Joseph Conrad : « Typhon », ou la tempête intérieure <!-- --> | Atlantico.fr
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L'écrivain Joseph Conrad.
L'écrivain Joseph Conrad.
©DR / Heritage Auctions

Atlantico Litterati

« Joseph Conrad (1857-1924) fut enfant et adolescent polonais, marin naviguant sur des bâtiments français, capitaine dans la marine marchande anglaise, et enfin l’un des plus grands romanciers de tous les temps ». En cette fin mai, les éditions Autrement publient dans leur collection de poche Typhon, de Conrad ; traduction signée Odette Lamotte, préface Mathias Enard, Prix Goncourt 2015. Ceux qui n’ont pas encore lu ont de la chance : ils vont adorer.

Annick Geille

Annick Geille

Annick GEILLE est journaliste-écrivain et critique littéraire. Elle a publié onze romans et obtenu entre autres le Prix du Premier Roman et le prix Alfred Née de l’académie française (voir Google). Elle fonda et dirigea vingt années durant divers hebdomadaires et mensuels pour le groupe « Hachette- Filipacchi- Media » - tels Playboy-France, Pariscope et « F Magazine, » - mensuel féministe (racheté au groupe Servan-Schreiber par Daniel Filipacchi) qu’Annick Geille baptisa « Femme » et reformula, aux côtés de Robert Doisneau, qui réalisait toutes les photos d'écrivains. Après avoir travaillé trois ans au Figaro- Littéraire aux côtés d’Angelo Rinaldi, de l’Académie Française, AG dirigea "La Sélection des meilleurs livres de la période" pour le « Magazine des Livres », tout en rédigeant chaque mois pendant dix ans une chronique litt. pour le mensuel "Service Littéraire". Annick Geille remet depuis sept ans à Atlantico une chronique vouée à la littérature et à ceux qui la font : « Atlantico-Litterati ».

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L’ouragan comme métaphore du destin : à quoi servent la fortune et le vernis des civilisations quand la catastrophe menace de broyer nos vies ?  Telle est la question posée par Joseph Conrad dans « Typhon », (courte) fiction et grand texte de la littérature mondiale réédité ces jours-ci aux éditions Autrement. « Fondées il y a 35 ans par Henry Dougier, les éditions Autrement -cédées en 2010 à Flammarion- ont créé 40 collections et publié plus de 2 500 auteurs. (Le Figaro/2010)

La version française de Typhon est signée Odette Lamolle, qui a traduit dix romans de Conrad pour les éditions Autrement (un ami d’Henri Dougier lui avait adressé tous les textes de Conrad qu’avait traduits-pour le plaisir- Odette Lamolle. Enthousiasmé, le fondateur-président des éditions Autrement publia  ces travaux, soit les dix livres de Conrad traduits par Odette Lamolle :« Il arriva à la nouvelle traductrice de  Conrad de faire quelques concessions au caractère de la langue française, laquelle penche, comme on sait, vers les concepts davantage que vers les émotions. Or, chez Conrad, tout est affaire de climat et de tempérament, rarement d’idées. N’empêche : le travail d’Odette Lamolle est mieux que bon » déclara  Pierre Lepape (critique-écrivain au Monde des Livres).

Fascinée par Conrad comme le furent tous ses traducteurs-dont le PrixNobel  de littérature, André Gide- la Française passa toute son existence à chercher le mot juste, l’idée la mieux- disante pour servir avec un maximum de soin la version française de « son » romancier. (« Conrad parlait français avec un bon accent provençal ; et l’anglais avec un accent horrible qui m’amusait beaucoup", déclara  l’académicien Paul Valéry (1871-1945). « Etre un grand écrivain dans une langue que l’on parle si mal est une chose éminemment originale», ajouta-t-il.

« La chaleur ici est considérable », écrivait, parce qu’il ne savait  jamais quoi dire à ses parents- le capitaine MacWhirr. Naviguant sur toutes les mers du globe, il leur adressait  ce genre de reportage climatique. Et considérant qu’il accomplissait ainsi son devoir filial, il les voyait rarement. « Et puis  les vieux moururent », signale tout aussi placidement le narrateur de Joseph Conrad dans « Typhon » ; et à cette manière de nous dire « Et puis  les vieux moururent » sans en faire un drame, nous savons  que Typhon est un livre rare, le grand auteur ayant parfois - lorsqu’on ne s’y attend pas- des raccourcis saisissants. Joseph Conrad réussit avec « Typhon » - traduit  dès 1918 par André Gide (voir  l’extrait ci-dessous) -  la peinture hyperréaliste, donc d’autant plus terrifiante- d’une catastrophe  survenant en pleine mer :  un  ouragan . Aucun secours possible, nous sommes à mille et mille de toute région habitée. Le baromètre chute. Le navire se précipite vers le  typhon…   « Les présages étaient sans valeur aucune et il était incapable de déchiffrer le message d’une prophétie, jusqu’au moment où sa réalisation le faisait toucher du doigt », note au sujet du commandant de bord son second Jukes dans la chambre des cartes . « En se couchant, le soleil au diamètre rétréci n’avait plus qu’un restant d’éclat roussâtre et sans rayonnement, comme si des millions de siècles écoulés depuis le matin eussent épuisé sa réserve de vie ». Le bateau à vapeur Nan-Shan navigue en mer de Chine  pour une entreprise de Siam.  « Chaleur très oppressante », « lourd roulis dans une forte houle de travers ». Puis «  Jukes ébahi vit toutes les étoiles s’envoler sur un ciel noir ».

