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Jean-Luc Mélenchon s'exprime lors d'une conférence de presse au siège de La France Insoumise, le 8 novembre 2021.
Jean-Luc Mélenchon s'exprime lors d'une conférence de presse au siège de La France Insoumise, le 8 novembre 2021.
©CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Tribune

Du chantre de la laïcité à l’islamo-wokisme, une transformation clientéliste.

Jean-Pierre Marongiu

Jean-Pierre Marongiu

Jean-Pierre Marongiu est écrivain, conférencier, ingénieur, expert en Management et Directeur général et fondateur du thinktank GRES : Groupe de Réflexions sur les Enjeux Sociétaux.Perpetuel voyageur professionnel, il a parcouru la planète avant de devenir entrepreneur au Qatar où il a été injustement emprisonné près de 6 ans, sans procès. Il a publié plusieurs romans et témoignages dont : Le Châtiment des Elites, Qaptif, InQarcéré, Même à terre, restez debout ! Aujourd'hui conférencier et analyste societal, il met son expérience géopolitique au service d'une approche libérale-souverainiste de la démocratie.

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« Le wokisme représente une fanatisation militante du politiquement correct ou si on préfère, de la rectitude politique » Mathieu Bock-Côté

La campagne présidentielle bat son plein, Jean-Luc Mélenchon a été l’un des premiers à déclarer sa candidature. Fort de son score respectable en 2017 où il créa un frisson avec près de 20% des suffrages, il remet le couvert sans cette fois le soutien du parti communiste français. Et c’est sans doute dans cet éclatement de la gauche qu’il faut chercher la mue du laïcard militant qu’il fut en chantre du communautarisme.

Un changement de cap théorisé stratégiquement, les voix PCF lui manqueront et l’érudit qu’il est sait que son score en 2022 peinera à franchir les 10 %. En lissant son image de coléreux sanguin, il est contraint de se tourner vers le vote communautaire son programme social passant désormais au second plan.

Le néo-wokisme de Jean-Luc Mélenchon qui marque une rupture nette dans l’image du candidat en 2017 mérite une explication. La tentation clientéliste islamo-gauchiste et wokiste paraissait devoir épargner un républicain version Robespierre.  Il n’en fut rien.

Comment peut-on, en quelques années seulement, amalgamer trois idéologies, celle des associations arabo-musulmanes, celle issue de la communauté d’Afrique subsaharienne et enfin la troisième, certainement la plus étonnante pour un admirateur de Castro et Chavez, celle issue des universités progressistes américaines ?

Comment le socialisme matérialiste d’inspiration latino-américaine a pu embrasser des théories du genre au point de les constitutionnaliser et d’en faire le fer de lance de son programme de gouvernance ?

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Tel le général d’une armée mexicaine, Jean-Luc Mélenchon marche dans le sillon de communautaire d’Emmanuel Macron et c’est sans doute ce qui explique la distance prise par la gauche universaliste à son égard.

Les courants progressistes qui trustent les médias refusent d'offrir une fenêtre de visibilité au woke Mélenchon.

Pour les tenants de l’Esprit saint progressiste, le Monde et Libération, Mélenchon 2.0 n’a droit qu’à quelques entrefilets et encore faut-il pour cela qu’il débatte avec Zemmour. Paradoxalement c’est dans les médias de droite que l’on parle de lui, sans doute avec ironie, comme Valeurs actuelles qui dans un article sur son rassemblement à Lille reportait quelques-unes de ses phrases choc :

« L’intime conviction d’être un homme ou une femme méritait d’être affirmée par chaque individu, quand bien même celle-ci irait contre la réalité des apparences et du corps »,« La « liberté de genre » devait être inscrite dans la Constitution. »

Deux crédos empruntés au socialisme sud-américain argentin ou uruguayen qui ne voient en la liberté de genre qu’une formalité administrative.

Pourquoi les médias progressistes n’accordent-ils pas une place prépondérante au candidat de Gauche le mieux placé dans les sondages ?

