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Alain Juppé est candidat à la primaire UMP en 2016
Alain Juppé est candidat à la primaire UMP en 2016
©REUTERS/Benoit Tessier

Objectif : 2017

Les Français sont de plus en plus nombreux à plébisciter Alain Juppé comme candidat crédible à l'élection présidentielle de 2017. Si sur le papier son positionnement de centre-droit peut paraître judicieux face au PS et au FN, il n'en reste pas moins qu'il doit séduire la base militante de l'UMP, qui se situe plus à droite que lui.

Yves-Marie Cann

Yves-Marie Cann

Yves-Marie Cann est Directeur en charge des études d'opinion de l'Institut CSA.
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Jean Petaux

Jean Petaux

Jean Petaux, docteur habilité à diriger des recherches en science politique, a enseigné et a été pendant 31 ans membre de l’équipe de direction de Sciences Po Bordeaux, jusqu’au 1er janvier 2022, établissement dont il est lui-même diplômé (1978).

Auteur d’une quinzaine d’ouvrages, son dernier livre, en librairie le 9 septembre 2022, est intitulé : « L’Appel du 18 juin 1940. Usages politiques d’un mythe ». Il est publié aux éditions Le Bord de l’Eau dans la collection « Territoires du politique » qu’il dirige.

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Atlantico : Selon un sondage CSA exclusif pour Atlantico (voir le sondage ici), 37% des Français souhaiteraient voir Alain Juppé exercer plus d’influence à l’avenir. L’ancien Premier ministre se positionne devant Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen, tous deux à 28 %. Ces chiffres font écho au récent sondage du Point, d’après lequel 50% des Français pensent qu’il est à même de sauver la France de la crise économique. Quels sont ses atouts actuels par rapport aux autres poids lourds politiques ?

Jean Petaux : J’en vois trois principaux. Le premier tient à son expérience et à la crédibilité qui s’y trouve associée. Les mauvais souvenirs qu’il a pu laisser dans une partie de l’électorat consécutivement à son passage à Matignon de mai 1995 à avril 1997 se sont, pour partie, estompés et ils ont surtout été largement relativisés par l’exercice du pouvoir de quelques uns de ses successeurs, quand parallèlement à cela la manière avec laquelle il a géré les deux derniers portefeuilles ministériels qu’il a occupés, de novembre 2010 à mai 2012 a été plutôt unanimement saluée.

>> Lire également en deuxième partie d'article le sondage CSA exclusif pour Atlantico : Juppé, Sarkozy, Le Pen : le trio de tête des personnalités dont les français souhaitent qu'ils aient plus d'influence sur la vie politique

Le deuxième atout procède d’un phénomène assez complexe et quelque peu paradoxal : sa rigueur et sa droiture (y compris dans ce qu’il faut bien appeler sa loyauté à toute épreuve à l’égard de Jacques Chirac qui l’a conduit devant la Justice en lieu et place de celui qui était président du RPR à l’époque des faits qui lui ont valu condamnation), plaident pour lui. A l’opposé d’autres acteurs politiques plutôt enclins à finasser pour essayer d’échapper à la rigueur du code pénal. De cette attitude digne, Alain Juppé, jusque dans sa "gestion" personnelle de cette séquence (départ à Québec, retour devant les électeurs bordelais une fois sa peine effectuée) tire (sans le chercher d’ailleurs) une plus-value d’image qui lui permet d’accréditer une vraie solidité. Les personnes interrogées par CSA pour Atlantico et qui se prononcent majoritairement avec près de 10 points d’avance sur ses "poursuivants" pour que Juppé ait plus d’influence dans l’avenir disent, peu ou prou, ceci : "Ce type-là a le cuir épais, il n’a pas été ménagé dans la rudesse du combat politique, il n’en est pas mort… C’est un « costaud » et c’est un « costaud » qu’il faut en ce moment au pays pour s’en sortir".

Troisième atout, qui peut apparaître comme une force là où certains peuvent y voir une faiblesse : son âge. Sans paraphraser le général de Gaulle dans sa célèbre saillie prononcée lors de sa conférence de presse de mai 1958 : "Pourquoi voulez-vous qu’à 68 ans je commence une carrière de dictateur ?", Alain Juppé pourrait dire aux Français : "En disant que je me présente aux primaires de l’UMP pour être candidat à la présidentielle, pour  quelles raisons voulez-vous que je me lance dans un truc pareil à 69 ans depuis le 15 août si ce n’est pour rendre service au pays ? Pourquoi voudriez-vous qu’à 71 ans et 9 mois, en mai 2017, je commence une carrière de politicien dont le seul objectif sera de durer à l’Elysée ?". Crédibilité dans l’exercice du pouvoir ; solidité morale ; âge garantissant contre l’excessive ambition de durer au pouvoir : finalement la martingale est peut-être dans ces trois atouts pour Alain Juppé.

