L’heure du bilan du quinquennat Macron : une fresque de crises<!-- --> | Atlantico.fr
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Emmanuel Macron lors d'un discours à l'Elysée durant une cérémonie officielle à la veille de l'ouverture de la Foire internationale d'art contemporain, le 20 octobre 2021
Emmanuel Macron lors d'un discours à l'Elysée durant une cérémonie officielle à la veille de l'ouverture de la Foire internationale d'art contemporain, le 20 octobre 2021
©LUDOVIC MARIN / PISCINE / AFP

Bonnes feuilles

Michaël Darmon publie "Les secrets d’un règne" aux éditions de L’Archipel. Depuis le 16 mars 2020, Emmanuel Macron s'est progressivement mué en dirigeant solitaire. Force est de constater que la pandémie de la Covid-19 a réveillé les orgueils nationaux. Et que le macronisme, qui marchait " sur deux jambes ", a changé de pied et d'électorat en cours de quinquennat. Extrait 2/2.

Michaël Darmon

Michaël Darmon

Michael Darmon est journaliste, chef du service politique de Itele.

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Il faudra bien qu’Emmanuel Macron clarifie son « en même temps », à l’heure où la gauche se réorganise, certes dans la douleur, mais en validant un fait devenu patent : le clivage droite-gauche qu’il prétendait avoir carbonisé renaît de ses cendres. « Comment construire une majorité à l’Assemblée nationale sans projet nouveau ? », s’alarment plusieurs ministres en fin de mandat. À force de ne vouloir être ni à gauche ni à droite, le macronisme a fini par se retrouver nulle part, comme l’a montré le résultat des élections intermédiaires – municipales, régionales et départementales.

Le quinquennat Macron est une fresque de crises. Crise de confiance et de gouvernance, tout d’abord, avec l’affaire Benalla, qui met un coup d’arrêt à l’« état de glace ». Le président défie le système qui, selon lui, le vise à travers son conseiller spécial, mis en cause pour avoir frappé des manifestants le 1er mai 2018. Emmanuel Macron a couvert Alexandre Benalla. Le pieux serment du renouvellement des usages est foulé par le président en personne, dont le comportement est exactement aux antipodes de la loi de « moralisation de la vie publique », première votée sous son mandat pour renouveler la confiance dans la démocratie. Le président a tenu à inaugurer son mandat sur l’air du « plus jamais ça ». « Qu’ils viennent me chercher ! », lance-t-il comme une provocation contre le « système », encore stupéfait par sa conquête éclair.

Les Français ne retiennent qu’une chose de cette affaire complexe : Macron est comme les autres. L’affaire Benalla est le premier pas vers la crise de verticalité que cristallisent les Gilets jaunes, un soulèvement populaire qui va laisser une empreinte profonde sur son mandat. Après avoir pleuré Johnny Hallyday, après avoir brandi les drapeaux tricolores pour « vibrer ensemble » autour de la Coupe du monde, les Français reviennent en masse sur les Champs-Élysées, vêtus de jaune, visage fermé. Et le drapeau tricolore affirme cette fois le « vivre chez nous ». Le « candidat 2.0 » a cédé la place au président « un point c’est tout ». Ses reparties cinglantes lui reviennent en boomerang. Les « invisibles » se rebiffent et laissent éclater leur rage contre le pouvoir. En voulant dynamiter un système jugé déclinant, Emmanuel Macron a déclenché une déflagration au sein d’un corps social qui justement rejette leurs dirigeants politiques. Là réside une partie du malentendu : souvent, ses adversaires pensent comme lui.

La révolte des ronds-points, dont les braises sont prêtes à se rallumer avec le mouvement anti-pass sanitaire et anti-vaccination, a représenté un carrefour dangereux entre la fracture démocratique et la fracture sociale. Le président a dû se livrer à un tour de France devant les maires et les élus locaux. Sa virtuosité, au cours de ces marathons, a masqué un dysfonctionnement : le président est seul. Le macronisme, en fait, ce n’est que lui.

Avec la crise des retraites, mal préparée, mal expliquée, les syndicats ont voulu reprendre le contrôle des manifestations. Le conflit dans les transports a bouleversé la vie des Français. La réforme des retraites, agonisante après une bataille parlementaire acharnée, a été la première victime du coronavirus. Le confinement de mars 2020 a enterré la grande réforme de justice voulue par le président.

A lire aussi : La "nuit du déconfinement" ou comment les dissensions entre Emmanuel Macron et Edouard Philippe sur la crise sanitaire ont été révélées face au risque de poursuites judiciaires

Extrait du livre de Michaël Darmon, « Les secrets d’un règne, dans les coulisses d'un quinquennat de crises », publié aux éditions de L’Archipel

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