Le droit à l’optimisme : François Lenglet le prend et y croit pour 2023. Il a peut-être raison<!-- --> | Atlantico.fr
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François Lenglet.
François Lenglet.
©JOEL SAGET / AFP

ATLANTICO BUSINESS

Dans le climat très pessimiste qui envahit l’Europe toute entière, François Lenglet nous donne une bouffée d’oxygène qui permettrait de traverser l’année 2023 en meilleur état que ce qu’on nous annonce. Ça s’appelle : « Tout va mal mais … » et c’est édité chez Plon.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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Le livre de François Lenglet aurait pu sappeler : « Tout nest pas foutu ». Mais le titre avait déjà été utilisé... Peu importe cet opus est très démonstratif.

A partir de toutes les mauvaises nouvelles qui nous submergent - chute du pouvoir d'achat, explosion des prix de vente, tensions sociales, persistance du Covid-19, guerre sans fin en Ukraine, hausse incontrôlable de la dette... sans oublier les menaces climatiques.

Depuis presque 10 ans que nous sommes sortis de la crise financière mondiale, on a limpression que tout sacharne à brouiller lhorizon, l’économie et la finance, la géopolitique et la politique.

Après les gilets jaunes qui ont pourri la vie pendant plus dun an, cest le Covid qui a bloqué toute activité, puis la guerre folle des Russes contre lUkraine. La majorité des économistes nous annoncent une récession sévère en 2023. Et qui dit récession, dit inflation, chômage, brutalités sociales etc. …

Et cest vrai que dans un tel contexte, les peuples ont le droit de se désoler puis de se révolter, comment, contre qui, nul ne le sait exactement. Ce que lon sait, cest que les peuples glissent vers le populisme qui pourrait leur apporter des solutions. Ce qui est évidemment faux. Le populisme des" Brexiters " a conduit la Grande-Bretagne au chaos, et beaucoup dautres dans lautocratie.
L
année 2023 sannonce désastreuse mais François Lenglet affirme que tout est encore possible.  Tout est encore possible, parce que le pire nest jamais sûr et que la crise finit par nous rendre intelligent.

Il a raison, Lenglet, d’être optimiste, parce que lEurope existe et que les difficultés ont renforcé les mécanismes de solidarité, parce que les mécanismes de marché finissent par corriger les excès de prix, parce que les entreprises sont formidablement résilientes, quil existe un potentiel dinnovations considérables… etc.

Alors François Lenglet sera-t-il reçu avec confiance? Difficile à dire parce que le commerce de la peur a toujours plus daudience que le commerce de la vérité des facteurs de redressement. Les peuples détestent les mauvaises nouvelles mais se complaisent dedans parce quils ne croient pas les bonnes nouvelles.

Au moment du Covid, la majorité des économistes et des analystes prévoyaient une catastrophe économique mondiale avec la faillite dentreprises par milliers et un chômage écrasant. Les mêmes économistes ne voulaient pas croire que les efforts des gouvernements occidentaux auraient des effets positifs. Cest pourtant ce qu’il sest passé. Au lendemain du Covid, tous les pays qui avaient protégé leurs actifs ont rebondi de façon très spectaculaire. Lactivité et lemploi ont grimpé comme jamais, mais lexplosion de la demande mondiale a, dans le même temps, mis les prix sous tension. Doù un début dinflation que la guerre stupide et meurtrière en Ukraine a boosté de façon dangereuse avec la clef des risques de pénurie dans beaucoup de secteurs.

Mais là encore, quelques observateurs, chefs dentreprise, savent que l’économie peut se redresser et trouvera des points d’équilibre. Les dirigeants dentreprises ne sont pas là pour pleurer, mais pour sadapter et repartir. Innover et imaginer un monde meilleur.

François Lenglet a très bien compris que nous allions vivre une transformation sans précédent sur le terrain économique et social.

On a donc le droit d’être optimiste. Le problème, cest quon a aussi le devoir de prévoir un délai de transformation qui sera très long. On ne combinera pas la question de la fin du mois avec celle de la fin du monde en 2023.  Il nous faudra 20 ou 30 ans. On ne combinera pas les objectifs de court terme avec les contraintes de long terme en une année 2023. Et cette transformation nécessite une connaissance profonde des mécanismes de transformation. Pour ne prendre qu’un seul exemple, on ne passera pas de la voiture thermique à la voiture électrique parce quun président de la République laura décidé pour des raisons politiques, ou alors il faudra le faire en une ou deux générations. Question de technologie, de process, de fabrication, de mode de vie et de travail.

Les risques de loptimisme sont de ne prendre en compte que des facteurs techniques, technologiques ou organisationnels …Parce que ces mécanismes sont aussi faits pour et par des hommes et des femmes. Il y a donc des facteurs psychologiques et politiques à prendre en compte. Question de morale et de confiance, d’éducation, de formation. Le principal risque nest pas économique ou technique ou même financier, il est dans lacceptation du changement. Ce qui nest pas gagné. Mais les économistes ny sont pour rien.

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