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Le peintre était un génie : et l'homme, un génie du mal
©RALPH GATTI / AFP

Picasso peignait avec le sang des autres…

Dans un livre d'une cruelle beauté, Sophie Chauveau dit tout ce qui a été tu. Avec les pinceaux de Goya dans les "Désastres de la guerre".

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Picasso, c'est (presque) toute l'Histoire du XXe siècle. La tragédie de la guerre d'Espagne avec son Guernica peint après le bombardement sauvage et meurtrier de cette ville basque et républicaine par les avions de l'escadrille nazie Condor.

Et aussi l'imposture de l'illusion communiste avec ses colombes de la paix dessinées pour faire plaisir à l'Union soviétique. Un portrait de Staline, réalisé en 1953 à la mort du petit père des peuples, portrait qui n'eut pas l'heur de plaire à la direction du Parti communiste. Et surtout, des tableaux et des dessins qui firent de Picasso le plus grand peintre du siècle. De tout cela, Sophie Chauveau rend compte dans un livre passionnant. D'une main tendre et émerveillée, elle caresse les peintures de Picasso. Et avec férocité, elle plante ses griffes dans la chair de l'homme.

Car Picasso était aussi une bête ! Un prédateur sexuel qui jouissait des humiliations qu'il infligeait à ses proies. Dans son lit, il faisait défiler des femmes, les siennes et celles des autres, des filles. En veux-tu en voilà… Il allait aussi, obsédé infatigable, dans les lits des femmes et des filles. Avec des pratiques odieuses qu'on n'ose qualifier d'amoureuses.

Picasso était à la peinture ce que Nabokov était à la littérature. D'un côté un très grand peintre, de l'autre un très grand écrivain. Nabokov affichait crument sa pédophilie. Sa Lolita en témoigne sans détours. Et son livre est une œuvre majeure du XXe siècle comme le sont les tableaux de Picasso.

Une de ses multiples compagnes, Françoise Gillot, a eu ces mots terribles : "Picasso peignait avec le sang des autres" ! Chaque page du livre de Sophie Chauveau saigne. Pour ne pas suffoquer, il faut, à certains moments, fermer le livre et aller regarder les tableaux du plus grand peintre contemporain. Ça repose.

Sophie Chauveau, Picasso : Si jamais je mourrais 1938-1973, Éditions Télémaque, 2018.

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