Yvez-Marie Cann : Il incarne de par son parcours et son expérience politique, la figure du grand sage de droite, et c’est une chose à laquelle les sympathisants sont particulièrement sensibles. Ce qui joue également en la faveur d’Alain Juppé, c’est que contrairement à beaucoup d’autres personnalités politiques, il bénéficie d’un ancrage local à Bordeaux depuis 1995 qui au départ de Jacques Chaban-Delmas était appelée la "belle endormie", ainsi que d’un bilan très favorablement évalué à la fois par sa famille politique, mais aussi par ses opposants. Aujourd’hui, Alain Juppé lui a donc inculqué un nouveau dynamisme, et qui contribue fortement à crédibiliser sa parole sur la scène nationale. Bordeaux est très fortement identifiée à Alain Juppé, et cela me fait penser à l’association qui a longtemps permis à Jean-Louis Borloo d’être crédible à travers ce qu’il avait fait à Valencienne, et c’est ce qui lui a permis de crédibiliser son discours auprès d’une grande partie de la population.

En dehors des considérations d’ordre conjoncturelles, de quelle offre politique Alain Juppé est-il porteur ? Compte tenu de son parcours, quelle vision les Français en ont-ils en général ? Tous les sondages le montrent : les Français sont prêts pour les réformes. Celles qu’il avait tenté de faire passer en 1995 en font-elles un homme de changement par définition, et ce aux yeux de toutes les tendances politiques ? Se disent-ils qu'au fond, il avait raison ?

Jean Petaux : On touche-là un point qui est sans doute beaucoup plus complexe et plus problématique que son image actuelle. L’offre politique d’Alain Juppé semble encore très floue et manque certainement de précisions. Cela tient sans doute au fait que la mécanique des primaires oblige à ne dévoiler ses batteries qu’au fur et à mesure qu’on se rapproche de l’échéance du verdict des électeurs. Cela tient aussi à un vrai problème lié au nouveau positionnement politique désormais clairement et hautement revendiqué par le président de la république et le premier ministre actuel : une politique économique de l’offre, une remise en cause de quelques dogmes fondamentaux du PS, un affichage pro-européen assumé (avec ce que cela implique : respect des critères de Maastricht, réduction des déficits…).

En gros et pour faire simple : une bonne partie du programme d’Alain Juppé se trouve plus ou moins « pompé » par le hollando-vallsisme. Alors bien sûr Alain Juppé peut s’en sortir en disant aujourd’hui comme il l’a fait en réaction au discours de Valls devant le MEDEF cette semaine : « Paroles, paroles et encore des paroles… Il faut des actes ». Mais cela ne constitue pas une offre politique différente, ce n’est pas un projet alternatif à la ligne Hollande-Valls. Alain Juppé peut très bien dire : « J’avais dit, en septembre 1995, qu’il fallait prendre la mesure de la crise… J’ai eu raison trop tôt ce fut ma seule faute ». Le problème c’est que cela ne construit pas un projet d’avenir. L’homme est certainement perçu comme rigoureux et sérieux, il lui faudra aller plus loin dans l’expression des réformes à accomplir s’il veut apparaître comme le recours possible. Et plus il précisera, plus il inquiétera. Plus il appuiera sur les point douloureux de la société française, plus il fera mal.

Les véritables inconnues dans l’équation politique que doit résoudre Alain Juppé sont, au moins, les réponses à ces trois interrogations : « Comment réformer sans casser ? » ; « Sur quelles catégories de la société française faire porter les efforts les plus signifiants pour sortir du marasme ? » ; « Comment gérer les relations avec nos voisins et partenaires traditionnels en Europe (essentiellement l’Allemagne et le Royaume-Uni) ? ».

Yvez-Marie Cann : Lorsqu’on regarde les résultats de capacité d’influence, on voit que les publics les plus sensibles sont les sympathisants UMP à 59%, mais surtout les sympathisants UDI qui à 86% souhaitent qu’Alain Juppé ait plus d’influence à l’avenir. Il incarne donc un positionnement et une offre politique plus modérée que celle de Nicolas Sarkozy par exemple. Cela s’illustra par leurs rapports à propos de l’insécurité ou l’immigration, là où Nicolas Sarkozy a pu brusquer une certaine partie des électeurs.

Une première précaution s’impose par rapport à la période 95-97, c’est qu’on remonte de 15 à 20 ans en arrière. Ce qui signifie qu’une bonne partie de son action en temps que premier ministre ne pèse pas beaucoup à façonner son image auprès des jeunes. Ceci étant dit, les réformes qui ont été menées, dont certaines d’entre-elles ont abouti, sont des éléments qui effectivement ont contribué à façonner sa stature de réformateur et d’homme d’état. En revanche, cette image peut être à double tranchant, car autant la réforme du mode de financement de la sécurité sociale avait abouti, en revanche la réforme des retraites en 1995 a été abandonnée par Alain Juppé.

