Le Pen / Zemmour, le retour d’un match Chirac Balladur ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Eric Zemmour pose lors d'une séance photo à Paris, le 22 avril 2021.
Eric Zemmour pose lors d'une séance photo à Paris, le 22 avril 2021.
©JOEL SAGET / AFP

Mangez des pommes ou caressez des chats

Une belle brise souffle dans les voiles du navire Zemmour. Mais les signaux faibles météo n’indiqueraient-ils pas déjà un changement à venir du régime des vents dominants…?

Edouard Husson

Edouard Husson

Universitaire, Edouard Husson a dirigé ESCP Europe Business School de 2012 à 2014 puis a été vice-président de l’Université Paris Sciences & Lettres (PSL). Il est actuellement professeur à l’Institut Franco-Allemand d’Etudes Européennes (à l’Université de Cergy-Pontoise). Spécialiste de l’histoire de l’Allemagne et de l’Europe, il travaille en particulier sur la modernisation politique des sociétés depuis la Révolution française. Il est l’auteur d’ouvrages et de nombreux articles sur l’histoire de l’Allemagne depuis la Révolution française, l’histoire des mondialisations, l’histoire de la monnaie, l’histoire du nazisme et des autres violences de masse au XXème siècle  ou l’histoire des relations internationales et des conflits contemporains. Il écrit en ce moment une biographie de Benjamin Disraëli. 

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Arnaud Stephan

Arnaud Stephan

Arnaud Stephan est fondateur de lanotedecom.com et chroniqueur sur LCI.

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Atlantico : Les scores sans précédent des candidats dits de la droite nationale, l'épuisement des partis traditionnels  et la rivalité qui s'installe entre Eric Zemmour et Marine Le Pen rappellent un peu la situation de la droite entre 1993 et 1995. La fin du mitterrandisme paraissait lui promettre la victoire mais la rivalité entre Jacques Chirac et Edouard Balladur la déchirait. Si on file la comparaison, Marine Le Pen se voit contester son leadership historique par un nouveau venu déchaînant l'intérêt des médias -et des sondés- mais peut-elle encore espérer un destin à la Chirac au soir du 1er tour de la présidentielle 2022 ? 

Edouard Husson : Il y a une différence avec 1995, c'est que la rivalité entre Chirac et Balladur se jouait au centre-droit. Là on a un match entre deux représentants de la droite nationiste. Cependant, vous avez raison, il y a un emballement des médias vis-à-vis d'Eric Zemmour qui devrait nous rappeler qu'il y avait une balladuromania. Et Jacques Chirac avait gagné dans la mesure où il avait parlé de l'électorat populaire - le thème de la "fracture sociale" - un peu comme Marine Le Pen entend parler des Français quand Zemmour parle de la France. On a sans doute oublié mais Edouard Balladur avait à l'époque un soutien de poids qui s'appelait Nicolas Sarkozy, lequel tirait à vue sur les chiraquiens. De même, dans un contexte un peu différend puisqu'il fait largement campagne seul et n'a pas de ralliement majeur, Eric Zemmour ne cesse de critiquer des gens dont il pourrait avoir besoin un jour. C'est bien de faire le énième développement sur Sarkozy qui a raté son quinquennat; mais est-ce le moment? C'est facile de charger Marine Le Pen mais Zemmour n'aura-t-il pas besoin d'elle si c'est lui qui arrive en tête? Dans l'entretien qu'elle a accordé à "Livre Noir", mis en ligne le 23 octobre, la candidate Le Pen se donne une image chiraquienne: elle se fait filmer dans sa voiture, alors qu'elle est en campagne. Elle répond très calmement et retient ses coups. Son analyse de Zemmour n'est d'ailleurs pas si mal vue: elle insiste sur son côté solitaire et sur une mentalité qui revient à dire "je suis le seul à pouvoir sauver la France". Elle revient sur la difficulté qu'a Zemmour à considérer les femmes comme des égales - si loin de l'histoire de France. Enfin, elle épingle la maladresse d'Eric Zemmour commentant un sondage et déclarant avec une certaine suffisance:  "Dans les chiffres, c'est très évocateur, je suis le seul à avoir un tiers d'électorat de la classe populaire et un tiers de la bourgeoisie. Marine Le Pen n'a que des classes populaires, elle est enfermée dans une sorte de ghetto ouvrier et chômeur, qui sont des gens tout à fait respectables et importants, mais elle ne touche pas les CSP+ et la bourgeoisie, tandis que LR n'a aucun électeur populaire". Marine Le Pen fait remarquer en passant qu'elle va sur le terrain quand les autres vont beaucoup sur les plateaux de télévision. Donc oui, au bout du compte, rien n'est joué. Et Marine Le Pen a de nombreux arguments: l'expérience, le sens du contact. Et, pour finir un défi: remobiliser la partie de son électorat qui a décidé de s'abstenir. Zemmour est dans une situation plus délicate dans la mesure où il prend - contrairement à ce qu'il affirme - de l'électorat populaire à LR et un électorat plus bourgeois à Marine. Mais qu'est-ce qui lui garantit qu'il les gardera au-delà d'une poussée de début de campagne, alors qu'il n'est pas encore candidat? Que se passera-t-il quand il est devenu candidat? Connaîtra-t-il un sort à la Chevènement 2002 (monté à 15 et finissant la campagne à 5)?

