La république des Docteurs Maboul : aux racines de la stupéfiante absence de doute de ceux qui nous gouvernent<!-- --> | Atlantico.fr
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Les membres de l'exécutif multiplient les déclarations optimistes en décalage avec leurs résultats.
Les membres de l'exécutif multiplient les déclarations optimistes en décalage avec leurs résultats.
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L’ENA, c’est plus fort que toi

Même après s’être trompé sur les effets des hausses d’impôts, sur l’inversion de la courbe du chômage et sur la réduction des déficits, Emmanuel Macron a affiché une assurance en décalage avec ses résultats lors de son passage sur le plateau de l'émission "Des Paroles et des Actes", jeudi 12 mars. Une posture qui ressemble beaucoup à celle de François Hollande dans son interview accordée à "Challenges".

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr Il vient de créer un nouveau site : www.lecourrierdesstrateges.fr
 

Diplômé de l'Ena (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un Dea d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

 

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Yves Roucaute

Yves Roucaute

Yves Roucaute est philosophe, épistémologue et logicien. Professeur des universités, agrégé de philosophie et de sciences politiques, docteur d’État en science politique, docteur en philosophie (épistémologie), conférencier pour de grands groupes sur les nouvelles technologies et les relations internationales, il a été conseiller dans 4 cabinets ministériels, Président du conseil scientifique l’Institut National des Hautes Etudes et de Sécurité, Directeur national de France Télévision et journaliste. 

Il combat pour les droits de l’Homme. Emprisonné à Cuba pour son soutien aux opposants, engagé auprès du Commandant Massoud, seul intellectuel au monde invité avec Alain Madelin à Kaboul par l’Alliance du Nord pour fêter la victoire contre les Talibans, condamné par le Vietnam pour sa défense des bonzes.

Auteur de nombreux ouvrages dont « Le Bel Avenir de l’Humanité » (Calmann-Lévy),  « Éloge du monde de vie à la française » (Contemporary Bookstore), « La Puissance de la Liberté« (PUF),  « La Puissance d’Humanité » (de Guilbert), « La République contre la démocratie » (Plon), les Démagogues (Plon).

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  • Les membres de l'exécutif multiplient les déclarations optimistes, à l'instar d'Emmanuel Macron qui a affiché une assurance en décalage avec ses résultats sur le plateau de l'émission "Des Paroles et des Actes", jeudi 12 mars.
  • Si cette attitude a été constatée plusieurs fois au cours du quinquennat de François Hollande notamment sur l'inversion de la courbe du chômage, elle s'est amplifiée depuis les attentats de Paris.
  • Pour autant, cette attitude touche les principaux partis, et révèle en réalité une technicisation de la pratique politique, dont l'effet est un dégagement de la perception du "monde ordinaire".
  • Un processus décrit par le philosophe allemand Edmund Husserl, qui évoquait le fait que l'Occident vivait une crise de conscience en confiant le pouvoir à des techniciens dont l'ambition était d'appliquer des manuels, des procédures et des théories.
  • Une ambition qui a d'ailleurs remplacé la culture politique au sens propre du terme, et qui amène une élite standardisée, où les projets portés tendent à se ressembler.
  • Paradoxalement, le recours à l'argument d'autorité, comme lors du débat Macron-Philippot avec un ministre "expert" des dossiers économiques, favorise l'écoute des discours démagogiques, par rejet de la technocratisation des sujets autant que par adhésion au politique qui "parle".

Atlantico : Comment expliquer cette absence de doute chez ceux qui nous gouvernent ?

Eric Verhaeghe : C'est un phénomène assez curieux, qui s'explique d'abord par une rupture avec la réalité. Déjà, avant le 11 janvier, les ministres de Valls étaient pris d'euphorie. Ils sont convaincus de réussir et de changer le monde. Depuis le 11 janvier, le phénomène est pire. Cela ressemble à l'ivresse des sommets. Sauf que les sommets atteints ici ne sont pas ceux de la croissance, mais ceux des ors de la Cour très occupée par les petits marquis. Nous pourrions d'abord définir la République d'aujourd'hui comme celle des petits marquis: ils sont bien nés, ils sont bien éduqués, souvent talentueux techniquement, mais truffés de préjugés et imbus de certitudes sur leur supériorité, au point qu'ils imaginent la chose publique comme leur chose. De mon point de vue, c'est le principal danger qui guette la démocratie aujourd'hui. Les petits marquis pensent que le 11 janvier fut une déclaration d'amour et de subordination à leur égard, alors qu'il s'agissait d'un appel à réformer en profondeur notre système vacillant. Ce dialogue de sourds risque de causer bien des soucis.