 « Les soubresauts du navire étaient extravagants » Trop occupé à garder son équilibre, le second balbutie en direction de son supérieur hiérarchique MacWhirr,  surgi sur la  passerelle: « Comme si cet homme sur le pont avait pris sur ses épaules la plus grande part du fardeau de la tornade.  Tels sont le prestige, le privilège et la charge du commandement »

-La houle augmente, capitaine !» s’exclame le second. « De lourds paquets de mer enveloppaient le Nan-Shan de la proue à la poupe, mêlant à son roulis constant des secousses et des plongeons comme s’il était devenu fou de terreur. » De temps à autre, et comme il l’avait fait en début d’ouvrage avec « Les vieux moururent »  Joseph Conrad ne peut s’empêcher  de casser le rythme en jetant de ci -de- là une pointe d’humour : « Tous les Chinois sur le pont semblaient prêts à rendre le dernier soupir ». » En fait, et bien que les scènes nous offrant un point de vue sur le séisme marin qui se prépare soient  superbes (grâce soit rendue au travail épatant de Madame Lamolle + ), le roman nous  offre ses meilleurs moments  par ses  personnages, et cette géniale  capacité  qu’a l’auteur de  nous dire quelqu’un en une phrase : «  Il leva de nouveau son regard obtus et terne. Jamais on ne l’avait entendu dire tant de paroles en une seule fois ».  L’auteur et son narrateur nous offrent ainsi une   inoubliable galerie  ; c’est toute  l’humanité qui  jaillit à bâbord et à tribord pour sauver sa peau. Il ne s’agit plus seulement de combattre autant que faire se peut les éléments devenus furieux, mais de triompher de soi-même au beau milieu de la catastrophe. Cet instant  durant lequel chacun veut protéger son or, ses avoirs, pendant  la bataille de chacun contre lui-même.  Bons et méchants, faibles et forts sont propulsés  dans une  aventure trop grande pour eux. La définition de la tragédie. Certains ont les épaules assez larges pour subir un destin contraire, d’autres pas. « Le Nan-Shan avançait pesamment comme une bête épuisée qu’on pousse à la mort ».Les pages précipitant personnages et lecteurs ébahis dans la tempête sont parmi les plus sombres de toute  l’histoire de la littérature : on songe à Dante. L’Enfer,.« Alors je sentis ma peur s’apaiser

Qui dans mon cœur avait longtemps duré

Par cette nuit si noire et si malheureuse » (« La Divine Comédie »/ L’Enfer/Dante Alighieri (La Table ronde). Bal tragique, quasi grotesque qui oblige le commandant et son second  à  s’arrimer l’un à l’autre telles des épaves sans passé ni avenir, choses charriées par l’ouragan,   objets dérisoire et condamnés enlacés  idiotement, dans une totale perte de sens au cœur des ténèbres,  humanité  dépassée, suppliante et ruisselante.  Mourir, alors ?Puis cette phrase sublime ( mais il faudrait les noter toutes )« Les étoiles semblaient elles aussi le regarder intensément comme pour un adieu et leur splendeur groupée avaient l’air d’un diadème sur un front baissé ».

Joseph Conrad/Typhon/ « Les grands romans » / Autrement/ 8 euro

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Lire aussi dans la bibliothèque de la Pléiade Joseph Conrad : œuvres et correspondance complètes en 5 volumes.

Par exemple :

Achevé d'imprimer le 18 Mars 1982 le volume 1 de la Pléiade  compte1472 pages, rel. Peau, 105 x 170 mm

Ce volume contient

La Folie Almayer - Un Paria des îles - Le Nègre du « Narcisse » - Inquiétude - Lord Jim.

