Le Kremlin se donne 6 mois pour construire une nouvelle idéologie nationale pour la Russie <!-- --> | Atlantico.fr
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Vladimir Poutine et Sergueï Choïgou lors d'une cérémonie officielle à Moscou.
Vladimir Poutine et Sergueï Choïgou lors d'une cérémonie officielle à Moscou.
©Kirill KUDRYAVTSEV / AFP

Peuple russe

La Russie tente d'élaborer une idéologie nationale alternative. Quelles sont les conséquences de cette quête identitaire sur la guerre en Ukraine ?

Viatcheslav  Avioutskii

Viatcheslav Avioutskii

Viatcheslav Avioutskii est spécialiste des relations internationales et de la stratégie des affaires internationales.

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Atlantico : Le Kremlin semble s’être donné six mois pour construire une nouvelle idéologie nationale pour la Russie ? Quel est ce projet ? En quoi consiste-t-il ? Qui est à l’origine de ce projet ? Est-ce une idée de Vladimir Poutine ?

Viatcheslav Avioutskii : Il est important avant tout de rappeler que la Russie n’est pas un Etat-nation dans le sens occidental du terme comme la nation française, allemande ou américaine. La Russie est un empire en réalité. Cela conduit à une idéologie impériale.

Ce projet idéologique que les Russes sont en train de développer et de construire, pour tourner la page de l’URSS, a beaucoup de mal à émerger.

A l’époque soviétique, il y avait une idéologie communiste clairement identifiée. Elle pouvait être exportée. Après la fin de l'Union soviétique, on va émerger en Russie une idéologie, si on peut le dire,  beaucoup moins politique (ex. un projet politique le communisme, le capitalisme etc.), mais plutôt identitaire qui s'adresse aux valeurs uniques du peuple russe. Ce qu'on on constate ce projet identitaire a beaucoup de mal à émerger. La Russie est à la recherche de son identité. Elle n’arrive pas bien à définir cette identité. Il y a beaucoup de composantes au sein de la Russie. Je parle surtout des composantes ethniques car la Russie est un empire multiethnique, certes avec l'ethnie russe qui prédomine, mais aussi avec une présence historique d'une centaine d'autres groupes ethniques (Tatars, Tchétchènes, Bachkirs, Bouriates). Dans les années 1990, une tentative de créer une identité libérale, inclusive a été expérimentée et avec la création d'une fédération asymétrique dans laquelle la relation entre les Russes plus nombreux et les autres communautés ethniques, largement minoritaires, a été rééquilibrée. Plus de droits ont été données aux Républiques "ethniques" non-russes qu'aux régions historiquement et majoritairement russes. Or, ce projet libéral a été miné par un séparatisme tchétchène qui a mis en cause l'intégrité territoriale de la Russie post-soviétique, en montrant les limites du "fédéralisme à la carte".. D’autres Républiques se sont ensuite opposées à Moscou. Ce modèle a été progressivement démonté par Vladimir Poutine qui n'est pas parvenu à trouver une solution politique au conflit tchétchène, en préférant une solution militaire, ce qui explique aussi paradoxalement son choix de la guerre au lieu des négociations en Ukraine. 

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Toutefois, Vladimir Poutine ne peut ignorer la présence des ethnies non-russes au sein de la Fédération dont la culture et les valeurs peuvent être très différentes de celle des Russes ethniques. C'est pour cette raison qu'il essaie de faire du bricolage idéologique pour créer une sorte de consensus. Il cherche à proposer une idéologie qui conviendrait à l'ensemble de la population de la Russie, ce qui n'est pas évident. Toutefois, la fabrication de cette nouvelle idéologie a beaucoup de mal à avancer. On constate que pour le moment le Kremlin Il n’a pas de réelle stratégie ou de débat dans la société pour façonner une identité commune et pour permettre de rallier tout le monde à cette identité commune.

La Russie en réalité s’est tournée vers le conservatisme et le traditionalisme. Ce virage a commencé à partir de 2009. Cela s’explique par la volonté de Vladimir Poutine de trouver un socle commun « traditionnel » et « conservateur » chez les nationalistes russes, qui ne sont pas majoritaires, et chez les minorités musulmanes. La communauté musulmane russe constitue autour de 10% de la population (Malachenko, Aleksei. « Islam et politique en Russie », Outre-Terre, vol. 19, no. 2, 2007, pp. 205-215. Islam et politique en Russie). En proposant ce socle "traditionnaliste", Vladimir Poutine a tendu une perche aux communautés musulmanes qui vivaient aussi, depuis la fin de l'Unions soviétique, une sorte de réveil religieux et ethnique en se tournant vers leurs racines. Vladimir Poutine a cherché ce socle de conservatisme qui vise la promotion des valeurs traditionnelles qui réunissent l’orthodoxie, l’islam, le bouddhisme et d’autres religions.

