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LYON/PSG: O/1 : Grâce à Neymar, les Parisiens s'imposent sans trembler et marquent les esprits
©JEFF PACHOUD / AFP

Se queda

A l'issue d'un match rendu morne par des Lyonnais décevants et sans ambition, le Paris Saint Germain creuse l'écart au classement, en profitant, une fois de plus, d'une fulgurance de son génie brésilien.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Auteurs d'un début de saison poussif en championnat et d'un coup d'éclat exceptionnel en Ligue des Champions, les joueurs du PSG allaient défier, hier soir et dans leur antre, des Lyonnais en grande difficulté depuis la prise de pouvoir de Juninho. Portés par des dynamiques quelques peu contraires, les deux "rivaux" s'affrontaient donc dans ce qui reste la plus belle affiche que peut offrir l'asymétrie de notre championnat. Si le PSG (absence de la MCN oblige) avait su se réinventer en milieu de semaine, et avec le succès que l'on sait, on se disait qu'un petit ou qu'un grand quelque chose était nécessaire du côté de Gones afin de bousculer un effectif qui restait sur quatre matchs sans victoires. 

Lente à se dessiner d'abord, progressive et inéluctable au final, la victoire Parisienne ne souffre globalement aucune contestation. Il faut dire que depuis son coup d'éclat en coupe d'Europe, cette équipe dégage quelque chose de terrible ! Comme une force... Portée par un Tiago Silva impeccable, un Gueye confirmant ses excellents débuts et un Neymar qui, une semaine après avoir exécuté sa première roulade utile, a changé une fois de plus le cours d'une partie dans le money-time, elle peut voir venir. Comme un inévitable retour du même, en bout de match (87è), le but superbe de l'ex-futur paria installe, avec une avance confortable, le PSG en tête du championnat. On jurerait même que les récents déboires du génie Brésilien l'invitent à tempérer ses élans individualistes et à servir un peu plus le collectif. Mais dans ce match à sens unique, c'est surtout la prestation Lyonnaise qui pose question. Une statistique résume à elle seule presque tout: aucun tir cadré pour une équipe jouant à domicile ! C'est commotionnant. Il va sans dire que l'impression générale, aussi, est inquiétante car cette équipe joue platement, sans beaucoup d'idées, manque d'intensité et transpire le manque de confiance. On en connait qui ont été virés pour moins que ça. Ce matin, il est évident que le club de Jean-Michel Aulas est fragilisé, car la désormais ex-bête noire du PSG fait bien grise mine. En proposant un jeu quasiment nihiliste, le bloc bas instauré par Sylvinho, et motivé par une volonté par trop sécuritaire, n'aura finalement pas servi à grand-chose, à part peut-être à couper les attaquants du reste de l'équipe. Pour les Lyonnais, ce match écrit à l'encre antipathique risque donc de peser un bon moment sur les estomacs, comme tous les échecs sans panache. On ne prendra pas beaucoup de risques en avançant que les prochaines semaines seront déjà décisives pour un entraîneur dont on ne sait toujours pas s'il est vraiment taillé pour le rôle. Un entraîneur dont l'équipe n'a plus gagné depuis le 16 août dernier et à qui il ne reste finalement que peu de temps pour prouver que les problèmes constatés les années précédentes trouveront des solutions sous son autorité. Le foetus est-il finalement viable ? Ce matin, il est raisonnablement permis d'en douter. A l'issue de ce match, pourtant, se dégagent quelques certitudes: qu'il sera impossible pour le nouveau coach Lyonnais d'échapper au jeu des comparaisons avec son prédécesseur... et que ce match semble dessiner les contours d'une Ligue 1 sans suspense et tyrannisée, une fois de plus, par le PSG. Un rapide coup d'oeil au classement vous donnera quelques inquiétudes supplémentaires, car les poursuivants, les contestataires les plus virulents si vous voulez, se nomment... Angers, Nice et Rennes. A la lecture de ces lignes, vous choisirez, selon votre chagrin, ce qui vous attriste le plus.

En conclusion, pour le PSG, seul candidat déclaré à sa propre succession, le plus grand danger viendra, comme souvent, de l'intérieur. Dans un passé récent, le club a souvent semblé perdu dans les difficultés engendrées par sa propre démesure. Suivre son quotidien, c'est comme suivre tous les épisodes d'une télénovéla: c'est-à-dire un roman passionnant doté d'un scénario d'une grande pauvreté. Ou bien, si vous préférez, considérer que l'on devient le témoin volontaire d'une fiction utile à la vacuité d'une époque. Mais la critique est parfois trop facile tant on a peine à considérer l'ampleur de la tâche qui attend, chaque jour, les principaux décideurs. Comment imaginer, pour l'entraîneur et les dirigeants, la complexité de procéder, aussi souvent, à des arbitrages cruciaux pour l'avenir du club, en étant noyé sous des enjeux colossaux et une pression énorme ? Bref, comment gouverner une usine à gaz dans une perpétuelle tempête... Ce constat invite d'autres questions paradoxales valables pour le Paris Saint Germain comme pour tous les grands clubs: Comment ramener la raison à la raison ? Comment mesurer l'excès en sachant que les résultats bons ou mauvais seront commentés à outrance par des observateurs aussi déconnectés du réel que partisans ? Comment mettre en scène quelque chose que l'on a pas encore trouvé ? Comment faire un tout à partir de riens ?

Vous savez quoi ? Vivement les prochains épisodes.

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