La tragédie de la com’ Hollande : pourquoi il faudrait en venir à interdire le président de parole publique pour préserver l’intérêt général<!-- --> | Atlantico.fr
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François Hollande s'est confié au Nouvel Observateur.
François Hollande s'est confié au Nouvel Observateur.
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Episode 12000

François Hollande, qui déclarait il y a quelques jours qu'il ne relevait pas de son devoir d'être "le commentateur d'une situation, mais de régler les grandes questions qui sont posées à la France", s'est une fois de plus contredit en répondant aux accusations faites pas Valérie Trierweiler dans son livre "Merci pour le Moment", dans une interview au Nouvel Observateur publiée ce jeudi 11 septembre.

Thierry  Saussez

Thierry Saussez

Thierry Saussez est l'ancien conseiller en communication de Nicolas Sarkozy. Ancien Président de l'agence Image et Stratégie Europe, il est l'auteur du livre Les deux corps du Président, publié en mai 2013 (Rober Laffont).

 

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RDV Revue de presse : Brad Pitt volage et Hollande sur la plage...

Benoît de Valicourt

Benoît de Valicourt s’inscrit dans la tradition du verbe et de l'image. Il travaille sur le sens des mots et y associe l'image réelle ou virtuelle qui les illustre. Il accompagne les acteurs du monde économique et politique en travaillant leur stratégie et leur story-telling et en les invitant à engager leur probité et leurs valeurs sur tous les territoires. 
 
Observateur de la vie politique, non aligné et esprit libre, parfois provocateur mais profondément respectueux, il décrypte la singularité de la classe politique pour atlantico.fr et est éditorialiste à lyonmag.fr
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Jean Petaux

Jean Petaux

Jean Petaux, docteur habilité à diriger des recherches en science politique, a enseigné et a été pendant 31 ans membre de l’équipe de direction de Sciences Po Bordeaux, jusqu’au 1er janvier 2022, établissement dont il est lui-même diplômé (1978).

Auteur d’une quinzaine d’ouvrages, son dernier livre, en librairie le 9 septembre 2022, est intitulé : « L’Appel du 18 juin 1940. Usages politiques d’un mythe ». Il est publié aux éditions Le Bord de l’Eau dans la collection « Territoires du politique » qu’il dirige.

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Didier Maus

Didier Maus

Didier Maus est Président émérite de l’association française de droit constitutionnel et ancien maire de Samois-sur-Seine (2014-2020).

 

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Atlantico : Dans une interview accordée au Nouvel Observateur ce jeudi 11 septembre, François Hollande réagit au livre de Valérie Trierweiler paru la semaine dernière. Une interview donnée alors qu’il déclarait une semaine auparavant lors du sommet de l'OTAN que son devoir n'était pas d'être "le commentateur d'une situation mais de régler les grandes questions qui sont posées à la France". De la même manière il avait estimé en janvier 2014 que les "affaires privées se traitent en privé". En agissant ainsi, François Hollande fait-il autre-chose que commenter la situation ?

Thierry Saussez : Il y a, dans l’attitude de François Hollande, une forme d’inconstance à répétition, qui, si elle s’appliquait seulement à sa vie personnelle, ne serait pas forcément grave. Le "moi Président" qui ne mélangera pas la vie privée et la vie publique vole en éclats. Il déclare au sommet de l’OTAN, ce qui est un curieux endroit pour répondre à son ex compagne, après avoir dit qu’il y discutait les choses les plus importantes du monde, répondant quand même au livre de Madame Trierweiler, tout en précisant qu’il ne répondra à aucune question. Et s’empressant plus tard d’y répondre à nouveau dans l’interview du Nouvel Obs… Au-delà des questions de vie personnelle, on retrouve les mêmes schémas dans la politique qu’il met en œuvre : on ne cesse de faire le contraire de ce qu’on a annoncé, de détricoquer une loi qu’on a fait voter. Sur tous les sujets, on est dans une situation où les Français ont le sentiment que cet homme ne sait pas très bien où il va. Il détruit la crédibilité présidentielle, non seulement parce qu’il mélange les genres entre vie publique et vie privée, mais en plus parce qu'il appuie là où ça fait mal : sur l’inconstance et l’incohérence qui lui sont reprochés.