Yves Roucaute : Le problème qui se pose est global. Il ne se trouve pas seulement à gauche, on le constate dans l’ensemble des partis institutionnalisés comme l’UMP, l’UDI… La direction, la tête politique ne fonctionne pas. Ce n’était pas nouveau, mais cela devient dramatique, le décalage entre la perception du "monde ordinaire", comme on dit au Québec, et celle des élites, s’est renforcé. Car c’est bien de perception qu’il est question : nos dirigeants ont le nez dans leurs dossiers, ils ne font pas de politique au sens de la 3e et de la 4e république, ni au sens de de Gaulle, Pompidou ou Mitterrand. Nos élites, aujourd’hui, font de la gestion, avec des perspectives qui ne prennent pas en compte la politique. Je veux dire par là qu’ils passent à côté de l’essentiel en ne comprenant pas la perception des Français. Le vote FN est caractéristique, plus de 40% de ces électeurs voulant "sanctionner" les autres partis. Très peu de pays en Europe connaissent un tel cas de figure.

Emmanuel Macron est symptomatique de cette énarchie qui pense qu’on peut gérer un pays à partir de projections et de statistiques. Faire de la politique, c’est aller dans les cafés, pour à la fin arracher la mairie au parti d’en face. C’est arpenter le terrain, entendre ce que disent les gens, comprendre ce qu’ils vivent au quotidien. Les politique issus de l’ENA savent faire des plans de réflexion, mais ne s’appuient pas sur le peuple et ne partent pas de ce dernier. On nous présente tout un tas de recettes pour résoudre les différents problèmes, mais si Pierre veut convaincre Paul, Pierre doit partir de là où est Paul. A la suite des élections européennes, j’ai publié un article dans Le Monde expliquant pourquoi il fallait transformer l’UMP : un an après, le parti n’a toujours pas compris qu’il faut coller à la population.La confiance dans les dirigeants est absente aujourd’hui, ces derniers laissent un boulevard aux démagogies.

Des dirigeants comme Emmanuel Macron confondent-ils l'expertise avec la connaissance de la vérité ? A quelles conséquences cette confusion donne-t-elle lieu ?

Eric Verhaeghe : Nous assistons en effet à une espèce de prise de pouvoir par la technique que le philosophe allemand Edmund Husserl a très bien analysé dans les années 30. Pour Husserl, l'Occident vivait alors une crise de conscience en confiant le pouvoir à des techniciens dont l'ambition était d'appliquer des manuels, des procédures, des théories, sans compréhension exacte du sens de notre tradition. Il me semble que cette analyse pourrait être reprise pratiquement mot pour mot, avec une même angoisse. Husserl fut écarté de l'université allemande parce qu'il était juif. Il avait pressenti le destin tragique que l'Allemagne s'apprêtait à faire vivre à l'Europe. On peut se demander dans quelle mesure notre époque ne s'apprête pas aux mêmes abysses. Ce dérapage constitue en tout cas un risque majeur: la domination d'une élite technocratique convaincue que le diplôme tient lieu de culture ne remplacera jamais l'aspiration des peuples au sens et à l'Histoire. Cette recherche du sens suit aujourd'hui des chemins dangereux.

Yves Roucaute : Nous avons à la direction des partis, pour une grande part, des gens qui ne devraient être que directeur de cabinet. Et pourtant ce sont eux qui ont le pouvoir. Bonaparte avait besoin de s’appuyer sur des généraux compétents, jusqu’aux sergents, mais il avait une vision globale du champ de bataille. Notre problème aujourd’hui, c’est que ce sont ces experts qui se mettent à la place du stratège. Une telle chose ne se retrouve dans aucun autre pays, ce serait inimaginable au Royaume-Uni ou aux États-Unis, par exemple. C’est terrible pour la démocratie, de n’avoir que des gens de dossiers qui ne se rendent jamais dans les cafés et les usines. L’UMP compte dans ses rangs de vrais politiques, mais il faut leur rendre le pouvoir. La vraie réforme de l’Etat, ce serait de casser l’ENA, toutes les structures bureaucratiques qui ont des effets sur la politique. Il faut que les politiques comprennent qu’ils doivent arrêter de s’entourer et de s’appuyer sur des Buisson ou des Macron. Nous avons des cadres dans les partis qui ont remporté des mairies, ce sont eux qu’il faut faire monter à l’UMP et au PS. Ce n’est pas autrement que l’on pourra contrer les forces réactionnaires.

Dans quelle mesure cette confiance inébranlable dans leur capacité à savoir ce qui est bon pour la France sert-elle à ces élites "énarquisées" à justifier l'absence de recherche d'une politique alternative ?