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Arnaud Stéphan : Les mêmes causes produisent souvent les mêmes effets : un leader historique contesté dont on remet en jeu la légitimité en tant que chef mais aussi en tant que champion de sa famille d’idée. L’argument du « dépassé », le souhait de ringardiser sont des constantes en politique quand le leader est contesté. La ressemblance est très parlante, évidemment, dans la guerre fratricide Chirac/Balladur. Le contexte de la présidentielle y fait beaucoup. Il existe en revanche d’importantes divergences avec la situation actuelle.

La première est certainement la plus importante c’est qu’Éric Zemmour n’a, contrairement à Edouard Balladur, aucune espèce d’expérience politique, ni de légitimité électorale d’ailleurs. La seconde c’est que Marine Le Pen ne subit pas, pour le moment, de fronde de la part de son parti. L’appareil est tenu et aucun cadre de premier plan n’est passé chez Zemmour. Il faut se souvenir qu’en 1995 Sarkozy, Pasqua, Bernard Debré, Devedjian, Marleix, Perben et Michel Barnier ont choisi Edouard Balladur. Une fronde sans commune mesure avec ce qui se passe aujourd’hui entre Marine Le Pen et Éric Zemmour.

Ce que nous voyons, en réalité, aujourd’hui est relativement inédit. C’est la confirmation de la pluralité de la famille de droite de la Droite et sa difficulté à amalgamer ses différents particularismes idéologiques et sociologiques. La phrase, épouvantable, de l’auteur du « Suicide Français » sur le ghetto de chômeurs et d’ouvriers dans lequel évoluerait Marine Le Pen est très révélatrice d’une forme de mépris et de surplomb social. Le vote Zemmour est un vote d’une France traditionnelle, plutôt catholique, diplômée et qui a très peu voté par le passé pour le FN puis le RN. Une Droite qui répugne à voter comme sa concierge ou son garagiste. C’est en ça que Marion Maréchal-Sofo se trompe quand elle évoque un amalgame entre les trois droites qu’arriverait à réaliser le journaliste du Figaro. C’est typiquement un vernis d’histoire politique qui ne résiste pas trente secondes à une étude factuelle. Le Bonapartisme c’est politiquement plus Louis Napoléon Bonaparte que son oncle Napoléon Bonaparte. Or sur quel programme le neveu devient-il Prince-Président sous la IIème République ? La défense de la classe ouvrière et la lutte contre la pauvreté car pour le futur Napoléon III : "la voix de l'humanité commande d'intervenir". On peut légitimement douter qu’Éric Zemmour se retrouve dans le texte de référence du bonapartisme « de l’extinction du paupérisme ». Tout cela est donc un grand concert de flute traversière où le camp de l’écrivain, pas encore déclaré, rivalise de références foireuses pour cacher le caractère bourgeois et libéral du substrat idéologique de cette candidature. Éric Zemmour c’est plus Émile Ollivier que Jules Amigues.

