Les derniers mots de l’otage Hervé Gourdel : lisez bien l’écœurant usage qu’en fait Alain de Benoist <!-- --> | Atlantico.fr
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Hervé Gourdel a été égorgé.
Hervé Gourdel a été égorgé.
©Reuters

Chacun son jihad

Un homme a été égorgé. Et il a dit quelques mots le couteau sous la gorge. La plus élémentaire pudeur voudrait qu’on les passe sous silence.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Il y a une trentaine d’années, Alain de Benoist eût son heure de gloire. Avec quelques penseurs et intellectuels issus du G.R.E.C.E., un cercle d’études d’une aryanité parfaite, il avait mis la main sur le Figaro Magazine et transformé ce journal en un brûlot de ce qu’on appelait alors la Nouvelle Droite. Cette dernière regardait en même temps du côté de la Grèce Antique et du Valhalla promis aux guerriers germaniques.                                                                        

Ce bonheur ne dura qu’un temps. Nombre d’annonceurs du Fig Mag (dont certains étaient juifs) firent savoir au propriétaire du magazine qu’ils ne voyaient pas pourquoi ils continueraient à financer avec leurs publicités un groupe d’individus adorateurs de la roue solaire et sensibles aux rites païens de la SS. Alain de Benoist et les siens furent donc priés d’aller porter leurs viriles paroles ailleurs, ce qui ne favorisa en rien d’éventuels penchants judéophiles chez ces rêveurs casqués.

Les années ont passé. Alain de Benoist et les siens ont vieilli. Sans laisser de véritable et remarquable progéniture. Ce philosophe wagnérien est passé du soleil à l’ombre, de la notoriété à un assez solide oubli. Mais il est toujours là, et n’a pas changé. Il mène un combat sans relâche contre l’Empire, c’est-à-dire les Etats-Unis. Contre l’Amérique corruptrice, contre l’Amérique du dollar roi, contre l’Amérique enjuivée : c’est son jihad personnel.  

L’épave d’Alain de Benoist est localisable. Contrairement à celle de l’avion de la Malaysia Airlines. Car sa boîte noire continue à émettre des signaux. Le dernier en date évoque les jihadistes irakiens et syriens combattus par l’Empire, c’est-à-dire Obama, Hollande et Cameron. Une guerre où, selon le philosophe, nous n’avons rien à faire. Et à l’appui de cette assertion, il cite la dernière phrase d’Hervé Gourdel avant sa mort : "Hollande, pourquoi as-tu suivi Obama ?".                                       

Et Alain de Benoist de regretter qu’aucun média ne l’ait relayée. En effet, les journaux en France ont encore le sens de l’honneur et de la dignité humaine ! Tous les otages occidentaux ont, avant d’être égorgés, été contraints de faire des déclarations anti-américaines. Celles-ci non plus n’ont évidemment pas été relayées. Qui pourrait croire qu’un homme qui a un couteau sur la gorge est libre de ses pensées et de ses propos ? Alain de Benoist n’a que faire de ce genre de sensibleries. Car la haine de l’Amérique submerge ce qu’il lui reste d’honnêteté. Veut-on savoir ce qu’est la bassesse de l’âme ? Le texte du philosophe fera dorénavant référence… Et si – ce qu’à Odin ne plaise – Alain de Benoist se retrouvait dans la situation d’être égorgé, va donc savoir ce qu’il serait amené à dire. Peut-être du mal d’Alfred Rosenberg et d’Heinrich Himmler ? La philosophie se pratique généralement dans les universités, les lycées, et même dans les boudoirs si l’on en croit le Marquis de Sade. On sait maintenant qu’elle peut élire domicile dans les eaux des égouts.

Et n'oubliez pas : le A-book de Benoît Rayski, Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme, est toujours disponible à la vente sur Atlantico éditions : 

Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme

Droit de réponse sollicité par Alain de Benoist

Dans un entretien paru le 28 septembre sur le site , j’avais cité sans les commenter les derniers mots prononcés par le malheureux Hervé Gourdel avant son assassinat : « Hollande, tu as trop suivi Obama ». Je citais également des propos de Dominique de Villepin, de Jean-Pierre Chevènement et de l’ancien juge antiterroriste Alain Marsaud, aujourd’hui député des Français de l’étranger. Sur , le 8 octobre, M. Benoît Rayski s’indigne de cette citation. Il affirme que, des paroles de Hervé Gourdel, j’ai fait un « écœurant usage » – bien qu’à la vérité je n’en aie fait aucun. Pour faire bonne mesure, il me qualifie d’« épave », dont la « boîte noire » (sic) continuerait à « émettre des signaux contrairement à celle de l’avion de Malaysia Airlines » (sic) et dont la philosophie s’exercerait dans les « eaux des égouts » (sic). Il assure aussi, bien qu’on ne voie pas le rapport, qu’il y a une trentaine d’années j’ai « transformé » Le Figaro Magazine en « brûlot » (un « brûlot » qui, lorsque je l’ai créé avec mes amis sous la direction de Louis Pauwels, diffusait quand même à près d’un million d’exemplaires) !

Le plus extraordinaire est que les derniers mots de Hervé Gourdel avaient été rapportés, quatre jours avant que je ne le fasse moi-même, dans un article publié le 24 septembre sur (« Algérie : Hervé Gourdel, l’otage français a été décapité »), article qui citait également l’ancien juge Marsaud (« Nous avons mis le désordre et aujourd’hui nous le payons dans la chair de nos otages »), sans que M. Rayski ne trouve à s’en émouvoir.

Il n’y aurait là qu’une polémique parisienne ordinaire, si M. Rayski s’était arrêté là. Mais tel n’est pas le cas. Dans son article, en effet, M. Rayski a aussi l’audace, me concernant, de parler d’« aryanité parfaite », de « Valhalla », de « roue solaire », de « rites païens de la SS », d’Alfred Rosenberg et de Heinrich Himmler, l’objectif étant de toute évidence de me placer dans la proximité des abominations nazies par recours à ce que Leo Strauss appelait très justement la reductio ad hitlerum.

Cette façon de faire est absolument inacceptable. Je n'ai certes pas à me justifier auprès de M. Rayski, qui n'est pas mon juge. Mais dans la mesure où ses imputations me sont préjudiciables, elles exigent de ma part une mise au point.

J’ai à ce jour publié 102 livres, 2000 articles et plus de 450 entretiens, qui ont été traduits dans une quinzaine de langues différentes. Il suffit de s’y reporter pour constater que les opinions et les idées que j’y défends sont très exactement à l’opposé de celles que M. Rayski cherche à m’attribuer pour me diffamer. J’ai notamment publié trois livres contre le racisme. J’ai publié un livre entièrement consacré à dénoncer le totalitarisme nazi, ainsi que le système soviétique (Communisme et nazisme, 1998). Je me suis attaché à réfuter toutes les formes de doctrine antidémocratiques. Mon dernier livre, Les démons du bien, paru aux éditions Pierre-Guillaume de Roux, est une critique argumentée de l’idéologie du genre. Le précédent, Au bord du gouffre, portait sur la crise actuelle de dévalorisation de la valeur du capital. Le prochain sera consacré au projet de Traité transatlantique. Je me suis par ailleurs longuement expliqu é sur mon itinéraire intellectuel dans mon autobiographie, publiée chez Bernard de Fallois (Mémoire vive, 2012). Je crois inutile d’aller plus loin. Ceux qui veulent en savoir plus peuvent consulter mon site.

Je demande ce jour à mon avocat d’engager des poursuites judiciaires contre M. Rayski.

Alain de Benoist

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