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Or, la majorité de la population ethniquement russe et de confession orthodoxe pratique peu leur religion (entre 1% et 5%). Une minorité d'entre eux se reconnaissent dans le projet "traditionnaliste". En fait, Vladimir Poutine ne propose pas un projet inclusif mais un compromis provisoire entre plusieurs composantes dont les traditions divergent beaucoup. Il faut aussi rappeler que les ethnies non-russes ont été conquises et leurs terres ont été intégrées contre leur gré au sein de l'empire russe. 

Le projet porte sur une identité impériale. Elle ne peut se baser que sur l’image d’un empire triomphant et glorieux qui est en train de s’étendre à travers le monde. Selon Vladimir Poutine et son entourage, la guerre en Ukraine devrait démontrer que ce projet serait viable et que l'empire russe continue d'exister sur l'échiquier international avec les frontières qui ne cessent d'avancer. L'une des raisons de la guerre serait de reconstituer la solidarité entre diverses composantes de la Russie.

L’empire est une entité politique sans frontières. Le projet impérial d'une extension territoriale continue permet de mobiliser l’ensemble de la population, en lui proposant une idéologie messianique et en la détournant des problèmes graves que le pays connait à savoir le déclin démographique, une base industrielle vétuste, le clivage entre le centre riche et les périphéries pauvres, la dépopulation de la Sibérie, le manque d'innovation etc..

Cette identité se tourne aussi vers la réécriture de l’histoire et vers le passé glorieux de la Seconde Guerre mondiale. La Russie est considérée comme une grande puissance car elle a gagné la guerre contre l’Allemagne nazie. La guerre en Ukraine s’inscrit dans cette réécriture de l’histoire et permet de faire émerger une nouvelle identité.

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Une idéologie étatiste émerge également. Les hommes politiques prônent un rôle très fort de l’Etat. Ils proposent de considérer la Russie comme une grande puissance.

Vladimir Poutine propose un Etat fort, invincible, qui peut imposer son agenda aux nations les plus fortes de la planète comme les Etats-Unis. Il ne faut pas être un grand expert en relations internationales pour voir que ce projet est assez utopique et qu'il va conduire à l'isolement progressif de la Russie de l'Occident qui ne partagerait plus avec Moscou ses technologies avant-gardistes. La première conséquence visible de cet isolement sur le plan technologique est la disparition pure et simple de l'industrie automobile russe largement animée par les conglomérats américains, européens et japonais qui ont rapidement quitté le marché russe.

Mais la Russie n’a pas les ressources pour ces ambitions démesurées. Il ne s'agit pas du pétrole et du gaz ou de minerais, qu'elle possède certes. Il s'agit de l'économie moderne qu'elle ne parvient pas à créer à cause du retard technologique énorme qu'elle a commencé à accumuler déjà à l'époque soviétique.

Cette nouvelle idéologie en construction prône le conservatisme, l’impérialisme et la promotion de l’Etat qui va prendre de plus en plus de place dans la société dans la sphère économique et dans la sphère politique.

L’économie russe, depuis une dizaine d’années, connaît une étatisation. L’Etat s’empare des actifs les plus vitaux comme le pétrole ou le gaz. L’agriculture russe ne vit que grâce aux subventions de l’Etat. 

Ce projet idéologique a toutefois des lacunes. Vladimir Poutine ne parvient pas à rallier toute la population.  20% de la population résiste et est contre la guerre. La moitié le soutient et le reste des Russes sont indifférents. Ces trois camps coexistent : les anti-guerre, les pro-guerre et ceux qui sont indifférents. Jusqu'à un certain point, cela perturbe le fonctionnement de la machine de guerre qui nécessite la mobilisation totale de la société et le soutien unanime de la population. Ce problème explique pourquoi le Kremlin a donc absolument besoin d’avoir une idéologie commune, d’où ce projet en cours de construction.  

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Dans ce projet idéologique, le rôle des militaires sera très important et assez similaire à ce qu’a pu connaître la Turquie moderne qui a émergé sous la direction d'Atatürk sur les ruines de l'empire ottoman. L’armée pourrait devenir un pilier dans le projet politique. Je crois que comme l'indique l'expert de la Russie, Jean-Robert Raviot, la comparaison avec la Turquie des années 1920 - 30 est très instructive pour comprendre ce qui est en train de se passer en Russie dans les années 2020.

