Les images des bébés afghans vont longtemps hanter la conscience de Joe Biden<!-- --> | Atlantico.fr
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Un soldat américain attrape un bébé afghan, à l'aéroport de Kaboul le 19 août.
Un soldat américain attrape un bébé afghan, à l'aéroport de Kaboul le 19 août.
©Omar HAIDIRI / Courtesy of Omar Haidiri / AFP

American dream ?

Elles sont pathétiques et cruelles pour l'Amérique.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Une foule d'Afghans, et surtout d'Afghanes, se presse sur le tarmac de l'aéroport de Kaboul. Des barbelés les séparent des soldats américains juchés sur leurs avions. D'un côté la détresse, de l'autre la puissance.

Des mères tendent leurs bébés aux soldats : « prenez-les, amenez-les où vous voulez ! ». Les soldats refusent : on leur a interdit d'exfiltrer des mineurs non accompagnés !

Que se passe-t-il de si tragique dans la tête d'une mère pour qu'elle accepte d'abandonner son enfant ? Pour elles, elles n'espèrent rien : ce sera la burqa ou la lapidation. Mais elles veulent que leurs enfants échappent aux ténèbres qui s'abattent sur l'Afghanistan. Ces images tournent en boucle sur les télévisions américaines et plantent des clous dans le cercueil de Joe Biden.

L'Amérique a honte, et nous avec. Jamais l'Occident ne s'était montré aussi lâche et aussi égoïste. Nous assistons au triomphe de l'homme au bermuda campé dans sa veulerie par Philippe Muray dans sa lettre aux djihadistes.

C'est écœurant et triste. Nous n'avons plus d'âme. Nous avions des valeurs : elles ont été balayées par le vent de l’égoïsme petit-bourgeois qui envahit nos cœurs et nos consciences. En dehors de son confort quotidien, plus rien n'intéresse l'homo occidentalus repu et fatigué de vivre. Nous ne voulons plus vivre et nous refusons de mourir pour quoi que ce soit, contrairement aux djihadistes pour qui la mort ne fait pas peur.

Pendant que des mères éplorées se traînent à genoux devant les soldats américains sur l'aéroport de Kaboul, en France, des dizaines de milliers de décérébrés, dont de plus en plus de décérébrés antisémites, manifestent contre le passe sanitaire. Un combat imbécile, sans risque et sans gloire. Ils signent définitivement notre décadence, notre indifférence à la nuit afghane et la victoire de l'homme en bermuda.

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