Yves Roucaute : Ils ne proposent pas tout à fait la même chose, il y a tout de même des différences entre les partis et à l’intérieur des partis eux-mêmes. Les propositions de Fillon ne sont pas celles de Martine Aubry, par exemple. Le problème, c’est que les différences ne sont pas perceptibles par l’opinion. Quand la gauche se gauchise, quand la droite et le centre insistent sur leurs différences, les gens ont alors le sentiment qu’ils ont un choix. Mais le discours est aseptisé, les élites ne savent pas où elles vont. On nous dit que Hollande est social-libéral, social-démocrate… Mais les politiques et les journalistes confondent tout. On nous a parlé d’un virage social-démocrate de Hollande, mais c’est oublier qu’à l’origine la social-démocratie consiste dans l’intervention de l’Etat protecteur pour aider les classes populaires, le tout obéissant à une logique de lutte des classes. Les autres Etat européens ont abandonné cette référence depuis très longtemps. Si les politiques confondent tout, c’est parce qu’ils n’ont pas de culture politique.

Autre exemple de cette absence de culture politique : on nous dit que le FN est parti d’extrême droite. Mais l’extrême droite, ce sont des royalistes, des élitistes. Cela n’a rien à voir avec le Front National, qui est un parti populiste ! Le PS dit qu’il existe des connivences entre l’UMP et le FN. Mais si les ouvriers votent pour le FN, cela veut bien dire que ce dernier n’est pas l’extrême droite. 10 % des électeurs PS et 14 % des électeurs UMP vont voter FN. 8 % des électeurs de Mélenchon votent FN, désormais. Avant le PC était le plus important des partis chez les classes populaires, aujourd’hui c’est le FN. Et je me répète, le FN travaille de manière classique sur le nationalisme d’une part, et sur le socialisme d’autre part, ce n’est donc pas l’extrême droite.

Au lieu de procéder à une analyse stratégique consistant à se demander comment faire pour renouer avec les ouvriers et les employés, on nous serine des discours idéologiques, on nous parle d’extrême droite, de Front républicain…

Eric Verhaeghe : Les élites françaises défendent une politique qui les sert et qui leur permet de rester au pouvoir. Alors que la société française appelle à un changement en profondeur, à rebattre les cartes, à distinguer d'autres vertus et d'autres mérites que ceux couronnés par les grandes écoles d'aujourd'hui, la caste dominante française, cette caste de petits marquis, défend becs et ongles l'étiquette et les quartiers de noblesse qui fondent ses plans de carrière. Cette étiquette ne manque d'ailleurs pas d'ironie : combien d'enfants du système, de jeunes décideurs bien nés, ne cherchent-ils pas à faire croire que leur réussite est due à leurs mérites propres quand ils relèvent d'abord de la reproduction sociale et du népotisme ? Ce qu'on appelle le mérite républicain n'est plus guère qu'une imposture qui dissimule de moins en moins efficacement l'emprise de dynasties, de connivences, d'ascenseurs qui se renvoient et d'intérêts croisés particulièrement malsains. Tous ces gens-là ont évidemment intérêt à bloquer le système pour continuer à en tirer profit.

A la fin de l'émission, le débat Macron-Philippot a permis de mettre en exergue une opposition de style entre d'un côté "l'expert" qui connaît les grands rouages économiques, et de l'autre celui qui adopte le point de vue du citoyen français. Dans une telle configuration, tout débat constructif est-il rendu impossible ?

Eric Verhaeghe : Les élites françaises adorent utiliser l'argument d'autorité : nous sommes au pouvoir parce que nous sommes les seuls à pouvoir maîtriser la technique compliquée du pouvoir. Là aussi, l'imposture est flagrante, puisque cette "autorité" et cette expertise ont conduit la France, de façon constante depuis 30 ans, sur un chemin de faillite et d'échec. L'autorité dont les élites se prévalent est le contraire du dialogue: elle repose sur une logique où la diversité de point de vue n'a pas sa place, où seule la pensée unique des petits marquis peut exister. Il serait intéressant de reprendre le champ sémantique des petits marquis: ils ont coutume d'appeler une divergence de point de vue "erreur", et un argument contraire une "injure". Quand à ceux qui tentent d'évoquer les préoccupations réelles des citoyens, pourtant au fondement de la démocratie, ce sont forcément des "populistes" ou des "démagogues" qui jouent sur les plus bas instincts. Cette technique d'argumentation empêche tout débat, et les citoyens, s'ils veulent rétablir la démocratie, doivent en tirer toutes les conséquences.

