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L’ensemble des prix qui s’étaient envolés au début de la Guerre en Ukraine, provoquant une inflation sur les produits de première nécessité, se sont calmés.
L’ensemble des prix qui s’étaient envolés au début de la Guerre en Ukraine, provoquant une inflation sur les produits de première nécessité, se sont calmés.
©FRANCK FIFE / AFP

Atlantico Business

Les addicts au marché ont du mal à comprendre. L’ensemble des prix qui s’étaient envolés au début de la Guerre en Ukraine, provoquant une inflation rapide sur les produits de première nécessité, se sont calmés. La peur de la guerre s’est doublée d’une crainte de récession économique mondiale.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Avec la guerre en Ukraine, les cours des matières premières et des produits agro-alimentaires de première nécessité se sont mis à flamber, le pétrole (plus de 150 dollars le baril), tous les carburants, le gaz et même le charbon. Lor a dépassé les 2000 euros lonce.  Comportement habituel de la valeur refuge mais pour refluer assez vite vers les 1700 euros. La volatilité est propre au métal jaune qui surréagit aux évènements.

 La plupart des prix qui s’était envolés sont donc revenus à des niveaux moins chauds.

Cette évolution a été bien décrite par la plupart des économistes, mais assez mal entendue par la classe politique qui a continué de réclamer des mesures durgence en compensation.

 Le ministre de l’économie Bruno Le Maire est resté assez calme, faisant le pari dune inflation qui ne durerait pas. « Le pic a été atteint » a-t-il même dit hier. Ce qui ne console pas des dégâts faits au cours des six premiers mois, mais qui lui permet de présenter un projet en deça de ce que réclamait la classe politique dopposition. Cette prudence lui permet de donner un signal de repli à la droite libérale qui sinquiète avec raison de la dérive de la dette.

Ce qui se passe à la frontière des marchés monétaires, financiers et de matières premières et de l’économie réelle permet dexpliquer tous ces phénomènes.

Il faut savoir dabord que les marchés qui fabriquent quotidiennement les prix et les cours agissent en fonction des évènements, des faits et des chiffres, mais pas seulement. Les marchés agissent en fonction de ce que perçoivent les populations de consommateurs finaux et des épargnants. Ce quils perçoivent, ce quils prévoient et ce quils ressentent a parfois plus dimpact que la mécanique économique elle-même.

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Acte 1. Avant la guerre, Sur le front de la réalité, les risques inflationnistes sont apparus avant l’attaque des russes sur lUkraine. Les prix ont commencé à bouger à la fin du covid, lorsque les économies ont redémarré très violemment. Le choc de la demande, du rattrapage couplé à certaines difficultés du côté de loffre (pour cause de Covid résistant en Chine notamment), les prix ont bougé surtout aux États-Unis.

Acte 2. Toujours sur le front de la réalité mais une réalité boostée par des facteurs psychologiques liés à lattaque surprise des Russes en Ukraine, les prix se sont envolés ; la guerre navait rien dune guerre de pacotille et les sanctions occidentales ont engendré un risque très sérieux de rupture du côté de loffre de pétrole, de carburants, des énergies et des produits agro-alimentaires, le blé bloqué à Odessa etc. Cette envolée a légitimement fait peur à tout le monde, une peur relayée par la presse et la classe politique, aggravée aussi par la spéculation de ceux qui pouvaient profiter de ce phénomène. Cette inflation-là na pas été expliqué aux Français auxquels on na pas osé expliquer que cette hausse des prix représentait une forme de soutien au peuple Ukrainien.

Acte 3. Après presque 5 mois de guerre, les appréhensions se sont calmées, on a trouvé des alternatives et préparé des solutions pour assumer les risques de pénurie. Les prix sont donc un peu retombés, mais pas parce qu’on navait plus peur de la guerre, ils sont retombés parce que les prévisions officielles font état dun vrai risque de récession économique et qui dit récession, dit chute de la demande, donc retour des prix à la baisse.

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Acte 4. Le gouvernement français qui s’était bougé pour faire un plan de lutte contre linflation ne change pas son fusil d’épaule mais de cible. Lobjectif est toujours dalléger les effets des pertes de pouvoir dachat, mais surtout despérer que ce pouvoir dachat soit consacré à la demande de consommation pour soutenir lactivité , parce que le risque que nous courrons désormais est celui dune récession. 

En 2021, la croissance a été extrêmement forte parce que tous les moteurs avaient été rallumés. En 2022 la croissance est en chute parce quil y a des risques de rupture dapprovisionnement (doù les hausse de prix) mais elle est en chute parce que loffre du système se tasse. Doù la nécessité de soutenir la demande.

Les prix les plus impactants sont revenus à des niveau plus supportables, le pétrole notamment est à 100 dollars le baril et ça continue, le gouvernement naura pas à soutenir le consommateur qui pourrait retrouver ses habitudes de prix grâce au ralentissement de l’économie. Cest bien pour le pouvoir dachat, ce sera beaucoup moins bien pour lemploi et lactivité.

Lor, dans tout cela, ne réagit pas forcément de façon très rationnelle. Son évolution est très rapide et très volatile. Le métal jaune a fait une poussée violente au moment de la guerre, puis il est revenu à ses niveaux de l’été 2021, un peu comme la plupart des matières premières, comme le cuivre par exemple.

Cette volatilité permet aux amateurs dor de se racheter un peu de stock à bon prix actuellement, ce qui lui permettra de se vendre au moment où on aura la preuve quon sinstalle dans la récession.

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Lor a toujours été considérée comme une valeur refuge contre les aléas de lhistoire, contre les désordres des guerres. Mais on saperçoit aujourdhui que lor est une valeur spéculative. Et le plus important des spéculateurs du monde sur lor est l’État Russe. Doù la mise récente sous sanction du commerce de lor avec la Russie par les Occidentaux.

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