Insécurité : mais pourquoi une telle impuissance politique quand une bonne part des solutions est connue ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Des policiers rassemblés autour du portrait d'Eric Masson, leur collègue assassiné à Avignon. Ils participaient à un hommage rendu au policier devant le commissariat principal d'Avignon, le 9 mai 2021.
Des policiers rassemblés autour du portrait d'Eric Masson, leur collègue assassiné à Avignon. Ils participaient à un hommage rendu au policier devant le commissariat principal d'Avignon, le 9 mai 2021.
©NICOLAS TUCAT / AFP

Volonté politique

Après le meurtre d'un policier à Avignon, l'attentat de Rambouillet et après la publication des tribunes de militaires, la question de l'insécurité reste une inquiétude majeure en France et est à nouveau au coeur de l'actualité. Alors que de nombreuses mesures pourraient être prises pour lutter efficacement contre l'insécurité, des blocages politiques et intellectuels persistent.

Bertrand Cavallier

Bertrand Cavallier

Bertrand Cavallier est général de division (2S) de gendarmerie. Spécialiste du maintien de l’ordre et expert international en sécurité des Etats, il est notamment régulièrement engagé en Afrique. Le général Bertrand Cavallier est l'ancien commandant du Centre national d’entraînement des Forces de gendarmerie de Saint-Astier. 

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Atlantico : Après le drame d’Avignon, où un policier a été tué, et une nouvelle tribune attribuée à des militaires, l’insécurité demeure une inquiétude majeure en France. Théorie du carreau cassé (les petits renoncements mènent aux plus grands troubles), nécessité d’une certitude de la peine et de la répression, réforme de la police, les grandes pistes de solutions à l’insécurité semblent connues… Faut-il en chercher d’autres ?

Général Bertrand Cavallier : Le meurtre du brigadier Éric Masson du groupe départemental d’intervention Vaucluse-Gard alors qu’il intervenait le 5 mai, en plein jour, sur un point de deal dans le centre-ville d’Avignon est un nouveau drame qui frappe les forces de sécurité intérieure et illustre, une fois de plus, la dégradation de la situation sécuritaire de la France. Cette détérioration est de plus en plus perçue comme participant d’un délitement de la nation française. Les récentes tribunes, qui il y a quelques années seraient passées inaperçues, traduisent un profond malaise au sein du peuple français, bien au-delà des lignes partisanes. Outre l’emballement qu’a suscité ce document, le sondage Harris Interactive réalisé par LCI et diffusé le 29 avril dernier[1], est de ce point de vue très éclairant et renvoie à l’aspect essentiel de la question : « 58% des personnes interrogées soutiennent les militaires ayant signé ladite tribune…/…et sur d'autres sujets en lien avec la tribune, au total, 84% des Français interrogés pensent que la violence augmente de jour en jour et 73% d'entre eux estiment que le pays se délite. »

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Le président de la République, le 8 mai, depuis le Portugal, tout en exprimant le soutien de la Nation à la famille d’Éric Masson, ce policier tombé au champ d’honneur de la sécurité intérieure, a déclaré que « C’est une réalité de dire qu’il y a de la violence dans notre société et qu’elle enfle ».

Les signes sont en effet patents : l’accroissement des attaques par des bandes armées d’éléments de la police, de la gendarmerie, mais aussi de pompiers, de personnels médicaux, le phénomène structurel du terrorisme et celui global des violences dans la réalité du quotidien. Comme l’évoque Alain Bauer[2] : « Au cours des derniers mois, une nette aggravation des violences physiques continue à être subie par les citoyennes et citoyens du pays et partiellement enregistrée par les services publics ». La mention « partiellement enregistrée » renvoie à tous ces méfaits que subit la population, mais qui pour diverses raisons, dont certaines tenant à la résignation, à la peur des victimes, constituent le fameux chiffre noir de la délinquance.

Ajoutons quelques constats objectifs, semblant a priori éloignés, mais qui révèlent une évolution insidieuse de la situation, ou comment une anormalité est devenue une normalité. Constats qui vont au-delà du diagnostic sur la sécurité, mais davantage sur celui de la santé profonde de notre nation, car c’est cela désormais l’enjeu central : l’évolution des équipements de protection et de l’armement des forces de sécurité intérieure (gilets pare-balles, fusils d’assaut dans des unités territoriales…), le port par les militaires de la tenue civile en dehors des bases ou casernes pour prévenir provocations et agressions, chose qui serait impensable aux États-Unis, l’impossibilité croissante de policiers de résider dans le territoire où ils travaillent, le durcissement de la protection des casernes de gendarmerie et des commissariats, l’exfiltration de familles de militaires de la gendarmerie suite à des menaces de représailles comme ce fut le cas sur fond d’affaire Adama Traoré…

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Une prise de recul s’impose donc avant d’évoquer les grandes pistes de solutions qui sont évoquées et sur lesquelles je vais revenir. Une prise de recul qui rompt enfin avec le déni qui a longtemps prévalu chez lesdits intellectuels. Comme le rappelle Alain Bauer : « Insécurité, criminalité, la négation de la réalité ne saurait rassurer personne ».