Il faut probablement prendre en considération le grand écart entre les électeurs potentiels des communautés musulmanes, ceux de la mouvance LGBT et féministe et ceux des classes sociales défavorisées. Chez les insoumis, la lutte contre le capitalisme mondial est passée en second plan au profit d’un combat improbable contre une islamophobie fantasmée et celle d’une théorie du genre définitivement en rupture avec les classes populaires.

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Le changement de cap est flagrant entre la version 2017 et celle de 2022.

La laïcité rigide est devenue islamo compatible, le souverainisme s’est créolisé, et même l’Europe est soudainement jugée fréquentable.

Alors qu’en 2017 il était question de changer l’Europe ou de la quitter. Jean-Luc Mélenchon a depuis édulcoré son discours et évoque désormais le concept de désobéissance ponctuelle.

La personnalité explosive de Jean-Luc Mélenchon, sa haine viscérale des journalistes et ses inclinaisons castristes, son admiration pour Vladimir Poutine ne sont sans doute pas le seul caillou dans sa chaussure. Sa garde excessivement rapprochée pose un réel problème d’identité politique.

Les quatre mousquetaires de la France Insoumise créent aux yeux d’un électorat morcelé une aura de confusion dénaturant le discours social du candidat Mélenchon. Son programme définit moins son vison d’une VIe République qu’une soumission à la doxa wokiste.

Les quatre cavaliers d’une apocalypse électorale programmée

  • Clémentine Autain, l’égérie islamo-bobo et reine de la volteface.

Elle représente la bourgeoisie d’extrême gauche. Clémentine Autain a chevauché tous les courants de la gauche. De l’UNEF au PCF, porte-parole du groupuscule Ensemble ! Un soutien versatile, car il existe un fossé entre eux concernant l’admiration de Mélenchon pour Poutine. Sa proximité avec des personnalités aussi clivantes que Yassine Bellatar, Rokhaya Diallo, Assa Traoré, Tariq Ramadan et Marwan Muhammad en font un véritable repoussoir pour nombre d’insoumis.

  • Danièle Obono, le cheval de Troie indigéniste

Figure de proue de la frange islamo-gauchiste qui a gangrené la France insoumise, Danièle Obono a milité dans pratiquement tous les partis d’extrême gauche. Du socialisme à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) puis le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) en passant par Ensemble ! La députée se sustente à tous les râteliers. Admirative de Lénine, Rosa Luxembourg et Frantz Fanon. Pour elle la France n’est qu’un territoire à déconstruire, un mot qui lui est difficile à prononcer.

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  • Raquel Garrido le volcan incontrôlable

Avocate franco-chilienne., chroniqueuse ex-porte-parole de Jean-Luc Mélenchon et de La France insoumise, elle en est également l'avocate. Ancienne Dirigeante étudiante à l'Union Nationale des Etudiants de France –vice-présidente de l'association SOS Racisme. Raquel Garrido est connue pour ses clashes à répétition sur les plateaux de télévision. Dont sa charge récente en coulisse d’une émission sur C8 où elle s’en prenait grossièrement à un jeune homme de 22 ans soutien d’Éric Zemmour. Elle prône la réconciliation avec les terroristes des attentats du 13 novembre.

  • Alexis Corbière

Membre de la Ligue communiste révolutionnaire puis membre du Parti socialiste (PS) et secrétaire national du Parti de gauche (PG). Porte-parole de Jean-Luc Mélenchon et de La France Insoumise, il est élu député dans la 7e circonscription de la Seine-Saint-Denis. Soutien indéfectible des associations musulmanes de la Seine Saint-Denis, il est au cœur de nombreuses polémiques. Il s’illustre récemment au sujet de la décapitation de Samuel Paty en justifiant à mi-mot l’indignation des islamistes confrontés aux caricatures du prophète.

L’élection présidentielle 2022 ne sera pas politique, mais idéologique. L’identité nationale, le patrimoine historique vont se confronter aux communautarismes. Les choix radicaux de Jean-Luc Mélenchon vont le conforter dans son rôle de leader d’une Gauche en délabrement ou bien l’effacer durablement du paysage politique. Ses ennemis se situant aussi bien dans son propre parti, dans sa propre mouvance, qu’à droite.

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