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Langage du corps
Obama/Sarkozy : la rencontre du sphinx et du lutin
Vendredi soir, Nicolas Sarkozy et Barack Obama accordaient une interview croisée à TF1 et France 2. Le psychologue Maxence Brulard a analysé l'attitude corporelle des deux présidents en vue d'y trouver les signes de leur état d'esprit. Et un monde sépare les Etats-Unis de la France.
Maxence Brulard comportementaliste, spécialiste de la communication non-verbale. Il exerce en Suisse et a notamment écrit Aucune synergie non verbale entre Nicolas et Barack à part quelques rares attitudes de convenance médiatique, obligatoires à ce niveau : saluts, sourires et touchers de réassurance virile du dos d'Obama pour Sarkozy, et de protection paternaliste d'Obama sur celui de Sarkozy.
Les gestes d'oscillations anxiogènes avant-arrière du président français pendant tout l'entretien s'opposent à l'immobilté décontractée et sereine de l'Américain : Sarkozy ne maîtrise pas ce qu'Obama surplombe comme un sphinx.
Vouté et accablé (on le comprend), les mains agrippées ou "cirant" cuisses et genoux : c'est le geste d'un soupçon pathétique de réassurance d'un Sarkozy à bout de nerfs, qui s'accroche à sa propre démarche pour s'auto-convaincre et convaincre .
Pendant ce temps, les gestes d'introversion modérée de Obama (mains croisées et jointes au niveau du coeur en particulier) témoignent de sa sollicitude à l'égard de son partenaire, et la tête légerement penchée, de sa courtoise attention.
Protection paternelle
De nombreux élans du corps de Sarkozy basculant tout entier vers Obama ne montrent que la recherche de la protection affective : le président américain fait visiblement figure d'exemple pour lui-même comportemental.
A la déclaration d'amitié de Sarkozy, Obama ne répond que par "l'excellence de nos rapports". Le masque d'Obama est neutre et évite tout "pathos", tandis que les mimiques de Sarkozy révèlent l'agitation anxiogène du grand tourment d'être aimé et reconnu au moins par une personnalité de cette envergure. Tous les gestes ressemblent à celui de l'éleve en difficulté cherchant l'approbation du professeur élu.
Enfin, alors que les mains de Sarkozy restent jointes tout le temps du discours de son homologue en une pieuse attitude de révérence évidente, Obama s'exprime corporellement avec sobriété pour accompagner le verbe.
A la fin, Obama rassure spontanément Sarkozy par un geste de contact amical mais protecteur : il a compris la quête inconsciente du Français. C'est la rencontre du sphinx et du lutin.
>> Cliquez ici pour revoir l'interview croisée Sarkozy/Obama
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