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Le projet pharaonique d'un musée subaquatique qui pourrait relancer le tourisme en Egypte dans les années à venir
©Fondation Jacques Rougerie

Digne des Pharaons

Découvrez le musée subaquatique d'Alexandrie, un bijou à 150 millions dollars qui permettra de visiter les vestiges engloutis de l'Egypte antique.

Le Louvre, le MET et l'Ermitage ont-ils du souci à se faire quant à leur statut de "plus beaux musées du monde" ? On peut se poser la question avec le nouveau joyau dont pourrait bientôt disposer l'Egypte : un projet à l'ambition "pharaonique. En effet, le futur musée d'archéologie d'Alexandrie ne ressemblera à rien de connu. Situé à 7 mètres de profondeur dans la baie de la ville, il proposera, sans tuba ni bouteilles, d'admirer des trésors enfouis sous l'eau depuis plus de 1000 ans.

Le projet est dans les tuyaux depuis plusieurs années. Des responsables égyptiens avaient ainsi évoqué cet ambitieux musée dès 1996. Mais le tourbillon politique est passé par là : entre printemps arabe et révolution égyptienne, le projet a disparu, happé par les tensions régionales. Mais depuis quelques mois, le plan renaît de ses cendres. En septembre dernier, le ministre égyptien des Antiquités a annoncé que le pays était prêt à redémarrer ce projet, que l'Unesco soutient avec enthousiasme.

(Capture d'écran YouTube)

Il faut dire que le scenario reste alléchant. Alexandrie, fondée par Alexandre le Grand en 331 avant JC,  possède un passé des plus glorieux. C'est dans cette ville située à l'ouest du delta du Nil, que se trouvaient notamment le palais royal de Cléopâtre VII, et la bibliothèque d'Alexandrie, la plus importante du monde antique. Le "comptoir du monde", comme la surnommait le géographe Strabon, disposait également d'une des 7 merveilles du monde antique : Jacques Rougerie, qui est aux manettes du projet. Cet architecte-océanographe, qui a travaillé sur l’Océanopolis de Brest ou sur la rénovation de la piscine Molitor à Paris, a eu vent du projet en 2008 et a contacté les autorités égyptiennes pour se porter candidat.

(La baie où devrait être construit le musée - news.com.au)

L'espace sera composé de deux parties : une au-dessus de la surface de la mer où les visiteurs pourront découvrir les vestiges d’Alexandrie. L'autre sera sous-marine. Concrètement, quatre bâtiments sous-marins en forme de bateaux du Nil seront connectés les uns aux autres sur une superficie de 22.000 mètres carrés. Des milliers de reliques, vestiges d'anciens temples et de palais, seront alors visibles. Certaines de ces ruines pourraient bien avoir appartenu aux fameux Phare d'Alexandrie.

(Reconstitution du Phare d'Alexandrie -Captrue d'écran YouTube)

"Nous avons imaginé une école d'archéologie sous-marine avec une résonance internationale qui fera partie des installations du musée", a indiqué Jacques Rougerie. " Le public pourra aider le travail des archéologues sur des trésors archéologiques comme le palais de Cléopâtre ou la cour royale, qui ont été cachés aux yeux du public durant des siècles".

Mais le financement sera à l'image du musée, c'est-à-dire colossal. Une telle grandeur possède évidemment un coût : 150 millions de dollars. Pourtant ce montant n'inquiète pas les responsables. "Le coût ne sera pas un obstacle à l'accomplissement du projet, car nous pouvons compter sur la coopération de l'Unesco et de plusieurs pays qui aident au financement" a ainsi affirmé un responsable égyptien.

Mais au-delà du coût faramineux, le musée n'est pas sans poser des défis techniques de taille. Le premier d'entre eux concerne la transparence de l'eau. Un rapport de l'Unesco montre que l'eau de la baie est particulièrement polluée. Comment la rendre assez claire pour que les visiteurs puisent admirer les œuvres? Un système de filtre serait présent dans le plan du musée. Enfin, les ingénieurs planchent également sur la façon de rendre stable la structure malgré la puissance des courants marins.

Par ailleurs, aucune date n'est encore avancée. Il faudra patienter encore un peu pour admirer les mystères engloutis de la baie d'Alexandrie.

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