Benoît de Valicourt : J’ai d’abord cru que cette interview accordée au Nouvel Observateur était celle de François Hollande et non celle du chef de l’Etat, mais finalement ils ne font qu’un et ce que le livre de Valérie Trierweiler révèle est, si tout est vrai, la nature du président de la République. Sa vie privée est une vie au service de la France et des Français, sa fonction ne s’arrête pas au seuil de sa chambre ou de sa salle de bain ! Oui, François Hollande commente l’ouragan qui vient de s’abattre sur l’Elysée, il est comme toutes ces victimes que les médias interrogent après un caprice météo ou une fuite de gaz ayant soufflé un immeuble. En cela, le Président reste ce qu’il a dit qu’il est : normal !

Didier Maus : Il réagit sur l'aspect politique du livre, à savoir à la question de savoir s'il est véritablement ce personnage froid et lointain décrit au fil des pages. Mais sa communication de président n'a jamais été bonne, elle oscille sans cesse entre le président lointain et celui du quotidien. L'homme étant touché, il essaye de remonter la pente en contrecarrant ce que son ex-compagne a écrit. En revanche on notera qu'il ne dément pas dans cette interview l'expression des "sans-dents".

Jean Petaux : Je crois que vous avez raison de pointer cette apparente contradiction de François Hollande. Mais la lecture minutieuse de l’article de Serge Raffy apporte une partie de la réponse à votre question. Raffy qui le connait bien décrit un homme très touché par ce qu’il a lu (ou qu’on lui a lu) depuis une semaine. Alors, bien évidemment, il faut considérer aussi la part de jeu, de posture, dans cette attitude. Mais il y a certainement une dimension de grande sincérité dans le comportement du président. On peut donc considérer qu’après une première réponse, très émue, très difficile pour lui devant les journalistes lors du sommet de l’OTAN à New-York (de la part d’un homme toujours très à l’aise dans l’exercice de la conférence de presse et dans ses rapports avec les journalistes depuis des années), il a éprouvé encore le besoin de redire combien il était choqué et meurtri par ce qu’on a écrit sur lui, même sous le flot des larmes et de la rancœur, voire de la vengeance. Quant à une autre attitude ? Laquelle ? Il aurait sans doute pu menacer tous les éditeurs intéressés par le tapuscrit et désirant le publier d’une vérification fiscale approfondie jusqu’aux cousins éloignés ? Il aurait pu mettre sur écoute 3000 personnes dans tout Paris pour suivre à la minute près toute tentative de prise en compte du témoignage à charge ? Il aurait aussi pu faire surveiller de très très près quelques actrices et acteurs du dossier ? D’autres, semble-t-il, dans la même fonction, l’ont fait avant lui. Que n’en a-t-on dit ?  Commenter la situation de nos jours c’est la loi du genre. S’il a commis une erreur c’est de dire qu’il n’avait pas à la commenter. Quant aux affaires privées qui se traitent en privé, parlons-en… Si un livre vendu à 200 000 exemplaires est une affaire privée, cela veut dire que le mot privé n’a plus de sens. Nous sommes en présence d’une affaire publique et politique et elle se traite sur la scène publique et politique, c’est tout ce qu’il faut dire… Il me semble que l’entourage du président gagnerait à cette forme de clarté.

Finalement une telle initiative tend à faire passer l’homme avant le président. En quoi est-ce dommageable pour la fonction présidentielle ?

Didier Maus : La séquence dans laquelle nous sommes entrés est dommageable pour la fonction présidentielle, mais elle a commencé il y a déjà un certain temps. Le choc frontal entre la fonction présidentielle et les conséquences de la vie privée de l'intéressé pose un sérieux problème, car ce n'est pas tant sa vie privée qui est en cause, que la façon dont elle est révélée et mise en scène à travers un livre.

