Le grand chambardement : le sondage qui montre ce que les Français pensent du conflit Israël / Hamas comme de leurs responsables politiques<!-- --> | Atlantico.fr
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Les représentants politiques lors de la marche contre l'antisémitisme.
Les représentants politiques lors de la marche contre l'antisémitisme.
©THOMAS SAMSON / AFP

Opinion publique

Un sondage réalisé par OpinionWay permet d'analyser l'évolution de la perception des prises de positions de différents responsables politiques depuis le début du conflit entre le Hamas et Israël. Les Français plébiscitent les choix et l’action de Gabriel Attal, d’Edouard Philippe, de Marine Le Pen et de Jordan Bardella.

Chloé Morin

Chloé Morin

Chloé Morin est ex-conseillère Opinion du Premier ministre de 2012 à 2017, et Experte-associée à la Fondation Jean Jaurès.

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Une semaine après la marche contre l'antisémitisme, un sondage réalisé par OpinionWay permet d'analyser l'évolution de la perception des prises de positions de différents responsables politiques depuis le début du conflit Israël/Hamas. L'enseignement principal est sans doute qu'Emmanuel Macron semble avoir été sanctionné pour les prises de position qui ont été perçus comme des zigzags par de nombreux observateurs, et son absence à la marche. Il se retrouve en effet 6e du classement, derrière Gérald Darmanin. C'est Gabriel Attal qui arrive en tête, avec 47% de Français qui jugent positivement ses prises de position dans le cadre du conflit entre Israël et le Hamas. Édouard Philippe est second à 40% (sans doute un peu moins visible du grand public dans cette séquence).

Marine Le Pen obtient 39%, en 3e position devant Bardella à 38%. En dépit des polémiques soulevées par les propos de Jordan Bardella sur l'antisémitisme de Jean-Marie Le Pen, il semble donc que la constance de leur positionnement et leur volonté de participer à la marche quitte à prendre le risque d'y être mal accueillis ait donc payé. Jean-Luc Mélenchon ferme toujours la marche de ce classement déjà réalisé à deux reprises par l'Ifop, à 17% loin derrière Eric Zemmour (22%). Le leader insoumis n'en finit plus de payer, enquête après enquête, ses ambiguïtés sur l'antisémitisme et son incapacité à dénoncer le Hamas comme une organisation terroriste. La période particulière que nous traversons depuis le 7 octobre favorise une clarification à gauche qui aura probablement des conséquences durables.

Comme à chaque fois que le conflit s'embrase entre Israël et le Hamas, le spectre d'un conflit religieux ressurgit dans les esprits Français. Certains, par stratégie électorale ou par idéologie, souhaiteraient en effet transformer ce conflit en un affrontement entre les musulmans et les juifs, non seulement là-bas, mais aussi ici. Il était donc intéressant de demander aux Français, pour différentes personnalités politiques de premier plan, si elles leur semblaient protéger la France du risque de conflit religieux, ou au contraire renforcer ce risque.

En lien avec une action visible, claire et bien perçue dans la séquence - à la suite de l'interdiction de l'Abaya à la rentrée, fait marquant pour la majorité des Français -, Gabriel Attal obtient le score le plus important sur l’item « protège du risque de conflit religieux ». A 24%, il devance Gérald Darmanin et Emmanuel Macron (21%). Édouard Philippe et Marine le Pen ne sont guère loin derrière, à 20 et 19%. Il est donc notable qu'aucun politique n’est vu comme un rempart absolu contre une guerre des religions dont les études qualitatives nous montrent qu’elle est une peur constante de l’opinion depuis quelques années.

Si l’on regarde à l'inverse le pourcentage de personnes considérant les personnalités comme renforçant le risque de conflit religieux, Jean-Luc Mélenchon et Eric Zemmour arrivent en tête à des niveaux équivalents (57-58%). Ils obtiennent donc des résultats similaires pour des raisons tout à fait opposées, l'un semblant défendre les musulmans y compris contre les juifs, et l'autre attaquant en permanence les musulmans. Marine Le Pen arrive loin derrière eux, a 41%. Cette étude confirme ce que l’on observe dans les études qualitatives, à savoir que les français s’imaginent que les « banlieues » et les « musulmans » (souvent assimilés l'un à l'autre par une partie de l'opinion) se révolteraient si elle arrivait au pouvoir. C'est là l'un des freins dans la progression des intentions de vote en faveur du RN, bien davantage d'une prétendue incompétence que ses adversaires aiment à agiter, mais dont les Français ne sont guère convaincus, pour la simple raison qu'ils jugent la plupart des politiques tout aussi incompétents les uns que les autres. A l'opposée, les deux personnalités vues comme renforçant le moins le risque de conflit religieux, et donc incarnant le mieux l’apaisement d’une certaine façon, sont Attal et Philippe.

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