendant une équipée lunaire. On sait que pendant les expéditions Apollos, les astronautes ont dû affronter le vent solaire et des rayons cosmiques composés de particules chargées qui sont extrêmement mauvaises pour la santé. Or les missions Artemis vont aller plus loin, plus longtemps et la prudence s’impose. Les équipages s’aventureront à 70 000 kilomètres au-dessus de la surface lunaire contre à peine quelques centaines pour la génération précédente, ça fait une sacrée différence. Avant de poursuivre, la Nasa entend mesurer précisément les expositions aux radiations pour évaluer les risques encourus par les prochains voyageurs. Zohar et  Helga, les deux mannequins manchotes - culs-de-jatte, avec leurs 5600 capteurs passifs et les 34 capteurs de radiations sur le torse, vont aussi servir à  prendre la température : dans le cadre d’une expérience internationale incluant la Nasa mais aussi les agences spatiales allemande et israélienne, l’un des mannequins porte une veste de protection contre les radiations, l’autre ne la porte pas. La comparaison des deux va permettre de connaître l’efficacité de ce vêtement en cas de tempête solaire. Rien ne sert de courir l’espace, si on ne prend pas toutes les mesures.

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Trois objets de la collection du Musée national de l'air et de l'espace issus d’Apollo 8, 11 et 17 sont aussi dans la fusée. Pourquoi envoyer ce type d’objets ?

Ces objets qui ont déjà volé, comme le boulon d’Apollo 11 retrouvé dans l’océan, le métal dans lequel a été forgée la pièce commémorative du vol d’Apollo 8 ou encore l’écusson d’Apollo 17, permettent d’inscrire de façon très symbolique Artemis dans la continuité des missions Apollo. Ce sont des grigris porte-bonheur.

De petits satellites appelés CubeSats font aussi partie du voyage. En quoi sont-ils innovants technologiquement et que peut-on en attendre ?

De forme cubique comme l’indique leur nom, ils ont été déployés dans l’espace pour approfondir nos connaissances scientifiques, comprendre notre environnement spatial, flairer la présence d’eau, repérer des sites d’alunissage, cartographier à tour de bras. Conçus dans les centres aéronautiques et les universités tout autour de la planète, ces petits satellites de la taille d’une boîte à chaussures ont chacun sa vocation et ses problèmes. Le CubeSat NEA-Scout, par exemple, doit survoler l’astéroïde 2020 GE en utilisant pour se déplacer une voile solaire mais rencontre des difficultés de communication et le contact est difficile à établir. Le CubeSat LunaH-Map est censé cartographier la distribution et l’abondance de l’hydogrène à proximité du pôle Sud et a beaucoup de mal à allumer son moteur mais les ingénieurs ne désespèrent pas. Quant au Cub-Sat Omotenashi japonais qui devait se poser tout seul sur la Lune, il ne répond plus. Pour les autres, "pas de nouvelles, bonnes nouvelles", ai-je envie de dire : ils accomplissent chacun dans son coin de ciel sa mission.

Snoopy fait aussi partie du voyage. Quelle sera l'intérêt de la peluche sur notre satellite naturel ?

Snoopy est une mascotte et ce n’est pas le premier beagle en peluche de son genre penseur philosophe qui embarque à bord d’un vaisseau spatial. Le fidèle compagnon de Charlie Brown a même sa statue au Centre spatial Kennedy.

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