Le débat sur le pouvoir d’achat ouvre la voie à des solutions « libérales » et isole de plus en plus l’extrême gauche<!-- --> | Atlantico.fr
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L’Assemblée nationale a voté le texte qui encourage et élargit les accords d'intéressement en entreprise, l’extension des primes Macron, une mesure-clef du projet pouvoir d’achat.
L’Assemblée nationale a voté le texte qui encourage et élargit les accords d'intéressement en entreprise, l’extension des primes Macron, une mesure-clef du projet pouvoir d’achat.
©Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Atlantico Business

Face à une situation économique critique, la grande majorité des députés de droite se retrouvent pour défendre des dispositions réalistes et donc libérales. Du coup, l’extrême gauche se piège dans ses aprioris idéologiques au détriment de leurs propres électeurs.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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LAssemblée nationale a donc voté le texte qui encourage et élargit les accords d'intéressement en entreprise, lextension des fameuses primes Macron, une mesure-clef du projet pouvoir dachat, qui était combattu violemment par la coalition de gauche « Nupes ». Cette extrême gauche préfère priver ses électeurs dune prime et dune réforme qui élargit les mécanismes de participation et dintéressement, essentiellement pour des raisons idéologiques. Du coup, les députés dextrême gauche antisystème sisolent

Ce dispositif dintéressement a été voté par 288 voix contre 90, l'article 3, le plus important, concerne les primes liées aux résultats dans les petites entreprises de moins de 50 salariés. Et ouvre la voie, évidemment selon le ministre du Travail, Olivier Dussopt, à un mécanisme de « simplification » et de « facilitation » pour le « partage de la valeur » au sein de l'entreprise. Cet article est important puisquil permet un dispositif d'intéressement sur « décision unilatérale » de chefs d'entreprise. « Soit en l'absence d'institutions représentatives du personnel, et cest fréquent puisque les syndicats ne sont pas représentés dans les petites et moyennes entreprises, soit en cas d'échec des négociations, quand l'entreprise n'est pas couverte par un accord de branche agréé prévoyant un dispositif d'intéressement.

En clair, les primes dépendraient fortement de la situation financière de lentreprise et ses besoins en emploi. Donc, le système équilibre la situation et sécurise son avenir, tout en permettant aux salariés de profiter du « gâteau » au moment où ils en ont besoin, ce qui est le cas.  Au passage, le texte propose d'allonger la durée des accords d'intéressement de trois à cinq ans.

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Pour lextrême gauche, pas question dapprouver un dispositif très « capitaliste » ou « ultralibéral ». Les députés LFI, écologistes et communistes nont peur ni des mots, ni des invectives. Ils ont rejeté en bloc l'article en réclamant des augmentations de salaires plutôt que des primes.

Pour eux, « C'est un leurre complet, un système qui permet aux patrons d’éviter toute hausse de salaire réelle », selon Aurélie Trouvé de la France insoumise.  Le communiste Pierre Dharréville est plus clair et honnête. Il y voit là une « logique libérale » de dérégulation. Et il a raison… Sauf quavec ces apriori politiques, les salariés ne toucheraient finalement rien.

Pour le ministre de l’économie, lobjectif est clair, il s’agit daugmenter le pouvoir dachat sans augmenter les impôts ou les cotisations, et sans pour autant augmenter la charge dendettement public.

Dans les différents courants de la majorité présidentielle, on a beau jeu de rappeler que les membres de la coalition de gauche Nupes affiche « méconnaissance totale du monde de l'entreprise ». Chez les LR, Thibault Bazin a jugé que la mesure va « dans le bon sens », malgré des « freins » persistants pour les petites entreprises.

Pour beaucoup dobservateurs qui appartiennent au monde des affaires, ces débats sont très pénibles mais ils rapprochent le pouvoir législatif des réalités. « Il ne sagit pas de savoir si la mesure est libérale ou pas, il sagit de savoir si elle est efficace ou non et tout ce qui concourent à partager le bénéfice de lentreprise, à freiner les ponctions fiscales et à favoriser le travail, tout cela va dans le bon sens. »

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Les mêmes discussions sont programmées quand il sagira dadopter un dispositif pour encourager le paiement des RTT. La majorité des salariés sont pour, lextrême gauche est contre, parce que ça reviendrait à revenir sur les 35 heures.

Quant au débat qui va souvrir à propos de la transition écologique ou des mesures de restriction en cas de coupures de gaz, il risque d’être sanglant. Pour linstant, on ne se sait rien de la façon dont le gouvernement va gérer ce problème, mais ce qu'on commence à percevoir, cest qu'une grande majorité de la classe politique serait plutôt favorable à des mesures dincitation ou de dissuasion. Appliquer des systèmes de bonus/malus aux consommateurs d’énergies pour les encourager à la frugalité.

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