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Marine Le Pen en proposant, elle, de multiplier les référendums s’inscrit beaucoup plus dans la tradition plébiscitaire du bonapartisme.

La réelle marge de progression de Marine Le Pen se situe dans une mobilisation des classes populaires et de la classe moyenne très durement touchées par la mondialisation, l’insécurité et la prise de conscience identitaire.

Enfin, l’étude Cevipof, Fondation Jean Jaurès, Ipsos pour le journal Le Monde montre qu’en dépit de très bons sondages, il est d’ailleurs qualifié au second tour dans celle-ci, Éric Zemmour n’est pronostiqué au second tour, par les sondés, qu’à 38% contre 70% pour Marine Le Pen. Même chose avec la capacité à comprendre les problèmes des Français, 30% pour Éric Zemmour contre 39% pour la candidate soutenue par le Rassemblement National. C’est presque de l’ordre du fantasme, au moment du vote il y a risque de non-réalisation.

Cela démontre bien, à mon sens, que la candidature Zemmour est celle, en partie, de la virtualité. Une virtualité entretenue dans les médias parce qu’ils se nourrissent des réseaux sociaux qui, eux-mêmes, alimentent une notoriété factice. Certains observateurs feraient bien de lire au-delà de la page de garde de cette étude.

Un certain nombre d'articles de presse se sont fait l'écho de la difficulté de l'équipe qui entoure Eric Zemmour de se structurer tant la dynamique sondagière dont il est l'objet a pris tout le monde de court. Selon vous, s'agit-il d'une simple phase d'apprentissage ou de signaux faibles avant-coureurs de problèmes plus structurels  ? 

Edouard Husson : Ce n'est pas d'abord un problème de structuration. C'est une question de candidat. Eric Zemmour est un solitaire qui s'adjoint une équipe car il faut bien un peu d'organisation. Regardez l'épisode du salon Milipol. D'après les récits, les conseillers de campagne qui l'accompagnaient lui avaient demandé de ne pas toucher une arme. Ils le connaissent un peu. Il n'en fait qu'à sa tête. Et lorsque Sarah Knafo lui indique - avec bon sens - qu'il a fait une bourde, pour dire le moins, il la renvoie aux critiques de Marlène Schiappa avec une grande violence. Evidemment, une des faiblesses de l'équipe de campagne telle que l'a révélée Mediapart, c'est la grande jeunesse des responsables. Il y a bien eu l'annonce de la venue de Jean-Paul Bolufer mais comme "chef de cabinet", pas comme directeur de campagne. Avec toutes les qualités qu'a Sarah Knafo, je ne suis pas sûr pourtant que ce soit une bonne idée de laisser diriger sa campagne présidentielle par une personne de 28 ans sans expérience de ce qui est "l'épreuve suprême" de la politique française. Ajoutons qu'on n'en est qu'au début, à un moment où le candidat n'est pas déclaré. C'est la principale différence avec Balladur-Chirac en 1995, qui s'est joué en février-mars, à quelques semaines de la présidentielle. Ce qui est certain, c'est qu'Eric Zemmour ne ménage pas suffisamment ses forces en commençant. Il aurait mieux valu pour lui une progression plus lente dans les sondages. 

