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Lorsque la CGT cherche des proies
©Reuters

Destruction créatrice

Si la destruction créatrice est le fondement même de la création d'entreprises, en France, nous restons persuadés que l'entreprise se doit d'être éternelle et l'emploi à vie.

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon est présidente du Mouvement ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) et chef d’entreprise (SDME).

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Il reste toujours nécessaire de rappeler que la destruction créatrice est le fondement même de la création d’entreprises et de la satisfaction du consommateur. Et pourtant, nous restons en France vaguement convaincus que l’entreprise se doit d’être éternelle et l’emploi à vie, et qu’il suffit de le décréter (à quand une loi interdisant les faillites ?!).

Ainsi, après nous être légitimement esbaudis devant le succès du self made man entrepreneur Philippe Ginestet, créateur de la marque GIFI ( vous n’avez pas pu échapper à la pub à la télévision ni aux points de vente à travers la France ) voila-t-il pas qu’il y a 2 ans environ, ce dernier sous les applaudissements reprend la marque TATI , promettant création d’emplois et investissement ; ce qui fut dit, fut fait ; pour l’investissement : le double de la mise annoncée et la  création de 9 nouveaux magasins. Mais  voilà, c’est aussi bête que cela, la clientèle ne revient pas, malgré la pub (TATOUTCHEZTATI!) l’offre ne convainc pas, la concurrence est rude et l’appui de GIFI ne suffit pas à relancer les magasins et la marque.

Commence alors  la descente aux enfers syndicaux, il faut accabler le chef d’entreprise, c’est un principe de base, les fake news sous forme d’accusations pleuvent, la suspicion se distille  «en fait il a racheté parcequ’il voulait revendre», «l’investissement n’était pas au rendez vous» (toutes les  preuves à l’appui démontrent le contraire) « on sacrifie les salariés« , «les promesses n’ont jamais été tenues» c‘est exact, on a investit le double .

La  CGT non seulement s’interdit toute objectivité mais veut se refaire une santé en trouvant des proies à sa vindicte inassouvie. Et les médias de répercuter  les mauvaises nouvelles toujours plus attrayantes que le factuel,  le repreneur sauveur est donc  devenu l’homme à abattre d’autant que horreur! Il n’est pas ruiné.

Il est de moins en moins possible en France  de raconter les vraies aventures entrepreunariales telles qu’elles sont,  avec les  espoirs, les aléas, les succès  les échecs. Il est honteux de ne pas être capable de reconnaître  et d’admettre que dans l’échec TATI par exemple, tout  a été tenté pour relancer un peu la machine,  maintenant en conservant un magasin symbolique à Paris et en faisant reprendre une cinquantaine de points de vente  par GIFI ;  tout cela pour garder le maximum de  salariés en dédommageant avec leur accord après négociations ceux qui devront partir, en discutant avec d’autres enseignes pour qu’elles reprennent des points de vente  sous condition sine qua non, de la reprise des salariés..

Insupportable que l’on refuse en  France d’accepter la probabilité de l’échec, le risque, l’alea commercial d’une marque. On refuse de voir le positif, en l’occurence le respect et  la qualité humaine du management qui a dans ce cas accompagné cette fermeture indispensable et regrettable. Oui, il faut savoir aussi saluer les efforts faits pour préserver tout ce qui peut l’être. On refuse aussi de comprendre que garder à tout prix une entreprise qui perd de l’argent c’est mettre d’autres structures en danger, d’autre salariés au chomage.

Une idéologie culpabilisante où le patron est forcément coupable! Mauvaise foi ou ignorante économique crasse des syndicats? Occasion inespérée de ranimer une lutte des classes transposée au monde de l’entreprise?

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