Mais pourquoi l’inflation sur les produits alimentaires a-t-elle chuté aux Etats-Unis alors qu’elle flambe en Europe ?<!-- --> | Atlantico.fr
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L’inflation sur la nourriture est à 8,5% aux États-Unis contre 17,3 % dans la zone euro, sur un an
L’inflation sur la nourriture est à 8,5% aux États-Unis contre 17,3 % dans la zone euro, sur un an
©DAMIEN MEYER / AFP

Hausse des prix

Après une forte hausse en 2022, les prix des produits alimentaires ont largement baissé aux États-Unis. À l'inverse, ils ne cessent d'augmenter en Europe.

Alexandre Lohmann

Alexandre Lohmann

Alexandre Lohmann est chef économiste dans un fonds d'investissement brésilien.

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Atlantico : L’inflation sur la nourriture est à 8,5% contre 17,3 % dans la Zone euro. Dans le premier cas, la tendance est à la basse, à la hausse dans le second. Comment expliquer cette dichotomie ? 

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Alexandre Lohmann : Les Etats-Unis sont rentrés dans leur processus d’inflation beaucoup plus rapidement que nous. L’inflation sur les prix alimentaires a débuté bien avant outre-Atlantique. Dès les premiers mois de 2021, on commence à voir une accélération. Et elle est devenue hors de contrôle bien avant également. Si on considère l´ensemble du cycle d´inflation, l´inflation a globalement été la même au Etats Unis et en Europe. 

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L’indice des prix base 100 aux Etats Unis et en Europe.

La Banque centrale américaine a également été plus rapide à réagir, là où la BCE n’a augmenté ses taux qu’en juillet. La crise a été plus tardive en Europe. Par ailleurs, l’Europe a connu l’envolée des prix de l’énergie, ce qui renforce les prix de la nourriture. Car il y a évidemment le prix des matières premières mais il y a aussi ceux de l’industrie qui va les processer. Le coût final d’une viande ne reflète pas que celui de la matière première. Et même une fois que cela arrive en grande surface, le prix de reviens intègre : la matière première, l’énergie, les salaires, les loyers, etc. Ce n’est pas parce que le prix d’achat pour une grande surface va baisser que le prix pour le consommateur va forcément suivre. 

Au début de la crise, il y avait une forte augmentation du coût pour les entreprises, qui ont répercuté ça sur leurs marges dans un second temps. Dans un second temps, les salaires vont suivre. C´est en réalité déjà le cas, si on décompose la hausse des prix domestiques entre hausse des marges et hausses des salaires. 

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Par ailleurs, concernant les prix, notamment en France, les négociations sur les prix entre l’industrie et les producteurs ne se font pas au jour le jour. L’augmentation des prix que l’on observe depuis mars a été décidée quand les prix étaient au plus haut. La baisse des prix des matières premières que l’on observe actuellement, on ne la ressentira que dans plusieurs mois, lors des négociations de l’année prochaine, à moins que des négociations se rouvrent entre temps. les hausses et les baisses ne sont pas immédiates. 

Donc nous sommes dans un processus normal ?

Oui mais ce n’est pas parce que c’est un processus normal qu’il ne faut pas le prendre au sérieux. En France, on a tendance à sous-estimer l’inflation. Lorsqu’il y a eu la proposition de baisser la TVA sur les produits de première nécessité, on a rétorqué que cette décision serait absorbée par les marges. Mais cela aurait pu baisser le mécanisme de transmission. Mais la mesure est très marquée Rassemblement national.

Le président de Système U estime que l’inflation sur les produits alimentaires est devenue systémique. Est-ce le cas ? 

C’est dur à dire. La greenflation pourrait entrainer une hausse durable des coûts.

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