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Arnaud Stéphan : C’est parfaitement normal et cela s’explique par l’absence de structure politique dans laquelle les uns et les autres ont pu travailler ensemble, confronter des cultures militantes différentes, des modes d’action différents… L’attrait de la nouveauté, du spontané, recèle de grandes faiblesses. La légende macronienne a largement contribué à l’idée que le raid politique était possible et que l’audace permettait de s’affranchir des vieilles recettes de la politique. Rien n’est plus faux. L’actuel Président avait non seulement de solides réseaux mais aussi la pratique du pouvoir au plus haut niveau, d’abord comme secrétaire général adjoint de la Présidence et enduite comme Ministre du Budget. En réalité, la conquête du pouvoir a été possible parce qu’Emmanuel Macron a bénéficié de l’appareil électoral des Strauss-kahniens et de la très mauvaise candidature issue de la primaire du Parti Socialiste.

Une nouvelle fois, nous sommes dans une situation très différente. Pour schématiser à l’extrême, nous avons un candidat qui s’appuie sur une partie de l’électorat filloniste, de personnalités mineures et de chapelles en ruptures avec le Rassemblement National.

Ces publics ne sont pas capables de fournir au polémiste un nombre suffisant de cadres de valeur pour mener sa campagne. C’est une réalité.

Pourquoi hésite-t-on à faire dresseur de fauves et pas dirigeant d’une campagne présidentielle ? Tout simplement par méconnaissance des risques dans la seconde. Il est pourtant plus facile de faire sauter un tigre dans un cerceau enflammé que d’expliquer un changement de stratégie à un sexagénaire en costume qui se prend pour le Général De Gaulle… Ou de dire à la presse que de pointer un fusil, sur un confrère, est une blague. Ce qui est vrai avec la communication l’est aussi avec la logistique, la finance, l’évènementiel, la sécurité. Qui a envie d’être la première opération à cœur ouvert d’un prometteur chirurgien ? La bonne volonté ne suffit pas et une campagne présidentielle est une grosse machinerie. Il faut des équipes aguerries et de cela Éric Zemmour ne bénéficie pas pour le moment. Est-ce la raison pour laquelle il n’annonce pas encore sa candidature ? Je pense que cela joue indéniablement. A contrario, Marine Le Pen, même si elle a du mal à trouver la bonne carburation dans ce début de campagne, peut s’appuyer sur des militants capés et une expérience personnelle réelle.

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Quid d'un pronostic non pas de second tour à proprement parler mais de dynamique politique ? Il a beaucoup été répété, y compris sur Atlantico, que Marine Le Pen avait été ringardisée, dévitalisée par Eric Zemmour. Peut-on imaginer que cette "dévitalisation" finisse paradoxalement par la renforcer tant sa perte de dynamique relativise le danger qu'elle pourrait représenter ?

Edouard Husson : Eric Zemmour n'est pas officiellement candidat. Quel sera l'effet d'une candidature? Les gens qui le soutiennent plébiscitent actuellement le polémiste qui renverse la table. Mais est-ce suffisant pour devenir président? Que va-t-il se passer quand les gens vont l'imaginer à l'Elysée? Eric Zemmour commet certainement une erreur en pensant qu'il est possible, en France, de faire une campagne "à la Trump". Le système américain est uninominal à un tour. Vous avez besoin de créer une forte différence avec vos adversaires. Au contraire, en France, il y a un second tour, où il faut rassembler. Or Eric Zemmour n'attend que des ralliements, il ne tend pas la main. Ce sont des choses que des électeurs hésitants vont sentir. Rappelons à cet égard que 50% des électeurs ne savent pas encore s'ils iront voter. Face à lui, Marine Le Pen peut-elle convaincre les sceptiques, se "revitaliser" en convainquant les abstentionnistes qu'il vaut la peine d'aller voter? Je pense par ailleurs que les deux candidats de la droite nationiste font une erreur en sous-estimant la dynamique qui sortira du Congrès LR. Surtout si c'est Michel Barnier qui est désigné. Ils pensent qu'un Michel Barnier n'est pas un danger pour eux. C'est sans doute vrai pour Marine Le Pen. En revanche, les électeurs LR qui parlent de voter Zemmour par provocation, le choisiront-ils finalement ou bien un candidat qui a la réputation de faire ce qu'il annonce et prône un référendum sur l'immigration et un "choc de sécurité"? Mais là où Barnier est le plus dangereux pour Marine Le Pen et Eric Zemmour, c'est dans sa capacité à détrôner Emmanuel Macron au centre. Je fais pour ma part le pari qu'Emmanuel Macron et Marine Le Pen finiront à peu près au même niveau de premier tour. Si elle est à 17%, Emmanuel Macron ne sera pas loin - Emmanuel Todd a bien montré comment le vote Macron est un vote anti-Le Pen et vice-versa. On peut imaginer un candidat LR se faufilant finalement à 19 ou 20%, doublant le tandem Macron-Le Pen , parce qu'il aura repris à Emmanuel Macron une partie de l'électorat centriste.  C'est pourquoi, pour conclure, je pense qu'il y aura bien un match, mais à trois, paradoxalement. Entre toutes les composantes de la droite, pour reprendre la vieille classification de René Rémond. Si Marine Le Pen est la candidate "légitimiste" et Eric Zemmour le candidat "bonapartiste", il ne faut pas oublier le troisième larron orléaniste dont le résultat décidera du sort des deux autres candidats. 