Dans le cadre de ce projet de construire une nouvelle idéologie dans les six prochains mois, l'administration présidentielle, en collaboration avec le ministère de l'Éducation et des Sciences, prévoit de "définir" et d'inculquer aux élèves et aux étudiants les valeurs qui, selon les responsables, sont conformes aux intérêts nationaux du pays. Dans le même temps, les auteurs envisagent de former une "image de l'avenir de la Russie". Les étudiants seront-ils perméables à cette nouvelle idéologie ?

Actuellement, la politique revient par la grande porte dans l’enseignement secondaire en Russie. Au début de cette année, une leçon "patriotique" a été introduite. Les raisons de l’offensive militaire contre l’Ukraine étaient expliquées aux enfants. Cela signifie que le régime de Vladimir Poutine cherche à consolider et élargir sa base. Il s'agit également d'une orientation sur le long terme à savoir pour éduquer une nouvelle génération "purifiée" des valeurs occidentales.  

Lorsque l’on observe les médias russes, on découvre que les enfants sont mobilisés dans l’effort de guerre. Des enfants ont confectionné, dans leurs écoles, des chaussettes pour les envoyer aux soldats sur le front. Cela rappelle la Seconde Guerre mondiale...

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Une organisation politique pour enfants a aussi été reconstituée. Ce retour d’une forme de propagande confirme le retour d’une politisation croissante de l’enseignement secondaire.

L’histoire a été réécrite en glorifiant l’histoire impériale et la Seconde Guerre mondiale comme un socle de l’identité russe d’aujourd’hui.

Une nouvelle loi a été introduite stipulant qu’il n’est pas possible de dire que le régime de Staline et le régime d’Hitler étaient équivalents. Il est devenu illégal de comparer le communisme et le nazisme en Russie.

L’école était pourtant très dépolitisée depuis la fin de l’URSS.

 L’Occident essaye de comprendre la Russie à travers le prisme du modèle de pensée occidentale avec le débat, avec les droits de l’homme, la liberté de penser.

Or, il faut savoir que la Russie post-soviétique a subi un endoctrinement de très longue durée. Vladimir Poutine s’est adressé, lorsqu’il a accédé au pouvoir, à la partie sombre de l’âme russe, à la partie impériale, qui s’est basée sur la supériorité des Russes et du rôle unique du peuple russe dans l’histoire mondiale. Cela n’a pas été exploité à l’époque soviétique. La quête à l’époque était de chercher à créer un homme internationaliste.

Une partie du peuple russe partage sincèrement la vision de Vladimir Poutine. Ce processus s’est établi sur une quinzaine d’années.

La guerre aurait été lancée par Vladimir Poutine pour lancer un testament politique aux générations futures. Il voulait occuper l’Ukraine et changer l’ordre mondial international avant sa mort. Toute une partie de la population russe adhère à ce projet-là. Cela constitue un problème majeur.

Cette nouvelle idéologie va-t-elle servir à galvaniser le peuple russe ou à masquer la dure réalité de l’opération militaire spéciale et des pertes sur le front ?

La nécessité de cette nouvelle idéologie vient précisément des échecs de cette guerre. Ce conflit sera perdu par la Russie. Les guerres conventionnelles se jouent sur le champ de bataille technologique sur lequel le rapport de force n’est pas en faveur de la Russie. Il suffit de rappeler que le tournant dans cette guerre c'était la décision des Etats-Unis de fournier des HIMARS en juillet dernier pour lesquels l'armée russe n'a pas d'équivalents.

La Russie essaye de changer l’ordre mondial alors qu’elle n’a pas les moyens de son ambition.

Comme le disait un économiste russo-américain et professeur d'économie à l'Université de Californie à Los Angeles, Oleg Itskhoki, dans le contexte actuel, la Russie est le commerçant du chaos. La Russie génère le chaos et essaye ensuite d’avoir des dividendes sur le chaos.

Il faut rappeler qu'avant même de commencer la guerre, dès 2021, Gazprom a commencé à manipuler les prix du gaz à la hausse, en réduisant délibérément ses fournitures en Europe. En lançant cette guerre, la Russie a provoqué une augmentation supplémentaire des prix de l’énergie. Cette augmentation a un double objectif. Le premier est de faire de la pression sur l'Union européenne. Le gaz est utilisé comme une arme. Le second est de s'enrichir. Comme les conglomérats russes continuent toujours à l’exporter (plus le pétrole que le gaz), ils ont multiplié par trois ou par quatre leurs recettes. Mais ce commerce du chaos est très fragile en réalité.