Yves Roucaute : Les gens ne veulent plus des élites. Le FN leur dit qu’il va les liquider, c’est un discours que le monde ordinaire apprécie. On lui donne des boucs émissaires comme l’Europe : il adhère. Si les partis veulent récupérer le monde ordinaire dans leurs rangs, ils doivent mener la bataille sur le terrain. Il faut parler des problèmes de tous les jours, des incivilités, des transports… J’ai écouté Emmanuel Macron sur France 2 : visiblement il ne comprend pas cela. Et bientôt, il sera parachuté dans une circonscription à laquelle il ne comprendra rien.

Les gens aiment les politiques authentiques, comme lorsque Bayrou a giflé un enfant qui lui faisait les poches. De Gaulle, Pompidou, ou même Mitterrand, avaient une tenue. On dit que Mitterrand était ambigu, mais sur les grandes questions, il faisait généralement les bons choix. C’est pourquoi il a reculé sur certaines questions. Son pragmatisme collait au monde ordinaire.

Au vu du décalage actuel entre les élites gouvernantes et la réalité vécue par les citoyens, à quels grands changements serait-il souhaitable de procéder ?

Yves Roucaute : J’attends que Nicolas Sarkozy donne sa vision, et qu’il mette en marche un parti qui va sur le terrain. Il faut faire comme la CDU, ou les conservateurs allemands. C’est pareil aux États-Unis, on compte là-bas une cinquantaine de candidats au départ, et seulement deux à la fin parce que les partis jouent leur rôle. Nos dirigeants sont-ils prêts à aller dans les quartiers, à voir les incivilités, comprendre que ces petites choses ne sont pas indépendantes des grandes réformes. Il n’y a pas que les impôts et les taxes qui comptent, il faut bouleverser l’Etat. Nous avons beaucoup d’Etats autour de nous, regardons comment ils font, et renouons avec la politique.

Il faut valoriser ceux qui gagnent les batailles politiques, car ces batailles ne sont pas remportées par hasard. LE FN, lui, met en avant dans sa direction ceux qui gagnent. Avec Marine le Pen ils font presque plus de politique que du temps de Jean-Marie Le Pen. Cela laisse à penser qu’il n’avait pas vraiment l’ambition de gouverner, mais que sa fille, oui. Notre chance pour le moment, c’est que le FN n’est pas structuré comme le PC avant sa grande crise. Dans les années 70 encore, le PC quadrillait le territoire. Sa chute a été bien une bonne chose car son idéologie était mortifère, mais elle a été négative concernant la tenue des quartiers. Les communistes faisaient la chasse aux clandestins et aux dealers. Ils avaient une sorte de tour de contrôle qui leur permettait de voir et d’agir concrètement. Le FN, lui, n’a pas su structurer cet appareil, et il n’est pas certain qu’il y parvienne.

Au niveau des directions, il faut refaire de la stratégie, c’est-à-dire travailler sur l’évolution sociologique, sur les mentalités, et non sur des graphs. Les stratèges doivent s’entourer de gens qui observent l’évolution des mentalités et de la perception du monde. Ce ne sont pas les dîners en ville qui vont les faire avancer, il faut littéralement travailler. Ce ne sont pas les énarques qui sauront dire comment l’imaginaire des Français évolue. Ce ne sont pas non plus intellectuels bling bling qui apporteront de l’eau au moulin, car eux non-plus ne travaillent pas. Et si nous ne faisons rien, c’est le sort de la Grèce que nous aurons, c’est Marine Le Pen, la sortie de l’Europe et toute le chaos interne que cela engendrera.

Eric Verhaeghe : Il nous faut un nouveau 4 août, c'est-à-dire une abolition de la noblesse. Le régime des petits marquis doit disparaître. Il suppose trois mesures fortes. Concernant les élus, il faut reprendre la pratique de 1790 interdisant aux élus de se représenter aux élections. Concrètement, tous ceux qui ont exercé des mandats nationaux, soit dans le législatif soit dans l'exécutif, depuis une dizaine d'années, devraient se voir interdire toute élection dans les cinq prochaines années, pour assurer un renouvellement de la vie politique. Concernant les hauts fonctionnaires, il devient urgent d'imposer une dépolitisation des carrières en obligeant tous ceux qui passent en cabinet ministériel à démissionner de la fonction publique. En outre, il faut fixer des objectifs managériaux et budgétaires aux directeurs d'administration centrale et de services déconcentrés, ainsi que dans les grandes collectivités locales. Ceux qui ne les atteignent pas doivent être licenciés de la fonction publique. Ces mesures simples à prendre, et qui ne nécessitent pas de lois interminables, permettraient un renouveau très rapide du pays.

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