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Arnaud Stéphan : Éric Zemmour est, indéniablement, la surprise de ce scrutin présidentiel. Il existe une véritable envie chez certains fillonistes de laver l’affront d’une élection qu’ils considèrent leur avoir été volée. Sur cette catégorie, l’écrivain joue un effet désinhibant. Cette soudaine liberté totale de ton est à la fois voulue et suscitée dans un rapport quasiment consubstantiel. Il est évident que si Éric Zemmour allait jusqu’au bout de cette initiative, il jouerait un rôle pivot bien plus important que Philippe de Villiers en son temps. En revanche sa présence gène, empêche même mécaniquement Marine Le Pen de sortir première au premier tour. Ce n’est pas anodin car ce ne sont pas les mêmes dynamiques, ni les mêmes trajectoires de votes si Emmanuel Macron sort en leader ou en challenger. La présence du polémiste impose, à mon sens, aux équipes de Marine Le Pen de travailler sur des hypothèses challenger. Inversement l’auteur de Mélancolie française n’a pas ce genre de problème puisque son narratif est de toute façon celui du champion mythologique qui fend les hypothèses du « vieux monde politique ». Il est le challenger absolu.

En revanche, à part la nouveauté et l’aspect de dérégulation de l’offre politique, Éric Zemmour n’a pas grand-chose à proposer. La Présidente du Rassemblement National de son côté a visiblement absorbé l’effet de souffle de cette candidature concurrente et repart avec une combativité renouvelée. Concrètement l’opération Zemmour est, pour l’instant, un échec, il n’a pas laissé Marine Le Pen avec un électorat résiduel et un appareil divisé. Si elle veut prendre en compte cette sérieuse alerte elle doit repenser sa campagne et modifier ses équipes qui n’ont pas brillé dans la tourmente du dernier mois. Elle a, avec l’ensemble des études qui ont été réalisées, des pistes concrètes pour amender sa stratégie et apporter des correctifs. Sociologie, géographie, implantation, Marine Le Pen si elle prend la mesure de ce qui vient de se passer et accepte le fait qu’elle a face à elle non pas une scission ou une fronde mais une offre politique divergente et hostile, elle peut prendre l’avantage par la mobilisation des classes populaires, des femmes et des jeunes. C’est une chance incroyable dont elle dispose en début de campagne de pouvoir lancer une mise à jour de sa campagne. Une situation identique se produisant en janvier ou février aurait eu de conséquences certainement plus funèbres pour la députée du Pas-de-Calais.

L’entrée en campagne d’Éric Zemmour, la nature de sa déclaration de candidature et la composition de ses équipes sera de toute évidence un évènement important qui démontrera sa capacité ou non à incarner autre chose qu’un barde moderne nous chantant notre destin de nation mourante.

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