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La 19ème édition de la Fête des Entreprises est organisée ce jeudi 21 octobre.
La 19ème édition de la Fête des Entreprises est organisée ce jeudi 21 octobre.
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19e édition de la Fête des Entreprises

La Fête des Entreprises est organisée ce jeudi 21 octobre. Cette nouvelle édition a pour thème "J’aime ma boîte et j’y croîs !" La croissance est plus que jamais indispensable à l’entreprise et à son écosystème. Nous avons besoin de bâtir une relation avec tous, sur la base de la responsabilité individuelle et de la combativité. Malgré les difficultés actuelles auxquelles doivent faire face nos entreprises, nous devons voir plus loin.

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon

Sophie de Menthon est présidente du Mouvement ETHIC (Entreprises de taille Humaine Indépendantes et de Croissance) et chef d’entreprise (SDME).

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À l’occasion de la 19 ème édition de La Fête des Entreprises, l’heure est idéale pour dresser le portrait entre salariés et patrons made in France. Le territoire affectif est d’autant plus à revendiquer qu’il a été très mal mené par des conflits sociaux et le confinement qui n’ont eu de cesse de provoquer des conflits parfois étouffés. La fin du paternalisme, sans porter de jugement sur son bien-fondé ou ses abus, a quand même détruit ce qu’il pouvait y avoir de relation humaine extra-professionnelle : les signes et les gestes d’attachement du patron à ses salariés ou le contraire, sont devenus suspects. On a choisi de tout codifier et le législatif a beaucoup détruit sur son passage, même si d’évidence le progrès social était à ce prix.

Les Français ne sont pas schizophrènes et ils sont globalement heureux d’aller travailler le matin. Cela dit et vérifié, ne nous trompons pas d’objectifs dans l’euphorie de ce retournement des idées reçues. En effet, de nombreux chefs d’entreprises désespérés par les dégâts psychologiques du syndrome télétravail ajouté aux 35 h, et par les collaborateurs occupés à gérer leur RTT plutôt qu’à s’investir professionnellement, ont décidé de rendre leurs entreprises plus attractives.

 C’est ainsi que nous assistons à une surenchère dans certains cas avec un coté club med . Certaines grandes entreprises qui en ont les moyens, rivalisent de services nouveaux et d’avantages en tous genres pour le confort de leurs salariés : baby sitting, agence de voyages intégrées, coiffeur sur place, salle de sport, massages etc. D’autant plus que maintenant il faut les faire revenir ceux qui ont pris l’habitude de travailler chez eux. D’excellentes initiatives, surtout dans les grandes villes, où le stress, les distances à parcourir, la double activité des femmes, etc. rendent les conditions de vie parfois éprouvantes… Mais ne confondons pas, « aimer son entreprise » ce n’est pas seulement y « séjourner » ni lui attribuer une cote de confort supérieure aux autres, c’est surtout avoir le courage d’affirmer le travail comme une valeur et comme une exigence, sans se focaliser sans répit sur ces éternelles « conditions de travail » forcément insatisfaisantes. 

« Aimer sa boîte », c’est accepter aussi de donner sans toujours tout arbitrer : les minutes, l’ancienneté, le salaire du voisin, les points de retraite et les calories du menu de la cantine. C’est admettre l’effort, le conflit, la compétition, la déception, l’échec ou le changement. Cacher ces réalités, les dénoncer sans cesse comme inadmissibles c’est mentir sur la nature même des rapports économiques et humains. Ce qu’il faut réhabiliter c’est une autre forme d’ambition personnelle, la satisfaction de contribuer à l’effort collectif, la part de responsabilité individuelle du parcours de chacun. Le discours ambiant est subversif et nous conforte dans une molle ambition, celle du : « c’est cool » pour objectif.

« J’aime ma boîte » n’est pas le slogan d’une fête édulcorée, une gaie parade d’employés de bureau en quête de divertissement. Non, c’est la revendication d’une identité de travailleur qui se construit, qui s’épanouit grâce au travail dans le dépassement de soi, par soi-même. C’est bien connu, le bonheur est dans le pré, et le travail…– et encore plus aujourd’hui – c’est la santé !  Enfin on espère.

Pour retrouver toutes les informations sur la Fête des Entreprises et J'aime ma boîte : cliquez ICI

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