Objectif 2022 : Comment Eric Zemmour a bousculé les prémices de la campagne présidentielle<!-- --> | Atlantico.fr
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Eric Zemmour a bousculé les codes de la campagne présidentielle.
Eric Zemmour a bousculé les codes de la campagne présidentielle.
©LUDOVIC MARIN / AFP

Bonnes feuilles

Jean-Paul Gourévitch publie « La tentation Zemmour et le Grand Remplacement » aux éditions Ovadia. L'ascension fulgurante d'Eric Zemmour et l'audience de la théorie du Grand Remplacement qu'il a popularisée ont décontenancé la classe politique et déchainé les passions tant dans les médias que dans l'opinion publique. Extrait 2/2.

Jean-Paul Gourévitch

Jean-Paul Gourévitch

Jean-Paul Gourévitch est écrivain, essayiste et universitaire français. Il a enseigné l'image politique à l'Université de Paris XII, a contribué à l'élaboration de l'histoire de la littérature de la jeunesse et de ses illustrateurs par ses ouvrages et ses expositions, et a publié plusieurs ouvrages consacrés à l'Afrique et aux aspects sociaux et économiques de l'immigration en France. Il a notamment publié La France en Afrique 1520-2020 (L'Harmattan), La tentation Zemmour et le Grand Remplacement (Ovadia 2021), Le coût annuel de l'immigration (Contribuables Associés 2022).

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La résistible ascension du polémiste, affole la droite qui se demande si le processus de désignation de son candidat n'a pas été trop tardif, déstabilise le Rassemblement National qui assiste impuissant à l'effritement de la cote de sa candidate, et oblige plusieurs leaders de La République En Marche à se répandre en invectives contre lui faute d'arguments recevables pour contrer ses thèses. C'est une victoire pour Eric Zemmour qui s'est ainsi installé au centre du jeu politique en obligeant ses «concurrents» à se positionner par rapport à lui. Ultime victoire ? Les arbres ne montent jamais jusqu'au ciel comme l'enseigne le proverbe africain. Eric Zemmour peut être crédité dans les sondages de 10, 12, 15 et pourquoi pas 18 %. Il ne crèvera pas le plafond de verre des trois électeurs sur quatre qui ne veulent pas de lui comme président.

Pour ceux qui combattent le «virus Zemmour », tout s'éluciderait par le syndrome de « la revanche ». Issu d'une famille française juive d'Algérie arrivée en métropole durant la guerre d'Algérie, il se définit lui même comme un Français d'origine berbère ce qui expliquerait ses ressentiments à l'égard des Maghrébins. L’homme est « peu gâté par la nature» et malade de « la peste brune ». Il a peu de succès avec les femmes sur lesquelles il a écrit « des horreurs », ne s'est jamais remis du traumatisme du rapatriement d'Algérie et professe des idées racistes, nauséabondes et historiquement contestables sur Pétain et les Juifs. Or le voilà tout à coup célèbre, riche, enfant chéri des médias et adulé par ses fans. Ce que résume Julien Bayou, le secrétaire national d'EELV. « Il a bénéficié d'une visibilité incroyable alors qu'il n'est que le chroniqueur de sa propre névrose... et n'a aucune consistance sur l'ensemble des sujets qui font le quotidien des Français et des Françaises ». Le soutien de Jean-Marie Le Pen en forme de baiser de la mort, parachève le réquisitoire.

On trouve dans Rivarol, «hebdomadaire de l'opposition nationale et européenne », une version différente. Zemmour, «un agent de l'étranger du lobby judéo-sioniste», ne veut pas conquérir le pouvoir mais «lessiver la mouvance nationaliste ». En lui offrant du temps d'antenne contradicteurs qui deviennent des sparring-partners, le pouvoir macronien qui sait pouvoir compter sur des médias dociles et qui professe que et des Zemmour obtiendra ses parrainages mais n'a aucune chance de rassembler une majorité de Français, affaiblit ses véritables concurrents et prépare sa réélection « dans un fauteuil ».

Pour ceux qui au contraire l'idolâtrent, comme l'association des amis d'Eric Zemmour qui se livre actuellement à une intense campagne d'affiches, de tracts, de recherches de parrainage et de financement, Zemmour est  « le seul à pouvoir empêcher la réélection d'Emmanuel Macron ». Et de lui buriner une stature d'homme d'État. «Je pense que l'on peut agir. Je sais ce qu'il faut faire. J'ai en tête les étapes nécessaires. »

Il a eu le courage depuis longtemps de dire tout haut ce que les médias mainstream, à l'exception de CNews, s'obstinent à cacher. Ses propos sont en cohérence avec l'opinion publique comme tous les sondages l'attestent.

A lire aussi : Immigration : le coût des ratés du droit d’asile à la française

Extrait du livre de Jean-Paul Gourévitch, « La tentation Zemmour et le Grand Remplacement », publié aux éditions Ovadia et distribué par Pragma Concept

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