Les réformes trop peu, trop tard : la France victime de l’alternance de trop <!-- --> | Atlantico.fr
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La crise financière en 2008 a permis de mettre en perspective une crise sous-jacente bien plus importante, qui, elle, dure depuis 30 ans.
La crise financière en 2008 a permis de mettre en perspective une crise sous-jacente bien plus importante, qui, elle, dure depuis 30 ans.
©Flickr

Le changement, ça n'a pas que du bon

La France vit une réelle dictature des partis de droite et de gauche, dans laquelle l’incapacité à faire de l’un est toujours la faute de l’autre.

André Moguérou

André Moguérou

André Moguérou est un contributeur de l'Institut des Libertés. Il est diplômé de l'école navale (spécialisation SUP AERO).

Depuis 2005, il intervient avec un groupe d’experts en stratégie marché, organisation, marketing, commercial et financier auprès de sociétés, notamment dans les nouvelles technologies, pour leur permettre de développer leur croissance interne, de négocier des associations opportunes par fusion ou par acquisition.

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Cet article a déjà été publié sur le site de l'Institut des libertés. 

La France est gouverné depuis 32 ans par un jeu d’alternance entre deux partis de droite et de gauche qui montrent aujourd’hui de façon éclairante que leurs objectifs ne sont pas de gérer la France, mais de défendre en permanence leurs positions dominantes du pouvoir et pour leurs membres, la sauvegarde de leurs prérogatives.

La crise financière en 2008 a permis de mettre en perspective une crise sous-jacente bien plus importante, qui, elle, dure depuis 30 ans. L’absence totale de gestion de la France et la dérive des finances de l’Etat, toutes deux dues aux hommes politiques élus ou non. Or, malgré  ce constat aucune sanction n’a été prise. Nous continuons de voter, de payer, docilement.

La France vit une réelle dictature des partis de droite et de gauche dans laquelle l’incapacité à faire de l’un est toujours la faute de l’autre.

Les Français vivent l’alternance de trop et ils constatent aujourd’hui, au quotidien, la situation désastreuse à laquelle ils sont confrontés et ils ne supportent plus d’entendre les promesses irréalistes, d’être enfermer dans un déni permanent et surtout de pas avoir une planification stratégique des actions des gouvernants et de leurs résultats.

C’est lors de cette nouvelle alternance droite-gauche que les Français ont pris conscience des nombreuses carences dans le fonctionnement des partis qui impactent aussi bien la stratégie, l’organisation, les hommes et les procédures. Elles ont, durant 30 ans, creusé un fossé de plus en plus large entre les élus politiques et les électeurs.

La déception est grande d’avoir gâché le dynamisme de tous ces Français créateurs, entrepreneurs, ambitieux ! Comment a-t-on pu croire que ces élus inamovibles  dans leurs rentes de situation pourraient faire demain ce qu’ils n’ont jamais pu faire hier ?

Aujourd’hui, la prise de conscience des français est de plus en plus  forte et on constate à travers tous les réseaux sociaux une contestation qui s’amplifie de jour en jour qui augure une fin 2013 extrêmement difficile pour les responsables de cette situation.

Depuis trente ans, tous les partis de gauche ou de droite, tous les théoriciens comme les journalistes d’opinion, les politologues, les sociologues, les professeurs, ont pratiqué des politiques de manipulation de masse comme les dogmes, la frayeur, la démagogie, le nationalisme, le tout Etat qui se traduisent aujourd’hui par deux sociétés très différentes, l’une qui "dit et disserte" et l’autre qui "agit et paye".

Il est temps de mettre en place un nouveau système politique libéral autour d’une organisation efficace qui se structure et s’adapte en temps réel aux réalités économiques et sociales actuelles. Ce qui nécessite d’avoir des femmes et des hommes ayant les bons profils pour les bons postes et qui ont conscience que le pouvoir mis entre leurs mains est un moyen pour favoriser le développement économique et social de la population.

Les Français ne s’exilent pas seulement pour ne pas payer des impôts confiscatoires, mais surtout pour retrouver leur liberté d’entreprendre, de réussir ou pour fuir un pays dirigé principalement par des minorités dans lesquelles ils ne se reconnaissent pas.

Un anniversaire qui n’a vraiment rien de joyeux

"Margaret Thatcher a eu le courage politique de faire les grandes réformes structurelles de son pays, ce qui a permis à Tony Blair de marcher sur un tapis rouge et de rendre hommage à Madame Thatcher dans un de ses livres."

Bilan de l’anniversaire 1/5

  1. 1. La réputation de la France est en jeu

Engagement de campagne de François Hollande, "Je renégocierai le traité européen en privilégiant la croissance et l’emploi et en réorientant le rôle de la banque centrale européenne dans cette direction. Je proposerai de créer des euros obligations".

Il est surtout vu par beaucoup de pays de l’Union européenne comme le patron du Parti socialiste et que les problèmes de François Hollande sont profondément enracinés dans la culture politique de la France, une culture du déni.