Benoît de Valicourt : Il ne peut y avoir de président sans homme (ou sans femme) ! Je pense que le principe de vie privée en politique est un mythe hypocrite inventé pour protéger les responsables politiques des secrets d’alcôve. Je note que ce sacro-saint principe de vie privée est presque toujours mis en avant lorsqu’il s’agit de libertinage. Le monde de l’information évolue, les secrets sont de moins en moins bien gardés et ce qui était valable sous Félix Faure ou François Mitterrand ne l’est plus aujourd’hui. Ce n’est pas le fait de commenter Merci pour le moment ou de répondre à Madame Trierweiler qui est dommageable pour la fonction présidentielle, c’est ce qui a entraîné la publication du livre de l’ex-compagne du chef de l’Etat. Qu’un homme trompe sa femme est d’une consternante banalité, qu’un président de la République trompe sa femme avec les moyens de l’Etat mis à sa disposition alors que le pays s’enfonce dans la crise me semble plus dommageable.

Thierry Saussez : Il se  met dans la pire des situations en valorisant l’attaque et en y répondant au plus haut sommet de l’Etat, et deuxièmement il reconnaît par là-même qu’il y a le feu dans la maison. On constate une espèce de "sauve qui peut" qui en réalité banalise la parole présidentielle à des fins personnelles au-delà de l’exercice de la fonction.

Jean Petaux : Il y a quelque chose d’extrêmement étonnant, paradoxal, et pour tout dire parfaitement malhonnête dans la majorité des commentaires sur cette affaire depuis une semaine. Résumons la situation. 1) Une femme journaliste qui a trompé son mari, le père de ses trois enfants, pendant plusieurs années avec un homme politique non-marié mais vivant en couple depuis 20 ans et père de son côté de 4 enfants, découvre que son  compagnon la trompe. / 2) Il s’ensuit une rupture entre eux deux.  / 3) Les conditions de leur séparation ne regardent qu’eux mais, compte tenu du statut unique de l’homme, elle bénéficie d’une forme de prestation compensatoire tout à faire correcte. / 4) Quelques mois après la rupture, la dame écrit un ouvrage qui relève de la thérapie, du coup d’édition et d’une belle opération commerciale se mesurant en droits d’auteur considérables en une seule journée de mise en place de l’ouvrage. Son auteur insulte copieusement son ancien amant avec une volonté évidente de le tuer politiquement en particulier par des allégations dont personne n’est en mesure de vérifier le début du commencement de véracité. / 5) Le principal intéressé, le seul au demeurant, cherche à répondre à ces critiques d’une rare violence parce qu’elles mêlent tout, l’intime et l’estime, le "off" et le "on". / 6) : Acte final : les commentateurs considèrent qu’en se défendant il affaiblit la fonction présidentielle.

Les mêmes beaux esprits qui vont expliquer que la posture christique : "Si on te frappe sur une joue, tend l’autre joue" est responsable de siècles entiers de soumission et d’exploitation de l’homme par l’homme vont, tels le chœur antique, d’une seule voix, accuser François Hollande de se vautrer dans une querelle de ménage… Mais il ne s’agit plus de cela… Il s’agit tout simplement de l’honneur et de l’éthique d’un dirigeant politique que le suffrage universel a porté au pouvoir et qui est insulté, diffamé, attaqué au plus profond de son engagement et de ses valeurs sans doute. Ce n’est pas drôle du tout et parfaitement symptomatique d’un temps où l’ordure tient lieu d’argumentation politique…

Les institutions de la Ve République ne fonctionnent vraiment qu’avec un président fort, sacralisé. Quels sont les risques d’une fragilisation de la fonction présidentielle ?

Didier Maus : Les institutions fonctionnent actuellement avec un président de la République affaibli. Cela s'est déjà produit, mais jamais à un tel degré. Il est extrêmement difficile pour lui de mener sa politique : pour que le Premier ministre soit efficace dans une situation majoritaire, il lui faut le soutien très ferme du président, ou celui de la majorité, et si possible des deux en même temps. Or Manuel Valls se trouve dans une situation totalement inique dans laquelle il ne trouve plus de support politique dans le président de la République qui est trop affaibli, et où la partie la plus bruyante de sa majorité passe son temps à lui tirer dans les pattes. Le Premier ministre doit donc faire face à une crise de confiance qui confine presque à l'incapacité de gouverner. C'est pourquoi il presse le pas en demandant un vote de confiance, mais quand bien même il l'obtiendra, elle ne sera que limitée, et les difficultés reviendront dans quelques jours ou semaines sur les premiers textes présentés au Parlement.

