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Les principaux outils et les solutions médicales de demain pour lutter efficacement contre les maladies cardio-vasculaires
©Thomas SAMSON / AFP

Bonnes feuilles

Le Dr Fabien Guez publie "Tous guéris dans 10 ans !" aux éditions Hugo Doc. Quelle sera la médecine de demain ? Quelle sera la place du patient ? Le Dr Fabien Guez dresse un vaste panorama à peine futuriste de ce que sera la médecine dans dix ans. Extrait 1/2.

Fabien Guez

Fabien Guez

Cardiologue de renom, le Dr Fabien Guez exerce en cabinet et en hôpital. Il est aussi journaliste de Check-up Santé sur BFM. Il est l'auteur de Comment (ne pas) avoir une crise cardiaque.

 

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Les maladies cardio-vasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde et font plus de 400 morts par jour en France. 

Les principales affections sont l’athérosclérose, maladie qui encrasse les artères de plaques de graisse puis les obstrue, et les maladies des valves cardiaques, qui font passer le sang d’une cavité à l’autre. Le résultat, lorsqu’il n’est pas fatal, est une baisse des performances cardiaques appelée insuffisance cardiaque. 

La cardiologie est une des spécialités qui a le plus précocement bénéficié des progrès technologiques de ces vingt dernières années, et qui continue d’en profiter : Doppler des vaisseaux sanguins, échographie cardiaque, scanner, IRM, mais aussi enregistreurs de longue durée (holters rythmiques et tensionnels), cardiologie interventionnelle (angioplastie, Tavi), greffe cardiaque et cœur artificiel. 

On dénombre aujourd’hui, en France, à peu près 6 000 cardiologues dont un quart de femmes. L’âge moyen augmente légèrement et un déséquilibre démographique s’installe inexorablement. Une certitude, la cardiologie s’oriente vers l’hyperspécialisation.

Comment seront formés les étudiants dans dix ans ? 

« Never the first time on the patient » (jamais la première fois sur le patient), telle est la devise affichée à l’entrée du Center for Medical Simulation de Boston (USA), devise reprise depuis par les Français en 2012. 

Qui aurait imaginé il y a quinze ans qu’une grande partie de l’enseignement se ferait sur les téléphones ! 

Même si cela a déjà commencé, les étudiants en cardiologie auront dans dix ans une formation high-tech associant cours magistraux, sessions de e-learning et pratique au plus près du réel. 

Des travaux pratiques se feront sur des mannequins plus vrais que nature, ultra-connectés et doués d’intelligence artificielle. Les mannequins pourront répondre aux questions, simuler un symptôme comme une douleur thoracique. Ils pourront être manipulés comme des humains, et même opérés. 

De plus, la réalité virtuelle sera couramment utilisée, pour une formation plus facile car plus accessible, moins chère que les mannequins, et pouvant être utilisée individuellement sans limitation de durée. 

Enfin, l’apprentissage et l’utilisation de robots seront monnaie courante. 

Point essentiel, cette formation pourra se faire à distance, grâce à l’essor de la médecine connectée, associant téléassistance, téléexpertise, télésurveillance et enfin téléconsultation. Contact entre les étudiants, contact entre l’étudiant et ses enseignants, contact entre étudiants et médecins installés, contact entre centres de soins, contact avec des experts internationaux. 

La formation sera partagée ou ne sera pas.

Autre sujet important que devront apprendre les étudiants : le partage des tâches. 

L’évolution du système de soin exigera que de nombreuses fonctions de base soient effectuées par des professionnels paramédicaux, à l’instar des infirmiers en pratique avancée, déjà présents aux États-Unis, en Grande-Bretagne, au Canada. Ces personnels seront habilités à pratiquer certains actes « techniques », à prescrire certains médicaments, à utiliser certains dispositifs médicaux, voire à prendre en charge certaines pathologies, de concert avec le médecin. 

Les progrès ne pourront se passer de ce partage des tâches. 