De nombreuses mesures sont mises en avant dont certaines sont déjà réalisées ou en voie de concrétisation qu’il faut mettre à l’actif du gouvernement actuel. Parmi celles-ci, il faut mentionner le renforcement des effectifs des forces de sécurité intérieure, la tenue du Grenelle des violences conjugales lancé le 3 septembre 2019 qui a débouché sur des mesures très concrètes (mise à l’abri, éloignement des agresseurs, protection tout au long de la chaîne pénale…), la création des maisons de confiance et de protection de la famille par la gendarmerie, le projet de code de justice pénale des mineurs qui va permettre de réformer l’ordonnance de 1945 sur la délinquance juvénile, le projet de loi relatif à la prévention d’actes de terrorisme et au renseignement…

Pour autant, toutes ces mesures, y compris celles concernant notamment les effectifs des forces de sécurité, aussi bénéfiques soient-elles, n’auront pas l’impact attendu si elles ne se situent pas dans une mise à plat complète du système sécuritaire, elle-même adossée à un diagnostic de l’état de la nation.

Si les solutions sont pour partie déjà connues, pourquoi l’insécurité règne-t-elle encore ? Quels sont les blocages intellectuels, politiques et humains qui font que nous n’y arrivons toujours pas, à l’aune d’un Beauvau sur la sécurité ?

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Général Bertrand Cavallier : Pourquoi l’insécurité règne-t-elle encore ? Parce que les causes profondes de la situation actuelle qui est celle d’une société objectivement en dislocation doivent être identifiées pour être correctement traitées par des mesures appropriées. Je m’en suis déjà expliqué à plusieurs reprises dans vos colonnes[3]. Au risque de me répéter, je vais donc y revenir tout en soulignant que le contexte apparaît de plus en plus favorable à une réflexion approfondie débouchant sur de l’action, sous l’effet de deux facteurs inter-agissants :

  • une attente très forte du peuple au-delà de la diversité de ses composantes d’une restauration d’une société pacifiée par la réhabilitation de l’ordre protecteur, d’un retour aux valeurs, soit la fin d’un cycle comme le révèle d’une certaine manière Patrick Buisson dans son dernier ouvrage La fin d’un monde ;
  • une montée en puissance d’une Gauche qui, par son ressourcement idéologique, revitalise l’idée de la Nation française dans sa toute sa plénitude et sa tonicité assimilatrice.

Je ne m’étendrai pas sur le premier facteur, bien qu’une simple analyse politique se référençant à Hannah Arendt rappellerait combien c’est l’assentiment populaire, le « consentement » qui fonde la légitimité de tout pouvoir.

S’agissant du second facteur, il me paraît déterminant, car le premier combat est celui des idées. Or depuis plusieurs générations, issues notamment des arsenaux idéologiques que constituent les universités et autres instituts de sciences politiques, c’est une idéologie dominante qui a propagé le déni, inhibé les volontés de politiques succombant aux sirènes de la bien-pensance et du court-termisme. Sous l’effet d’une véritable inversion se sont imposées la contestation par principe de l’autorité ainsi qu’une culture de l’excuse très ciblée aux effets dévastateurs pour l’administration de la justice, pierre angulaire de l’état de droit. À cela, il faut ajouter le déconstructionnisme systématique souvent mâtiné de la haine de soi et donc de l’autre, qui aimprégné une partie notable de l’enseignement dispensé. Et bien évidemment, dans ce vide organisé, la propagation de l’obscurantisme relevant principalement de l’Islam radical, celui-ci prenant le contrôle de zones dites de non-droit de plus en plus étendues, pourrait conduire à « l’avènement d’une contre-société sur le territoire national »[4]. Avec une tout autre conception du droit, et donc de la sécurité.

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Ce dernier s’est livré le 10 mai dans l’hebdomadaire Le Point à une longue interview intitulée « Le grand échec de la gauche a été l’école »[5] dans laquelle un très grand nombre de citoyens en attente d’un véritable projet politique peuvent se retrouver. Tout, presque, y est. En tout cas, à titre personnel, je m’y retrouve largement. Je vous en cite quelques larges extraits très éclairants tout en me dégageant de toute démarche partisane :

« …/…affaiblissement de l’État et de la nation…or, cette Union Européenne s’attaque depuis toujours aux acquis sociaux dans les différents Etats membres…/…