Jean Petaux : Le propre d’une analyse scientifique, nous dit Karl Popper, c’est qu’elle est réfutable. Sinon c’est de la pensée magique. Moi je considère que les institutions de la Vème République sont solides et stables, même si un certain nombre d’apprentis sorciers ont joué avec les piliers de l’édifice : ramener le septennat au quinquennat, supprimer le retour aux urnes pour les députés ministres qui perdent leur portefeuille, faire coïncider présidentielles et législatives du fait du raccourcissement du mandat présidentiel, minoration excessive du rôle et de la fonction du référendum qui avait un autre poids chez le général de Gaulle … Malgré ces "coups de canifs" dans la constitution de 1958 sous prétexte de "toilettage" et autre "modernisation" (comme si la mode et l’air du temps avait une quelconque importance pour une matière si importante…), la loi fondatrice de la Vème République demeure étonnamment efficiente. Dans son entretien avec Serge Raffy, à la toute fin, François Hollande évoque les conditions pour lesquelles la dissolution devrait être décidée. Il le fait en parfait connaisseur de la vie politique française contemporaine pour quelqu’un qui est passionné par cette histoire cinquantenaire. Et il a parfaitement raison de rappeler ces deux conditions. Après c’est une question de responsabilité des uns et des autres. J’ai déjà dit, en répondant à des questions d’Atlantico, avant les vacances d’été, que les "députés frondeurs" n’avaient pas vocation à être des kamikazes. On verra bien dans les semaines à venir, mais je vois mal un vote de confiance refusé à Manuel Valls qui ferait tomber son gouvernement. Encore une fois nous ne sommes pas en octobre 1962. Quant à un "mai rempant" qui aurait lieu en novembre et nous rapprocherait de la situation de novembre 1995 évoquée d’ailleurs par le Président, il faut souligner que la dissolution a eu lieu en avril 1997 soit 18 mois après les grandes manifestations de 1995… Dans 18 mois nous serons presque déjà dans la proximité de la présidentielle de 2017…

Comment François Hollande peut-il parvenir à réinvestir la fonction présidentielle ? Qui pourrait l’y aider ?

Didier Maus : Il faudrait qu'il prenne du champ, et qu'il fasse jouer le temps, car quand on touche le fond de la piscine, on ne peut que remonter. Autrement, l'un des moyens de redonner une légitimité à sa fonction serait de dissoudre l'Assemblée, ce qui permettrait à la droite d'arriver au pouvoir et dans le même temps de lui redonner une fonction arbitrale, et non plus de premier plan. Si une autre équipe gouverne pour les deux prochaines années, on ne pourra plus lui reprocher ses échecs autant qu'on le fait aujourd'hui. Par contre il ne peut pas s'appuyer sur grand monde pour remonter la pente. Le seul moyen serait une baisse nette du chômage d'ici un an, ce qui est peu probable au vu des dernières déclarations de Michel Sapin.

Thierry Saussez : Son problème, c’est qu’il n’est plus audible. Mais sur le plan technique, il reste très bon. Sur les discours, les conférences de presse, les émissions de télévision, etc., l’homme a du métier, il maîtrise plutôt les techniques de communication. Donc son problème est beaucoup plus grave que ça, les gens ne s’intéressent plus à ce qu'il dit, ce qu'il pense, ou ce que va faire le président de la République, puisque par définition il risque de se passer le contraire… Il ne peut réussir qu’à deux conditions selon moi : la première, c’est une très puissante mobilisation sur le terrain de tout le gouvernement, des parlementaires et des élus locaux. Et deuxièmement, il va falloir manifester une formidable énergie pour essayer d’obtenir des résultats. La communication de la preuve pourrait régler le problème : imaginez que le président de la République obtienne des résultats à la fin de l’année sur le front de la croissance, du chômage, de la réduction des dépenses publiques...

