La France se réfugie dans le passé pour ne pas entreprendre les réformes qu’exige le présent<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
La France se réfugie dans le passé pour ne pas entreprendre les réformes qu’exige le présent
©

Editorial

Alors que l'écart se creuse entre la France et l'Allemagne, le journal allemand Der Spiegel a récemment dressé un portrait portrait inquiétant de notre pays. Il faut dire que l’absence de résultats dans le domaine économique accroît la pression au sommet de l’Etat. La hausse du chômage se poursuit inexorablement de mois en mois. La croissance joue l’arlésienne et François Hollande lui-même admet qu’elle s’essouffle.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

Voir la bio »

Piètre sursis pour le pouvoir que le début du mois d’août, où l’ensemble  du pays se met  en  cessation d’activité, à la différence de la plupart de ses voisins, une longue tradition qui est encore une exception de ce pays devenu selon un récent article de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, l’homme malade de l’Europe. 

Faute d’attendre de leurs dirigeants des solutions aux problèmes actuels, nos compatriotes paraîssent de plus en plus se réfugier dans le passé. Ainsi, le Tour de France cycliste prend-il de plus en  plus l’aspect par  le choix des itinéraires traversés, d’une évocation d’une grandeur disparue, à travers les châteaux, les palais, les fortifications, en suscitant dans l’opinion une certaine fierté à l’égard des bâtisseurs d’autres époques. La grande transhumance du mois d’août, pendant laquelle le pays se met à l’arrêt, précipite les vacanciers non seulement vers les plages et les montagnes, mais aussi les musées, les festivals et autres manifestations  qui sont l’évocation d’un passé devenu mythique parce qu’on l’imagine glorieux.

Pour les responsables politiques, ce devrait être le moment  de la réflexion afin de proposer à la rentrée ce programme  de redressement que l’on attend depuis le début du quinquennat de François Hollande. Pourtant, aucun signe  n’apparaît du côté de l’Elysée. Le chef de l’Etat s’investit dans les commémorations du passé, le déclenchement  de la Première guerre mondiale  lui offrant là encore l’occasion de s’évader, alors qu’il se montre  toujours aussi discret sur le  présent. Il faut dire que l’absence de résultats dans le  domaine économique accroît la pression au sommet de l’Etat. La hausse du chômage se poursuit inexorablement  de mois en mois. La croissance joue l’arlésienne et François Hollande lui-même admet qu’elle s’essouffle, au moment où le FMI revoit à la hausse les perspectives de  la conjoncture en Allemagne et à la  baisse en  France. Notre pays n’est plus qu’à la vingt-deuxième  place en Europe sur trente quatre nations et la chancelière Angela Merkel croise les doigts pour que la situation ne continue  pas de se dégrader chez  nous, étant  donné le poids que conserve notre pays au sein du vieux continent. Les Français pour les deux tiers sombrent  dans le  pessimisme  à travers les sondages et manifestent une résignation de plus en plus grande à l’égard du chef de l’Etat, qui entraîne le premier ministre dans sa chute. Mais cette indifférence apparente pourrait rapidement déboucher sur de la colère à la rentrée, au moment où vont arriver les feuilles d’impôt sensiblement alourdies par une multiplication de hausses qui viendront démentir les propos officiels  sur la stabilisation fiscale et contribueront une fois de plus à décrédibiliser le pouvoir. D’autant que les départements et les communes  vont ajouter leur dîme et augmenter  la potion  amère réservée aux contribuables, en raison de la réduction des dotations  publiques dont ils bénéficiaient.

Au total, le chômage et les impôts qui sont toujours dans  la spirale haussière vont étouffer les velléités de reprise économique, alors que les lobbies de tous bords seront plus que jamais à l’œuvre pour s’arcbouter sur leurs privilèges et empêcher toute réforme. Et François Hollande mettra le peu d’énergie qui lui reste à tenter d’éteindre les foyers d’incendie qui vont se multiplier en restant le spectateur passif  d’une nation qui refuse d’épouser son siècle parce que l’immobilisme y règne en maître.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !