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La mauvaise réputation : tout ce qu'il faut savoir sur les frelons pour passer un été tranquille
©GUILLAUME SOUVANT / AFP

Mythe ou réalité ?

Le frelon asiatique est arrivé en France il y a quelques années et a une très mauvaise image. Concrètement face à un frelon quelle attitude doit-on adopter et que faire en cas de piqûre ?

François Lasserre

François Lasserre

François Lasserre est auteur d'un ouvrage de vulgarisation sur les insectes, J'observe les insectesédité chez La Salamandre, et vice-président de l'Office pour les insectes et leur environnement. Il est également co-président de Graine Ile-de-France, un reseau de structures qui font de l'éducation à l'environnement.

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Atlantico : Un sexagénaire a trouvé la mort piqué par un frelon en vallée d'Aspe (Drôme). Concrètement face à un frelon quelle attitude adopter et que faire en cas de piqûre?  

François Lasserre : D’abord il faut dire que c’est malheureux. La personne s’est visiblement faite piquer par un frelon européen et tous les ans il y a entre 0 et 1 personne qui meurt des suites d’une piqure de frelon (15 fois moins que les abeilles donc). C’est donc un cas rarissime. Il faut donc raison garder et se rappeler qu’il y a plus de gens qui meurent des tuiles qui tombent des toits
 Les frelons sont des guêpes, parmi les plus grosses guêpes de France. Comme toutes les guêpes c’est très rare qu’elles s’approchent de nous, elles sont très craintives et il faut juste prendre garde à ne pas se trouver près d’un nid. Si l’on est près d’un nid, on s’éloigne le plus vite possible mais si un frelon venait nous voir l’important est de rester tranquille. Aussi insistant soit-il il ne compte pas vous piquer. C’est bien si l’on a des gestes malheureux ou si l’on panique que l’animal pourra se sentir menacé et décidera de piquer.
Et le raisonnement est pareil pour les abeilles. C’est uniquement si l’on s’approche des nids que l’on prend des risques car il y a des gardiennes qui veillent au grain.
Si toutefois l’on se fait piquer il faut faire une distinction entre les personnes qui ne sont pas allergiques et celles qui le sont. Dans le premier cas de figure il suffit de mettre de la glace ou l’on peut frotter avec du plantain pour calmer la douleur. Concrètement il n’y a pas grand chose à faire. Une piqure de frelon dans l’absolu est d’ailleurs moins ennuyeuse qu’une piqure d’abeille. Cela fait mal mais c’est moins toxique qu’une abeille et le dard ne reste pas à l'intérieur.
Dans le cas des personnes allergiques alors il faudra évidemment prendre des antihistaminiques et aller consulter un médecin.

Le frelon asiatique est arrivé en France il y a quelques années et a une très mauvaise image. Au regard de vos explications, n'en fait-on pas trop ?

Le frelon asiatique que l’on a introduit en Europe est effectivement en train de progresser en France. Pour autant sa réputation est absolument injustifiée. Il y a un irrationnel incroyable dans cette histoire. Le problème c’est que le frelon a commis l’erreur de s’attaquer à un animal qui a un syndicat car l’on arrive à en tirer des profits : l’abeille domestique. Pourtant cet animal présente de nombreux avantages : en plus d’être pollinisateur c’est un prédateur. Il vous débarrassera bien volontiers des nuisibles qui ruinent votre jardin chaque été. Et encore une fois c'est un animal extrêmement craintif qui ne vous attaquera que si vous le prenez en main.
En plus, le frelon asiatique en plus d’être tout autant inoffensif que son cousin européen est bien plus petit que ce dernier. Nous l’avons introduit dans notre environnement comme la guêpe commune a été introduite en Nouvelle-Zélande et il est impossible de s’en débarrasser. Mais concrètement faire du frelon asiatique l’ennemi public numéro un de nos étés ce n’est pas réfléchir au sujet.

Ne doit-on pas s’inquiéter d’un développement incontrôlé des frelons asiatiques ? 

Non c’est plutôt l’inverse qu’il se passe avec les espèces qui viennent d’ailleurs. Elles posent des problèmes souvent au début, à leur introduction et leur population se stabilise. Dans quelques années nous n’en entendrons plus parler. Le problème c’est qu’il présentait tous les inconvénients pour se faire remarquer.

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