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Lionceaux d’appartement : pourquoi le trafic d’animaux sauvages est en train de prendre de l’ampleur en Europe
©JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Jungle urbaine

Un lionceau d'un mois et demi a été sauvé par les autorités dans l'appartement d'un immeuble de Valenton dans le Val-de-Marne le 23 octobre. Son propriétaire a été condamné à six mois de prison ferme. Une découverte qui met en lumière un trafic développé et très rentable

Arnauld Lhomme

Arnauld Lhomme

Arnauld Lhomme est enquêteur à la Fondation 30 Millions d'Amis.

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Atlantico : Un homme s'est retrouvé condamné à six mois de prison pour détention et tentative de vente d'un lionceau dans le Val-de-Marne. Dans quel contexte cet événement s'inscrit-il ? 

Arnauld Lhomme : Il y a actuellement une vague de personnes qui publient des vidéos ou des photos d'eux sur le réseau social Snapchat avec des lionceaux. Suite à des signalements qui ont été faits d'abord dans l'Essonne sur un individu qui, après vérification n'avait plus l'animal, une visite domiciliaire a été faite dans le Val-de-Marne où l'on a retrouvé le bébé lion. Le "propriétaire" avait publié une annonce sur un réseau social expliquant qu'il vendait l'animal pour 10 000 euros. Sa défense était de dire que c'était "pour rigoler" et qu'il n'avait aucune intention de le vendre. Inutile de dire que cette ligne de défense n'a pas convaincu le tribunal. 

Elle a été mise en garde-à-vue pour 48h et traduite devant la justice en comparution immédiate. Elle a été condamnée à six mois de prison ferme et au paiement d'une amende de 2000 euros. 

La personne est déjà connue de la justice. Et en général dans ce genre d'affaire on voit souvent deux profils émerger. Ce sont généralement soit des personnes qui ont de l'argent ou, comme là, des délinquants. Il s'est malheureusement aujourd'hui développé un vrai business autour du trafic d'animaux sauvages. C'est d'ailleurs le troisième trafic le plus rentable dans le monde.

La veille de la condamnation on retrouvait un autre lionceau à Marseille. Combien de cas de lionceaux détenus par des particuliers ont été signalés à Paris ?

Effectivement, la veille les autorités ont retrouvé un lionceau dans un garage à Marseille. Je ne sais pas si c'est plus fréquent qu'avant mais ce qui est sûr c'est qu'à cause (ou grâce) aux réseaux sociaux, on est plus souvent confronté au phénomène. La plupart des signalements qui sont faits après visionnage d'une vidéo qui a été publiée sur les réseaux sociaux. Les gens qui possèdent un animal du genre veulent parader et publient des contenus en ligne. A partir de là les services de l'Etat arrivent à remonter vers eux.

Au total on a eu cinq ou six signalements ces derniers temps de lionceaux présents à Paris et en banlieue parisienne.

D'où viennent ces lionceaux ? S'agit-il d'importations ou sont-ils nés ici ? 

On est plus sur des lions qui sont nés sur le territoire français. Ce sont des animaux qui se reproduisent très bien en captivité. Le premier signalement que l'on avait eu s'était fait à Noisy-le-Sec. La personne avait déclaré qu'elle était entrée en possession du lionceau par le biais d'un cirque dont elle n'a pas voulu donner le nom par peur des représailles. Les gens allant de moins en moins au cirque, cela constitue un manque à gagner et il arrive que des cirques peu scrupuleux revendent une portée non déclarée.

Après il n'y a pas que les lions, la libre circulation permise dans l'Union européenne facilite également le trafic d'espèces. Nous avons aujourd'hui beaucoup de problèmes avec les magots qui viennent du Maghreb. Une fois l'Espagne passée, il n'y a plus de contrôles. Toutes les espèces sont sujettes à trafic mais évidemment certaines sont plus faciles à faire passer que d'autres. Une tortue est très simple à passe, il suffit de la mettre dans la poche

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