62.00 €/Bibliothèque de la Pléiade/Gallimard

De bâbord à tribord, l’esprit du texte d’abord

Le premier traducteur de l’écrivain polonais de langue anglaise Joseph Conrad (1857-1924) fut André Gide (Prix Nobel de Littérature 1947) ; l’auteur des « Nourritures terrestres » nous offre une traduction très littéraire et pas du tout littérale de « Typhon » (Gallimard/Folio)) ainsi que dans la bibliothèque de la Pléiade).  Cet extrait des Cahiers d’André Gide par Walter C Putnam - spécialiste de la littérature de Conrad-  nous révèle l’art et la manière dont Gide considérait son travail de traducteur : l’esprit plutôt que la lettre. On note au passage l’absence d’article dans le titre « Typhon » :  magnifique.

« Nous avons déjà vu à quel point Conrad insistait sur le caractère "anglais" de ses écrits et combien il considérait son œuvre difficile, voire impossible, à traduire. Mais nous avons vu aussi les idées de Gide sur l'art de traduire, et surtout comment il privilégiait le texte d'arrivée qui doit traduire "la pensée" et "l'émotion" d'un auteur. Gide avait affirmé aussi que, pour réussir sa tâche, le traducteur doit être "capable de pénétrer l'esprit et la sensibilité de l'auteur qu'il entreprend de traduire, jusqu'à s'identifier à lui". Pourtant, à première vue, ce court roman de Conrad ne semble correspondre ni à la sensibilité, ni aux préoccupations de Gide. En dehors des raisons commerciales, il faut donc essayer d'expliquer le choix que fit Gide de Typhon en examinant de plus près 1' œuvre elle-même. Lors de sa publication en volume en 1903, Typhon fut considéré comme un des plus beaux morceaux de la littérature maritime. Avec Le Nègre du "Narcisse", cette œuvre contribua à faire décerner à Conrad l'étiquette de "romancier de la mer", étiquette qu'il récusera durant toute sa carrière. Dans sa "Préface" de 1919, Conrad soulignera l'importance qu'il voulait accorder à l'effet de la tempête sur les hommes, et non l'importance de la tempête elle-même. Les descriptions de la tempête servent donc de toile de fond aux agissements des hommes à bord du Nan-Shan. Comme dans Le Nègre du "Narcisse", elles ne sont données que pour mieux aider le lecteur à comprendre les réactions de l'équipage face à la nature déchaînée. La grandeur de la tempête pousse le navire et ses hommes au bord du précipice, mais le récit est présenté de l'intérieur, du point de vue du drame qui éclate à bord du navire, et non de l’extérieur, où sévit la tempête. Le narrateur omniscient nous fournit donc la vision d'un spectacle humain et non naturel. Le typhon sert de révélateur : les hommes à bord du navire l'affrontent et s'affrontent. Au sommet se trouve le capitaine MacWhirr, homme de peu d'imagination et en parfait accord avec son rôle de commandant de bord. Il navigue comme il vit, c'est-à-dire avec une parfaite simplicité, avec une confiance absolue en lui-même. ll va droit au but. Cette certitude fait qu'il ne s'embarrasse pas de scrupules ou de dilemmes moraux. Face à la crise personnelle et spirituelle qu'il traversait alors, Gide ne pouvait qu'envier la sérénité et la force quelque peu naïve du héros de Typhon. Le capitaine MacWhirr avait parcouru la surface des océans, comme certaines personnes glissent leur vie durant à la surface de l'existence, se couchant enfin tranquillement et décemment dans la tombe, et qui n'auront rien connu de la vie, n'auront jamais eu l'occasion de rien connaître de ses perfidies, de ses violences, de ses terreurs (p.327). MacWhirr ne cherche pas à justifier son existence, ni à contourner les obstacles qui se dressent sur son chemin car, sûr de sa valeur et de sa place dans le monde, il reste fidèle à son jugement et à ses principes simples. Pour lui, les choses sont telles qu'elles paraissent. L'exercice de ses fonctions ne l'entraînera pas à douter des apparences. Au lieu d'essayer de passer outre les écueils de la vie, MacWhirr poursuit son parcours en dépit des pires dangers qui se présentent à lui. À la différence de Conrad et de Gide, ce capitaine ne connaît pas (ou refuse de reconnaître) sa propre vulnérabilité et la possibilité d'un échec. C'est ainsi que, lorsque survient la tempête, il consulte son manuel de navigation sur la stratégie à mettre en application. Comme dans Le Nègre du "Narcisse", dans Lord Jim ou dans "Au coeur des ténèbres", naviguer devient une métaphore pour la conduite des affaires du monde. » Copyright GALLIMARD /Les Cahiers d’André Gide/ Walter C. PUTNAM,  « De Typhoon » à Typhon ».

