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Le clasico FC Barcelone-Real Madrid, cet univers impitoyable
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Duel au sommet

C'est chaque année le même cirque, le "grand rendez-vous" que toute la planète football attend. Nouvelle épisode d'une série à succès.

Arnaud  Matteoli

Arnaud Matteoli

Arnaud Matteoli est un journaliste sportif spécialisé dans le football.

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Le clasico Real Madrid-FC Barcelone est un feuilleton incontournable, qui se découpe en plusieurs saisons. 220 ème épisode entre catalans et madrilènes et comme l'an passé, les deux clubs ennemis se retrouvent pour une double confrontation dès le mois d'août. Avec, comme enjeu le gain de la Supercoupe d'Espagne.

1) Des vedettes : "Leo" et "Cristiano" héros et rivaux du clasico du football espagnol. Les deux stars de la série attirent tous les regards du public. La saison dernière, le mano a mano entre le feu follet argentin Messi de 25 ans et la star portugaise Ronaldo de 27 ans avait porté les audiences au sommet.

Considérés comme les deux meilleurs acteurs du monde du foot, Lionel Messi et Cristiano Ronaldo veulent d'abord, quand ils s'affrontent, marquer des points dans l’optique du Ballon d’Or. La série se résume à un duel de titans Messi-Ronaldo. Ce soir, un but chacun pas de jaloux, match nul entre les deux divas...

2) Un bon scénario : La réussite d'une série passe inexorablement par un scénario bien ficelé. Ainsi, l'histoire du clasico est en général un savant mélange d'action et de retournements de situation, avec une dimension un rien dramatique.

Le public ne s'y trompe pas, on choisit rapidement son camp : les gentils mais vicieux du Barça ou les méchants intrépides du Real. Qu'elle nous tienne en haleine ou qu'elle nous propulse dans une autre époque, une bonne série ne doit jamais cesser de nous surprendre. Le score de 3 buts à 2 est à l'image du Clasico.

3) Des rivalités et trahisons : Comme dans toutes les bonnes séries, certains acteurs quittent le feuilleton. Certains trouvent que le clasico manquait de pep's. Exit pep guardiola (ancien entraineur du Barça) et blessure du madrilène Pépé.

Qui ne connaît pas l’infâme Mourinho, les simulations de Busquets, la violence de Pépé ?

José Mourinho, formé au Barça, se transforme en personnage rancunier. Il déteste et jalouse Pep Guardiola. Le Portugais s'attaque même à son fils spirituel Villanova (désormais entraineur du FC Barcelone).

La rivalité entre le Real et le Barça dépasse largement le cadre du sport. Il y a les trahisons de Figo, Saviola mais aussi des paramètres historiques, politiques, sociaux ou culturels. Les casicos attisent, dans toute l'Espagne, les plus folles passions. Le Real est le porte-drapeau de l'aristocratie et de la haute bourgeoisie espagnole, Le club blaugrana symbolise le peuple catalan opprimé. Les riches contre les pauvres, ingrédient des bonnes séries.

4) Des répliques mémorables : Personne ne peut rester de marbre devant les réflexions acerbes de José Mourinho. C'est la raison pour laquelle une série de qualité est avant tout dotée de textes bien étudiés qui raviront à coup sûr le public. Chaque personnage fort a souvent un franc parler qui le caractérise.

"Qui c’est ce Pito… Pito quoi ?" dixit José Mourinho en parlant de Tito Vilanova. Le ton est donné...

5) Des joueurs attachants : Qu'ils soient émouvants comme Guardiola et Casillas, intrépides comme Xavi Alonso et Puyol, violent comme Pépé, vicieux comme Busquets, complexe comme Benzema, touchants d'immaturité comme Coentrao ou Pedro ou maladroit comme Valdes.

Les protagonistes de nos clasicos préférés font partie intégrante de notre vie, le temps d'un épisode de 90 minutes. C'est un paramètre qui n'échappe pas aux présidents Sandro Rosel et Florentino Peréz, qui mettent un point d'honneur à travailler la profondeur de ces héros de clasicos. Le public s'identifie à eux, saisons après saisons.

6) Un budget : Le championnat de football espagnol vit au dessus de ses moyens. La répartition inégale des droits télévisés avantage les oligarques du Barça et du Real. Les deux ogres ramassent 50% de la mise, se dotent de deux des plus beaux effectifs de la planète et visent la Coupe aux grandes oreilles

Le Real Madrid et le FC Barcelone deviennent des machines à dette en raison de l’absence de DNCG (organisme francais de régulation des finances des clubs)

Ces machines à rêve accusent un trou de 590 millions d'euros pour Madrid, contre 578 pour le Barca.

7) Les séries concurrentes : La ligue 1, "championnat à suspense" revigoré par les Qataris avec l'arrivée de Zlatan Ibrahimovic et Thiago Silva. A defaut de ne pas mettre un club en avant, la France opte pour une redistribution de la valeur des droits télés assez équilibrée en fonction du classement, même si Lyon, Paris SG et Marseille occupent le top des audiences télés. Un club comme Montpellier peut devenir champion de france. Impossible en Espagne.

8) Fin de série: Attention, les télespectateurs ont besoin de suspense. Le concept du championnat espagnol arrive à bout de souffle. Une liga avec deux oligarques qui s'accaparent les deux premières places peut lasser.

"À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire". Le public n'assiste pas à des matchs de football mais à des récitals du Real et du Barça. Il faut attendre leurs duels pour redonner du piquant à un football espagnol sans saveur.

Prochain épisode mercredi prochain.

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