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Un scénario pour la Bourse en 2012: une année 2011 à l’envers
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EDITORIAL

L'année 2012 annoncera-t-elle une embellie des marchés européens ? Un pari risqué mais pas impossible si les Européens se ressaisissent.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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La Bourse termine l’année comme un grand malade qu’un climat anxiogène persistant a conduit à une véritable anémie, avec un volume d’affaires dérisoire et une chute des cours de près de vingt pour cent. 2011 avait pourtant bien commencé : les analystes se montraient optimistes et annonçaient un CAC 40 entre 4000 et 4500 points en fin d’exercice, car la croissance montrait le bout de son nez après la grande purge des années 2008-2009.

Et puis la machine s’est subitement grippée : dès le début de l’été, la Grèce sombrait dans le chaos. Avec la disparition du tabou selon lequel un État ne pouvait faire faillite, c’est toute la construction européenne qui se sentait menacée, en raison de l’ampleur de son endettement. Une mécanique infernale s’est mise en place, les agences de notation distillant leur poison en dégradant les États avec frénésie. Le 25 août, les États-Unis perdent leur triple A. L’Europe, menacée, multiplie les sommets qui s’achèvent généralement dans la confusion et s’achemine lentement vers la récession. L’euro termine l’année au plus bas depuis quinze mois face au dollar. Et le pessimisme devient la pierre angulaire de la prévision. Il se fonde sur trois critères :

  • la dépression économique devrait s’accentuer au début de 2012, en raison de la chute des commandes et de la baisse de la consommation des ménages ;
  • les mécanismes de solidarité prévus par les Européens ne sont pas encore mis en place ;
  • le risque d’une grave crise du crédit est toujours présent, malgré les efforts déployés par la Banque centrale européenne, car les établissements financiers continuent de se regarder en chiens de faïence.

Pourtant la descente aux enfers n’est pas inexorable. Les signaux positifs ne sont pas absents. D’abord, l’environnement international reste dominé par la croissance, qui a atteint un rythme de 4% au troisième trimestre, marqué par une légère reprise aux États-Unis. En Europe même les performances sont contrastées avec des bonnes notes pour l’Allemagne ou l’Autriche par exemple.

Par ailleurs, les entreprises ont été plus orthodoxes que les nations au cours des dernières années : elles ont constitué des trésoreries souvent pléthoriques face à des États défaillants et à des banques incapables de faire leur métier. Avec les programmes d’économies mis en route par les gouvernements, la pression devrait bientôt baisser au niveau des pays car les appels au marché concerneront de plus en plus le renouvellement des dettes anciennes plutôt que le financement de nouvelles dépenses.

En définitive, alors que les prévisionnistes annoncent la poursuite du pourrissement sur le marché des actions avec un CAC qui tomberait nettement en dessous des 3000 points dans les prochains mois, il n’est pas interdit de penser qu’une embellie s’amorce en fin d’année, à condition que les Européens se ressaisissent, l’ambition étant de retrouver pour les actions le niveau de la fin de 2010. Un objectif qui relève pour l’instant d’un pari risqué, mais dans la finance aussi, le pire annoncé par les Cassandre n’est pas toujours sûr. 

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