On ne sait pas très bien par qui il est entouré du point de vue de la communication. Visiblement il a décidé d’écouter son Premier ministre, c’est probablement ce qu’il a de mieux sous la main. Il devrait se constituer un think tank dans le cadre d’un comité stratégique, à l’image de Nicolas Sarkozy, pour essayer de faire passer un peu d’air pur dans la maison et trouver quelques idées nouvelles.

Jean Petaux : Il ne peut plus rien faire… Ce n’est plus une question de communication. Seule la baisse du chômage (surtout le chômage des jeunes, ravageur chez leurs grands-parents qui, eux votent…), un début de reprise économique et une amorce de retour à l’équilibre des comptes publics peut permettre de sortir de la zone rouge dans laquelle il se situe. Mais, retenez bien ceci : les adversaires de François Hollande (et accessoirement ses "amis") ont parfaitement tort de le considérer comme définitivement mort politiquement et donc électoralement…

Dans l'histoire de la communication politique qui sont les spin doctors, et quelles sont les campagnes qui ont réussi l'impossible ? Et suivant quel type de stratégie ?

Thierry Saussez : Jacques Chirac était au plus mal au moment où on donnait Lionel Jospin vainqueur de l’élection présidentielle. Son élection s’est jouée sur deux phénomènes : d’une part les erreurs de son adversaire, et d'autre part une sorte de sursaut personnel. Mitterrand, lui, avait une incroyable distance à l’égard des questions de communication, et en même temps il avait un certain amusement productif à l’égard de ce que pouvait lui dire Jacques Séguéla, notamment au moment de l’émission de Yves Mourousi, Ça nous intéresse... M. le Président.

Benoît de Valicourt : La réponse à cette question doit être dissociée du contexte actuel car il ne peut y avoir de comparaison avec la crise politique française actuelle et ses acteurs. Je pense cependant à François Mitterrand, qui a bénéficié avant son deuxième mandat des services de Jacques Séguéla, et la fameuse "Génération Mitterrand" qui venait contrebalancer l’âge du président sortant face à un jeune Chirac de 56 ans. Mais Séguéla avait bénéficié d’un soutien qui ne pourrait plus exister aujourd’hui, celui de la presse qui cacha la maladie de François Mitterrand jusqu’en 1992.

Jean Petaux : Pratiquement aucun… Cela devrait calmer les vaniteux et les donneurs de leçon. Et d’ailleurs les véritables hommes d’Etat, ceux qui ont marqué positivement leur époque depuis 130 ans en France : Gambetta ; Clémenceau ; de Gaulle ; Mitterrand (qui considérait Séguéla comme un bouffon inculte…) et je dirai même Chirac, n’avaient pas de "spin doctors". Quant à Roosevelt ; Churchill ; plus près de nous Maggy Thatcher ou Gorbatchev et encore Helmut Kohl, que l’on partage ou pas leurs opinions politiques, ils n’avaient pas de "spin doctors" non plus. Celui qui a popularisé cette expression a été Tony Blair avec Alistair Campbell, son conseiller en communication… Il ont, à eux deux, engagé le Royaume-Uni aux côtés des Etats-Unis dans  la plus hasardeuse des interventions militaires de l’histoire contemporaine en trompant radicalement leur peuple en 2003… Alors évitons peut-être ce genre de bonimenteurs… Il faut être réaliste… On n’a jamais vu (sauf peut-être aux Noces de Cana et sur le Lac Tibériade) un type faire croire que l’eau devenait du vin et le même marcher sur l’eau comme si de rien n’était… Cela s’appelle des miracles. Ce sont de jolies histoires auxquelles on est libre de croire ou pas et auxquelles on peut donner toutes les interprétations que l’on veut. Aucune personnalité entourant François Hollande ne parviendra à faire des miracles, à faire passer aux Français l’idée selon laquelle le livre-missile qu’il a reçu en plein cœur est un livre d’amour et d’admiration… Aucun autre génie de la communication n’arrivera à faire admettre aux Français que l’économie est en plein boom et aux chômeurs qu’ils ont des dizaines d’emplois offerts… Donc les "docteurs miracles" et autres "y a qu’à, faut qu’on", tous sélectionneurs de l’équipe de France en puissance, n’ont rien à apporter de plus que ceux qui sont autour du président.

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