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La boulimie fiscale du gouvernement casse les velléités de reprise économique et l'oblige à réviser, l'air de rien, la croissance à la baisse
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Editorial

Le ministre de l’Economie Pierre Moscovici envisage de revoir à la baisse la prévision de croissance pour l’an prochain, car le chiffre annoncé de 1,2% n’est plus réaliste.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Alors que François Hollande répète à profusion que la crise est derrière nous, le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, a admis, en feignant l'optimisme, que l'objectif de croissance pour 2014 était plus proche de 0,8% que de 1,2%. Un pourcentage qui devrait être inscrit dans la prochaine loi de finances : c’est au demeurant celui qui est prévu par le FMI ou la communauté européenne, alors que le consensus des économistes est encore plus pessimiste, avec 0,6 %.

Il n’est plus question de finasser aujourd’hui ou d’échafauder de nouvelles séries de chiffres sans cesse remises en cause et qui montrent bien le flou de la pensée officielle. La commission de Bruxelles, qui a déjà fait preuve d’une grande mansuétude en accordant à Paris un délai supplémentaire de deux ans pour remettre ses affaires en ordre, entend exercer une surveillance stricte pour éviter que notre pays s’écarte des réalités.

Ainsi, au moment où des signes de redressement se manifestent partout en Europe, la France va continuer de faire bande à part avec pour la troisième année consécutive une activité stagnante, ce qui ne va pas contribuer à relever le moral des Français, alors que les deux tiers d’entre eux continuent de croire à la dégradation de la conjoncture. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, un nouveau tour de vis fiscal se profile à l’horizon, alors que nos compatriotes ne prendront qu’à l’automne avec les nouvelles feuilles d’impôt la mesure de toutes les hausses déjà décidées mais qui n’avaient pas encore pris effet.

François Hollande avait pourtant reconnu le mois dernier qu’une augmentation de la pression fiscale serait contradictoire avec la volonté d’accélérer la reprise, alors même que les prélèvements obligatoires sont en passe de battre tous les records depuis plus d’un demi-siècle. Mais voilà qu’il va céder aux sirènes de Bercy, cette machine à créer toujours des taxes supplémentaires pour permettre à l’Etat d’assouvir sa prodigalité financière. On le fera "avec intelligence et subtilité", précise sans ironie le ministre du Travail Michel Sapin, car les rentrées fiscales ne sont pas à la hauteur des espoirs gouvernementaux. La mollesse de la conjoncture affecte la TVA, tandis que le travail au noir a le vent en poupe dans les emplois de service qui ne bénéficient plus des avantages qui leur étaient consentis.

Comme toujours, au lieu de prendre des mesures simples, mais radicales, le gouvernement va procéder à un saupoudrage, destiné à provoquer un rideau de fumée artificiel, mais qui alourdira les charges des entreprises, dont les marges sont déjà faibles et des collectivités locales, en proie déjà à des déficits excessifs. Tout cela afin de ne pas engager au fond les réformes essentielles qui permettraient à la France de surmonter ses handicaps par rapport à ses principaux concurrents. François Hollande s’efforce ainsi d’arrêter les horloges pour gagner du temps qu’il est en train de perdre d’une autre manière. Car il sent bien monter un mécontentement  général qui trouvera bientôt à s’exprimer dans les urnes.

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