Il aura fallu attendre 2014 pour que soit instaurée en France une formation médicale continue obligatoire réclamée par les médecins depuis de nombreuses années, alors qu’elle existe depuis belle lurette dans la plupart des autres pays industrialisés. Chaque médecin a l’obligation de se former en participant à des séminaires physiques ou virtuels, en s’abonnant à des revues scientifiques, en participant à des congrès. Hélas, syndrome Astérix oblige, la formation est obligatoire mais les médecins ne sont pas sanctionnés s’ils ne l’effectuent pas !! J’ose espérer, pour le bien des patients, qu’elle sera suivie dans dix ans. Cette formation, comme celle des étudiants, profitera de l’évolution du numérique et tiendra de plus en plus compte des patients et de la nécessité de les former afin qu’ils deviennent de véritables acteurs de leur santé. 

Avant d’aller plus loin, il est important de rappeler que, quels que soient les progrès thérapeutiques à venir en cardiologie, une bonne hygiène de vie, une activité physique régulière, l’absence de tabac restent indispensables. 

Les médicaments du futur en cardiologie, en partie déjà présents, agiront sur la plaque d’athérome qui rétrécit les artères, sur la cellule cardiaque contractile (cardiomyocyte) qui, lorsqu’elle est altérée, diminue la force de contraction du cœur. Ces médicaments essaieront de prévenir ces troubles ou les guériront.

La tendance est à la médecine individualisée qui va se fonder de plus en plus sur une caractérisation génétique du métabolisme. On pourra cibler le traitement en fonction d’un certain nombre de caractéristiques génotypiques selon les situations. 

De nombreux scientifiques attribuent à l’inflammation un rôle important dans l’apparition et l’aggravation des maladies cardiovasculaires et les recherches vont en ce sens. De nombreuses études ont même montré que des personnes sans facteur de risque particulier étaient quand même victimes d’infarctus ou  d’AVC. 

Le diagnostic, le suivi 

Le tee-shirt cardiologue

La start-up BioSerenity, incubée au sein de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière de Paris, a développé CardioSkin, un tee-shirt qui permet de surveiller en continu l’activité cardiaque pendant plusieurs semaines grâce à une douzaine de capteurs. Lavable jusqu’à 35 fois, il est lui aussi connecté au cardiologue ou au service de cardiologie.

Source : www.bioserenity.com

Un électrocardiogramme connecté 

Une start-up montpelliéraine, spécialiste des outils connectés pour la e-santé, a mis au point Vitalsigns, un électrocardiogramme connecté à l’allure d’un patch cutané, capable de déceler de façon précoce les troubles du rythme cardiaque, en particulier les infarctus. 
Ce dispositif médical connecté est doté d’une puce électronique logée dans un patch à usage unique, qui analyse l’activité cardiaque grâce à des physio-marqueurs. Les prémices d’infarctus peuvent être ainsi décelées deux mois avant ! 

Source : http://pilag.com/project/myangel-vitalsigns/

Se servir des datas pour interpréter un électrocardiogramme mieux qu’un cardiologue…

L’interprétation d’un électrocardiogramme (ECG) est un des examens les plus difficiles qui soient, même pour un cardiologue expérimenté. 

Une entreprise a utilisé l’intelligence artificielle en créant des algorithmes s’appuyant sur l’analyse de 600 000 ECG en stock. Elle a fait appel au deep learning afin d’apprendre à son programme à associer les signaux subtils d’une courbe ECG à une arythmie, une insuffisance cardiaque ou une cardiopathie. La plateforme dématérialisée associée analyse en temps réel les données récoltées lors des électrocardiogrammes, et plus particulièrement ceux de longue durée, entre 48 heures et 30 jours, à la recherche de troubles paroxystiques expliquant palpitations, malaises, syncopes… On va bientôt pouvoir, grâce à l’intelligence artificielle, diagnostiquer une insuffisance cardiaque sur un seul battement sur l’électrocardiogramme ! 

Source : https://cardiologs.com/

Une goutte de sang pour alerter sur un problème cardiaque imminent 

Installée à Nancy, une jeune entreprise est à l’origine d’un petit boîtier capable de détecter grâce à une gouttelette de sang les signes avant-coureurs d’un problème cardiaque, en particulier chez les insuffisants cardiaques. Cette solution de télémédecine détecte des biomarqueurs qui, s’ils se modifient, alertent le médecin pour un éventuel changement de traitement, une consultation voire une hospitalisation. 

Source : CardioRenal

Extrait du livre du Dr Fabien Guez, "Tous guéris dans 10 ans !", publié chez Hugo Doc. 

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