On note chez les sympathisants de droite une tendance à la droitisation : en mars 2014 55 % des sympathisants UMP étaient favorables à des alliances avec le FN aux municipales (voir ici). L'électorat UMP se reconnait-il majoritairement en Alain Juppé ? Est-il suffisamment "de droite" ?

Jean Petaux : Je crois réellement qu’Alain Juppé est tout sauf un homme de postures. Il est dans la situation de quelqu’un qui dit : « Voilà ce que je suis, vous prenez ou vous ne prenez pas. Je ne vais pas me faire oiseau si vous voulez un type avec des plumes ou poisson si vous le préférez avec des écailles ». Mais je ne veux pas non plus verser dans l’irénisme parfait qui viserait à parer le candidat Juppé de qualités supérieures à celles qu’il possède. Alain Juppé fait de la politique active depuis avril 1976, moment où il entre à Matignon auprès de Jacques Chirac. C’est un vrai « pro » de la chose politique et un remarquable compétiteur électoral qui est évidemment plus Créon qu’Antigone. Il possède certainement ce que l’on peut nommer « une dose importante d’intelligence de Métis », la déesse de l’intelligence rusée.

Mais pour autant il ne transigera jamais avec le FN dont il exècre viscéralement les thématiques. C’est, sur ce point, un vrai gaulliste doublé d’un héritier direct de Jacques Chirac. Je pense donc qu’il ne droitisera pas son image pour recueillir davantage de soutiens des électeurs à la primaire. De la même manière qu’il n’est pas du genre à parler de lui, à se mettre en scène dans une sorte de dévoilement exhibitionniste (ce que Régis Debray appelle fort bien « l’obscénité démocratique » ou le « tout à l’égo ») comme d’autres rivaux potentiels, il estime certainement qu’il n’a rien à perdre sans doute et surtout considère qu’il est trop tard désormais pour lui pour modifier substantiellement et son image et sa ligne idéologique.

Yvez-Marie Cann : Les résultats du sondage d’aujourd’hui montrent que 59% souhaitent qu’il ait plus d’influence au sein de l’UMP, pour 77% pour Nicolas Sarkozy. C’est révélateur du phénomène de droitisation du principal parti de droite. Effectivement il y a une tension au sein de la droite entre une position très à droite, et une frange centriste qu’incarnerait Alain Juppé. C’est une ligne de tension qui perturbe au sein de l’UMP, et qui nécessitera une clarification, ou en tout cas une forme de synthèse dans la perspective du prochain scrutin en 2015, et surtout de la présidentielle et des législatives de 2017.

En vue d'un combat présidentiel que le PS aborderait affaibli et qui tournerait au face-à-face UMP-FN, la stratégie du centre-droit peut-elle payer ? Mais quelles en sont également les limites ? En abandonnant le terrain de la droite forte, un candidat de droite placé au centre pourrait-il inciter certains électeurs à aller voir ailleurs ? Avec quelles conséquences ?

Jean Petaux : L’élection présidentielle de 2017 risque d’être une élection à un seul tour, le premier. Je veux dire par là que si Marine Le Pen est qualifiée pour le second tour, c’est l’autre « finaliste » qui sera élu de toute manière. Autrement dit, tout comme en 2002, on saura dès le soir du premier tour que le challenger de Marine Le Pen siègera à l’Elysée pour 5 ans. Dès lors, peu importe la stratégie qui aura été menée pour arriver premier ou deuxième au soir du premier tour 2017 face à Marine Le Pen : une ligne centre-droite ou une ligne de droite décomplexée… En fait ce qui peut se produire c’est que le candidat UMP, trop recentré, se fasse doubler sur sa droite par le candidat socialiste. Tous les indicateurs et les mesures de l’opinion dans ce que l’on appelle les sondages « quanti-quali » montrent une société française très sensible au discours de droite, préoccupée par des thématiques qui constituent le « fond de commerce » du FN au jour d’aujourd’hui. Il faut donc être en mesure de répondre à cette demande assez profonde. Nicolas Sarkozy a voulu « faire le coup » pendant la campagne de 2012 (c’était la ligne « Buisson »), cela n’a pas produit l’effet escompté même s’il a effectivement battu Marine Le Pen au soir du premier tour.