« Une tempête est une tempête »

Extrait de la préface de Typhon par Mathias Enard, auteur de Boussole ( Prix Goncourt 2015)

« Le succès en France de Typhon : nous avons tous découvert les aventures du navire Nan-Shan en mer de Chine dans l’édition de la Bibliothèque Verte, où elle côtoyait bien d’autres aventures, comme « Croc «  de Jack London ou « l’Ile au Trésor » de Stevenson. La réédition de la traduction d’Odette Lamolle est l’occasion de remettre en perspective notre relation au Typhon de Conrad et de nous éloigner de la première version d’André Gide, parue en 1918. Le visage de Joseph Conrad est multiplié par ses différentes voix françaises, lui qui avait une relation si particulière aux langues.
Joseph Conrad est né au sein d’une famille noble et polonaise ; de son vrai nom Jozef Teodor Konrad Korzeniowski, il naquit à Berditchev (aujourd’hui en Ukraine) en décembre 1857 (…) Ses lectures de jeunesse et son éducation se font en grande partie en Français. Tout naturellement, lorsqu’il songe à voyager, et embrasser la carrière maritime, c’est à Marseille qu’il se rend. Il embarque comme mousse sur des bateaux français dès l’âge de seize ans. Joseph Conrad parlait très bien le français, racontent ceux qui l’ont connu. Il avait même un fort accent marseillais qu’il ne perdit jamais paraît-il.  Mais malheureusement l’accès à la flotte française lui fut refusé en raison d’un accord administratif avec l’Empire Russe.  (….) Il est vexant de penser que la littérature francophone perdit un écrivain de la trempe de Joseph Conrad à cause de la tatillonnerie indécrottable de l’administration métropolitaine. Conrad s’enrôla donc sur des bateaux britanniques et gravit par la suite tous les échelons de la marine marchande anglaise, jusqu’à passer l’examen de capitaine en novembre 1886.(…) La puissance de l’imaginaire du romancier alliée à la diversité des gens de mer qu’il a rencontrés lui permettent de construire cette galerie de portraits qu’est « Typhon » (…)

(…) Certes le héros apparent du texte, c’est le vapeur Nan-Shan lui-même : c’est l’embarcation qui va devoir affronter l’ouragan. Conrad décrit le Nan-Shan comme un être humain en perdition. C’est le Nan-Shan qui se tord, écrit Conrad, comme un homme matraqué prêt à perdre conscience, écrasé par la tempête. La description finale du bateau, après l’ouragan est celle d’un moribond, épuisé, dépouillé de tous ses attributs, ses œuvres mortes, arrachées. Le Nan-Shan c’est l’homme qui souffre et qui tient par miracle, presque malgré lui.

L’équipage sera-t-il à la hauteur du courage du bateau ? Typhon est un récit dont les héros sont aussi brutaux que les éléments qu’ils affrontent.

Copyright Mathias Enard/ « Les grands romans » Éditions Autrement/

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« Ultramarins »/ par Mariette Navarro/Quidam

Editeurs (parution 19 aout prochain).

L’ivresse de la dérive, un premier roman ultra-malin

Parmi les premiers romans à paraître lors de la rentrée prochaine, celui de Mariette Navarro frappe par ce qui compte le plus dans un livre : la forme. Le style. C’est sûr, Il y a là une voix, donc quelqu’un. N’en disons pas plus par respect du lecteur et de cette auteure débutante, car l’ouvrage n’est pas disponible avant la fin de l’été ; tout au plus citera-t-on quelques phrases extraites des premières pages, et qui font plus qu’intriguer (il est tant de non- écritures, de platitudes obligées, de petites voix mort-nées, de pagettes étouffées par la mode). Ici, l’auteure se dresse sur le pont du navire romanesque. Elle n’a pas froid aux yeux. On retiendra son titre : « Ultramarins », et son nom : Mariette Navarro . Elle existe. Elle ose. La primo-romancière est une disciple de Joseph Conrad. La mer-démontée ou pas- elle connaît, elle en fait son sujet. «  Il y a les vivants, les morts et les marins »  nous dit-elle d’emblée, page 10. «Ils savent déjà, instinctivement à quelle catégorie ils appartiennent, ils n’ont pas vraiment de surprise, pas vraiment de révélation. Ils savent, à chaque endroit où ils se trouvent, s’ils sont à leur place ou s’ils n’y sont pas.  Il y a les vivants occupés à construire, et les morts calmes au creux des tombes. Et il y a les marins.  »Le lecteur frissonne.  La romancière (qui est aussi dramaturge « Zone à étendre », « Les hérétiques », entre autres) saura-t-elle mener son navire fictionnel à bon port ? La presse, les jurés les libraires, les lecteurs décideront. A suivre.

« Ultramarins/Mariette Navarro/15 euros/Quidam éditeurs ( en vente le 19 août prochain) 

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