La gauche française a une large part de responsabilité dans ce décalage entre discours et réalité, comme le leitmotiv de diabolisation des riches et la taxation à 75% exprimés par François Hollande lors de sa campagne électorale.

Tout était fait pour réduire au maximum l’écart entre les espoirs d’une campagne et le retour au réel. Son erreur est d’avoir promis l’apaisement sans mesurer en profondeur les demandes de la société française et surtout d’avoir oublié que l’autorité restait une attente majeure des Français, que le chef de l’Etat se devait d’incarner en premier.

Ce qui est en jeu n’est pas seulement la capacité de la France à jouer un rôle décisif dans le redressement de l’UE, c’est aussi sa propre réputation dans l’Union. La France sait que le pouvoir politique découle du pouvoir économique et du sentiment de succès économique. Le rétablissement de la réputation française est dans l’intérêt de l’Europe mais nécessite un retour rapide aux réalités.

2. Déficit public à 3%. Le grand dérapage de la France.
Bruxelles, qui prévoit une récession en France de -0.1 % du PIB, accorde 2 ans supplémentaires au gouvernement pour respecter le pacte de stabilité.

Constat :

Prévisions du déficit public de la zone euro en % du PIB du 4 mai 2013

Pays

Prévisions 2013

Prévisions 2014

Allemagne

-0.2 %

0 %

Autriche

-2.2 %

-1.8 %

Italie

-2.9 %

-2.5 %

France

-3.9 %

-4.2 %

Espagne

-6.5 %

-7 %

Belgique

-2.9 %

-3.0 %

Finlande

-1.8 %

-1.5 %

La dette publique française

2012                90.2 % du PIB

2013                94.0 % du PIB

2014                96.2 % du PIB

Prévision de croissance de la  zone euro en % du PIB

Pays

Prévisions 2013

Prévisions 2014

Allemagne

0.4 %

1.8 %

Autriche

0.6 %

1.8 %

Italie

-1.3 %

0.7 %

France

-0.1 %

1.1 %

Espagne

-1.5 %

0.9 %

Belgique

0 %

1.2 %

Finlande

0.3 %

1 %

Les prévisions de François Hollande sur la croissance

Mai 2012                    1.2 % du PIB

Juillet 2012                 0.8 % du PIB

Novembre 2012          0.4 % du PIB

Janvier 2013                0.1 % du PIB  prévision de la cour des comptes

Mars 2013                  -0.1 % du PIB prévision de la commission européenne

Le chômage en France : Prévision 2013  3.450.000 chômeurs  soit 11.60 %

La commission européenne appelle à accélérer les réformes structurelles et les pays principalement visés sont la France, Chypre, la Grèce, la Slovénie, le Portugal et l’Espagne.

La consommation : L’économie française voit la consommation, son premier moteur économique, flanchée à son tour de façon inéluctable.

La consommation recule encore au premier trimestre de 2013 de 0.4 %. Dans ce contexte, certains secteurs sont plus touchés que d’autres :

  •  Les achats des voitures ont reculés de 6.8 %.
  • Le textile-cuir a reculé de 1.7 %.
  •  Les équipements du logement ont reculés de 0.7 %.

Les raisons de cette baisse sont les mêmes : le pouvoir d’achat est sous pression du fait des hausses d’impôts tandis que l’envolée du chômage pèse sur les revenus d’activité et n’est pas de nature à inciter les Français à moins épargner.

La pression fiscaleLa France bat des records avec un taux de prélèvements obligatoires qui atteint le niveau record de 46.5 % du PIB contre 44.9 % fin 2012.

La France moins compétitive que l’Allemagne avec un coût du travail de 35.7 euros par heure contre 32.4 euros.

  1. 3. La côte de popularité

Avec 74 % de français qui se déclarent mécontents, le chef de l’Etat bat le record absolu sous la 5e République. Le chef de l’Etat affronte la colère des Français mais surtout la colère de la gauche qui l’a porté au pouvoir le 6 mai 2012, que ce soit des personnalités sociales-démocrates, des intellectuels ou journalistes, supporters de la gauche depuis des années.

Ce qui parait encore plus grave, c’est qu’en dépit de la multiplication de tous ces signaux négatifs, l’Elysée semble s’isoler complètement, comme s’il s’agissait d’un mauvais moment à passer. Sans réaliser un seul instant qu’une cassure extrêmement grave s’est faite entre la France d’en haut et la France rurale, ou entre la gauche dite morale et une opinion de plus en plus révulsive à des affaires du type Cahuzac.

La tentative de remaniement a échoué devant le refus unanime des grands barons, écartés du premier gouvernement, de s’embarquer sur un bateau qui n’a plus de cap.

Un an après, le président voit son autorité contestée et sa capacité à sortir la France de la crise est largement mise en doute.

Connaissant les hommes politiques et leur fabuleuse imagination à trouver des solutions pour protéger leur fonction, les Français pensent qu’ils vont vouloir rebondir en faisant ressortir le grand mythe de l’union nationale.

Cet article a déjà été publié sur le site de l'Institut des libertés. 

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