Yvez-Marie Cann : La gauche, et plus particulièrement le PS, pâtissent d’une situation très inconfortable. Ceci étant, on pourrait se dire que vu l’état de faiblesse de la gauche, l’enjeu n’est pas tant de rassembler autour d’un candidat de droite l’électorat modéré du centre, mais plutôt de vider autant que faire se peut le vivier potentiel de suffrages que pourrait recueillir Marine Le Pen. Ceci étant, gardons à l’esprit que l’élection présidentielle est un arbitrage par rapport à une offre politique. Or même si la gauche sort affaiblie du quinquennat de François Hollande, on peut émettre l’hypothèse qu’un positionnement trop à droite du candidat UMP, quel qu’il soit, soit de nature à effrayer une partie de l’électorat du centre et du centre droit, qui pourrait se dire qu’il vaut mieux voter pour un candidat de gauche.

La conquête du centre reste donc essentielle pour emporter la majorité des suffrages au second tour. C’est d’ailleurs ce qui a coûté cher à Nicolas Sarkozy en 2012 : son positionnement très à droite à l’entre-deux tours a incité beaucoup d’électeurs à se reporter sur François Hollande.

Peut-il d'ailleurs remporter la primaire à l'UMP sans parler à la droite de la droite ? Comment peut-il s'y prendre avec elle ?

Jean Petaux : Je me répète : je ne crois pas qu’Alain Juppé va traiter la droite de la droite de manière différente de celle avec laquelle il va considérer des fractions plus « sociale » de l’UMP, plus « souverainiste » ou plus « libérale ». En fait l’enjeu des primaires à l’UMP n’est pas la question de connaitre les lignes politiques internes à l’UMP, mais, tout simplement et plus prosaïquement, « qui tient le fichier du corps électoral et qui sera appelé à voter ? » ; « seront-ce des primaires ouvertes ou fermées ? » ; « quel sera leur degré d’ouverture et qui pourra s’inscrire pour désigner le candidat de l’UMP à la présidentielle ? » ; « comment se dérouleront matériellement les opérations de vote ? » ; « vote électronique ou pas ? » ; « combien de lieux physiques pour aller voter ? ».

Edouard Philip, actuel maire du Havre, et Gilles Boyer, qui fut le directeur de cabinet d’Alain Juppé à la mairie de Bordeaux de nombreuses années, l’un et l’autre ayant travaillé avec l’ancien Premier ministre en 2004 à la direction générale du tout nouveau parti créé par et pour Alain Juppé, ont écrit un roman de politique fiction : « Dans l’ombre », qui s’est révélé être un formidable livre d’anticipation en octobre 2013 : une procédure de désignation interne à la candidature présidentielle qui tourne au drame pour cause de tricherie…. Comme l’un et l’autre ont repris du service auprès d’Alain Juppé depuis le départ de Jean-François Copé de la présidence de l’UMP, on peut leur faire confiance pour « veiller au grain » et faire en sorte que les primaires ne soient pas « truquées ».

D’où aussi l’enjeu de la présidence de l’UMP et la raison qui explique que Nicolas Sarkozy ne voulant pas de primaires (ou voulant faire en sorte que celles-ci tournent au plébiscite interne) intègre, dans son « come back » politico-électoral, la conquête de la présidence du parti, soit pour verrouiller la consultation des primaires, soit pour la vider de son sens. S’il faut terminer par une évidence, elle pourrait être formulée ainsi : « Plus les primaires seront ouvertes et dilueront les militants UMP dans un corps électoral de centre-droit élargi, plus Alain Juppé aura de chance de remporter ces primaires »… Et puis, peut-être en guise de clin d’œil à ces formidables coups de pouce du destin qui font que la conquête du trophée politique est aussi une affaire de circonstances et d’opportunités, formulons cette autre loi  : "Si Nicolas Sarkozy est forfait pour cause de fréquentation trop étroite des « juges-petits-pois » (sic), alors ouvertes ou fermées, les primaires seront gagnées immanquablement par Alain Juppé, seul véritable personnalité dans ces cas-là à même de représenter les couleurs de l’UMP dans ces conditions".

Yvez-Marie Cann : Aujourd’hui, Nicolas Sarkozy conserve un ascendant très élevé, et notamment par rapport à Alain Juppé. Au cours des deux prochaines années tout peut évoluer, le positionnement de Nicolas Sarkozy peut changer, et il n’a pas encore été décidé si la primaire serait ouverte ou fermée. Dans l’hypothèse où la corps électoral serait restreint, il ne fait pas grand doute sur le fait que Sarkozy en sortirait nettement vainqueur. En revanche dans l’hypothèse où la primaire parviendrait à mobiliser largement au sein du seul cercle des sympathisant UMP, notamment auprès des sympathisants centristes, cette dilution du noyau dut de l’UMP serait de nature à renforcer le score d’Alain Juppé.

Propos recueilis par Gilles Boutin

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