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Le cerveau, principe de la puissance de l’homme et ruine de son avenir ?
©FRED TANNEAU / AFP

Bonnes feuilles

Sébastien Bohler vient de publier "Le bug humain, Pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l’en empêcher" (Robert Laffont). Il apporte un éclairage nouveau et original sur la question du devenir contemporain. Le premier coupable à incriminer n'est pas l'avidité des hommes mais bien la constitution même de notre cerveau. Extrait 1/2.

Sébastien Bohler

Sébastien Bohler

Sébastien Bohler est docteur en neurosciences et rédacteur en chef du magazine Cerveau & Psycho. 

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La Terre est aujourd’hui peuplée de presque huit milliards d’êtres humains. Ce chiffre peut paraître gigantesque, mais son augmentation est plus impressionnante encore. Il y a à peine deux siècles, nous n’étions guère plus d’un milliard sur la planète. La hausse de ces cinquante dernières années a été la plus forte de toute l’histoire. Chaque année, quelque 90 millions d’individus viennent grossir les rangs de l’humanité1. Si, depuis une planète lointaine, des extraterrestres nous observaient, ils penseraient que cette espèce, Homo sapiens, a brillamment réussi. Nous croissons, nous nous multiplions. Nous maîtrisons l’atome, l’électron, l’informatique, le moteur à explosion et l’ingénierie génétique. Nous pouvons sauver des personnes de la mort, grâce à des techniques de réanimation et de chirurgie encore impensables il y a un siècle. Et nous réussissons à mettre en communication ces milliards de personnes les unes avec les autres, ce qui aurait été considéré jadis comme de la magie. 

Ce succès, nous le devons au développement d’un organe hors du commun, capable d’abstraction et de planification. Un organe apte à construire des machines, à communiquer verbalement et par écrit, à coopérer afin d’associer des groupes d’hommes et de femmes autour de projets complexes. Cet organe, notre cerveau, est constitué d’environ 100 milliards de neurones, et d’autant de cellules gliales qui les entourent, les nourrissent et les protègent. Il produit la conscience, une capacité de réfléchir à soi-même et au sens qu’on souhaite donner à sa vie. Il est la plus incroyable merveille de technologie qui ait jamais vu le jour. Il a mis des centaines de milliers d’années à se perfectionner, sous-tendu par des gènes soigneusement réglés pour répondre à tous les défis changeants de son environnement. Nous lui devons tout. Il est notre passeport pour la vie, il a triomphé de prédateurs cent fois plus puissants que lui, et a vaincu des ennemis plus redoutables encore, microscopiques, qui s’attaquaient à son système immunitaire depuis des temps immémoriaux, décimant les populations. 

Mais ce cerveau a une face sombre. Un principe destructeur qui a fait son succès contre les prédateurs pendant des millions d’années, mais qui menace à présent de le tuer, lui et ses huit milliards de semblables. Plus il réussit, plus il se rapproche de sa propre perte. Il a signé un pacte avec le diable, il y a fort longtemps. Ce pacte lui promettait la puissance, la domination et la maîtrise de la nature dans un premier temps, mais la ruine et la destruction dans un second. Il a réalisé la première partie de ce contrat. Aujourd’hui, il est temps de payer sa dette.

Extrait du livre de Sébastien Bohler, "Le bug humain, Pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l’en empêcher" aux éditions Robert Laffont. 

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