Les pays européens, les Etats-Unis et même la Chine ne sont pas des commerçants du chaos. Ils misent plutôt sur la stabilité. Les Chinois détestent les augmentations soudaines des prix des  hydrocarbures. L'économie chinoise repose énormément sur ses importations en la matière. Toute augmentation des prix d'hydrocarbures mettre en danger la paix sociale de la Chine.

Les Etats-Unis et l’Europe poursuivent une quête de stabilité dans le monde sur le plan économique et macro-économique. Vladimir Poutine pourrait se retrouver face à son peuple qui pourrait être mécontent et se révolter. Les conséquences d’une guerre perdue vont s’avérer très lourdes.

Les crises les plus graves dans l’histoire russe correspondent à des défaites militaires.

Lorsque de lourdes défaites ont été subies en Russie, des changements de régime sont intervenus.

La guerre en Ukraine est le testament politique de Vladimir Poutine. Cela est très dangereux.

Vladimir Poutine, lors de la pandémie de Covid-19, avait changé la Constitution pour se permettre deux nouveaux mandats. Cela est donc paradoxal. Il cherche une survie à court terme tout en adressant son testament politique à son peuple mais aussi au monde entier. 

Or, la situation de Vladimir Poutine n'est pas si stable qu'on peut le croire. Il est au milieu d'une lutte de clans dont les intérêts économiques divergent. En fait, il se retrouve dans un panier de crabes. Il y a des luttes de pouvoir dans son entourage, des clans cherchent à s’imposer.

Vladimir Poutine cherche un consensus mais il reste également focalisé sur sa survie personnelle.

Ce projet idéologique est donc vital aussi pour lui et doit permettre de galvaniser la population.

Cette nouvelle idéologie doit servir pour la sortie de la guerre et pour la période qui succèdera à la guerre.

Avec la guerre en Ukraine, les relations avec la Russie ne seront plus jamais comme avant. Nous sommes face à une situation assez similaire avec ce qu’il s’est passé en 1917. Il y a eu une réelle rupture entre l’Occident et la Russie.

Cette rupture va être consolidée par ce nouveau projet idéologique. Un nouveau mur de Berlin sera érigé.

 Y a-t-il un lien entre cette quête identitaire d’une nouvelle idéologie en construction d’ici à six mois et la guerre en Ukraine ?

Le lien existe. Même si Vladimir Poutine considère cette guerre comme son testament politique, il est un très bon et fin observateur du peuple. La guerre en Ukraine l’a énormément étonné. Il a découvert la résistance d’une partie de la population russe face à son projet. Il a découvert que des fissures se créaient autour de lui.

En 2014, la Russie a été en mesure d’annexer la Crimée. Vladimir Poutine pensait que ce « printemps russe » constituait un processus irréversible et qu’il allait pouvoir traverser la frontière de l’Ukraine avec des chars une nouvelle fois et que les Ukrainiens allaient accueillir les soldats russes en libérateurs et avec des fleurs.

Vladimir Poutine découvre qu’il y a des fissures dans cette bâtisse idéologique qu’il essaye de recréer. Vladimir Poutine est aussi étonné par la faiblesse de son armée qui était mal équipée. Le matériel soviétique était réutilisé. Malgré sa force de frappe massive et mortelle, ce matériel ne permet pas d'atteindre les objectifs que le Kremlin a fixés en Ukraine.

La nécessité de ce projet idéologique s’est imposée à Vladimir Poutine. Il pensait qu'il comprenait la société russe. Ce qu’il a découvert l’a surpris.

L’historienne Françoise Thom avait publié un article sur les intentions de Vladimir Poutine il y a plusieurs années. Elle avait rappelé les circonstances de la rencontre entre Vladimir Poutine et le président américain de l’époque et la nature de leurs échanges. Le chef du Kremlin souhaitait que les Etats-Unis, qui étendaient leur zone d’influence en Asie et en Amérique du Sud, laissent l’Europe à la Russie. Vladimir Poutine ne parlait pas uniquement de l’Ukraine, de la Pologne ou des pays baltes. Il parlait aussi de la France et de l’Allemagne. Vladimir Poutine a toujours été contre le projet de construction européenne. Il a toujours essayé de corrompre les élites européennes. Poutine souhaitait déjà faire plier les dirigeants étrangers et cherchait à les affaiblir en les rendant dépendants avec les prix bas du gaz. Vladimir Poutine proposait du gaz en abondance et à un prix très bas. Les Allemands ont créé un modèle économique et industriel basé sur ce gaz à bas coût. Heureusement les Français n’avaient pas suivi les Allemands. Une grande partie de la compétitivité de l’Allemagne venait des prix bas du gaz obtenu grâce à la Russie. La France a des sources d’approvisionnement beaucoup plus diversifiées et n’est pas aussi dépendante du gaz russe.

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