On ne peut pas répéter “République, République !“ sans se préoccuper de la manière dont ces valeurs sont transmises - ou non - à nos jeunes. Je ne sais pas qui a écrit le discours prononcé en hommage à Samuel Paty, mais je dois reconnaître que je l’ai trouvé très bien. Pour autant, ce discours ne m’a pas fait oublier qu’il nous fallait faire face à des responsables politiques n’ayant pas compris qu’ils combattaient les conséquences logiques d’un libéralisme économique et culturel qu’ils défendent par ailleurs…/…

L’idéal républicain réclame de la cohérence. On ne peut pas prétendre vouloir remettre en selle les quartiers perdus de la République tout en maintenant des relations stratégiques avec l’Arabie Saoudite…/…il n’est pas acceptable que dans ces quartiers, la République ne se manifeste plus que sous la forme de profs désespérés au bord de la dépression ou de flics de la BAC. Les gens ayant besoin de lien social, ils s’organisent d’eux-mêmes face à un État affaibli. Faute de République, il ne faut pas s’étonner de l’émergence d’organisations théologico-mafieuses dangereuses et bien sûr opposées à nos valeurs…/…

Il y a des personnes se proclamant de la gauche, mais se concentrant sur certains combats qui, sans forcément être illégitimes, ne peuvent suffire à constituer une vision politique. Encore une fois, ce n’est pas la nature de ces combats qui est en cause, mais l’absence de priorités et de cohérenced’ensemble. Sur les inégalités hommes-femmes et les viols, beaucoup sont ceux qui , à gauche, oublient volontairement qu’il s’agit là d’un sujet relevant aussi de la sécurité - sujet tabou dans ce camp politique…/…

Elle (la Gauche) a aussi encouragé les processus éducatifs qui, sous prétexte de placer l’enfant au coeur de l’école, renoncent à lui faire apprendre des savoirs fondamentaux, allant jusqu’à casser les frises historiques au motif qu’elles seraient trop linéaires…/…Ces phénomènes conjugués ont provoqué un affaiblissement intellectuel des générations qui, aujourd’hui se trouvent désarmées pour penser le monde…/…Le capitalisme n’a aucun mal à digérer le wokisme, lequel prétend combattre le patriarcat, mais devient totalement aveugle face au patriarcat médiéval des salutistes et Frères musulmans, du fait de l’impérieuse « intersectionnalité des luttes »…/…

J’entends donc défendre, sur des questions de répartition économique, les idées d’une gauche sérieuse, sans me transformer en schtroumpf, quand il s’agit de sécurité, de l’immigration, ou d’autres sujets qui effraient la gauche contemporaine. Je crois que la gauche devrait se demander ce qu’est un citoyen français. Quand elle aura compris que cela ne peut pas être un citoyen multiculturel, elle aura avancé ».

La question de la sécurité entendue dans tous ses aspects - cohésion sociale, respect des droits fondamentaux de la personne, protection des activités d’importance vitale, identité culturelle… -, ne saurait donc relever d’un seul Beauvau de la Sécurité. Elle ne peut être traitée, compte tenu des multiples facteurs qui inter-agissent en amont, que selon une démarche beaucoup plus large et globale centrée sur une interrogation majeure : quelle France voulons-nous ? Voire, voulons-nous encore la France ?

Ces deux questions procédant du spirituel, du sacré, fussent-ils sécularisés, étant résolues de façon positive et débouchant sur des principes non négociables qui supposent donc d’être défendus, y compris par la force, je vous livre quelques axes d’action prioritaires, mais qui mériteraient évidemment des développements.

Dans l’ordre interne qui doit constituer, de toute évidence, le terrain d’action premier :

  • la poursuite de la mise en ordre de la bataille républicaine axée sur la citoyenneté française soutenue par le ministre Blanquer - puisque que c’est la mère de toutes les batailles - de l’Éducation nationale et des Universités ;
  • le renforcement de la représentation locale de l’État - qui doit rester maître sur l’ensemble des territoires s’agissant des fonctions régaliennes -, avec l’affectation aux postes de responsabilités, prioritairement dans l’appareil préfectoral, de femmes et d’hommes d’expérience et de caractère, aptes à la décision, résilients dans l’épreuve, et non inféodés politiquement ;
  • la mise à plat de l’organisation et de l’emploi des forces de sécurité intérieure, dont les dysfonctionnements profonds, notamment en termes de présence sur le terrain, ont été établis par la Cour des Comptes (lire avec attention le courrier de Didier Migaud, alors Premier président de la Cour des Comptes adressé le 13 mars 2018 à Edouard Philippe, alors Premier ministre) ; ces mesures sont indispensables pour redonner une réalité à l’action de sécurité du quotidien qui repose avant tout sur la présence continue et la proximité avec la population. Bien évidemment, également garantir, par une meilleure formation et un encadrement plus prégnant, une exigence comportementale déterminante pour la préservation du lien de confiance;
  • l’augmentation des capacités spécifiques de la gendarmerie nationale, dont le concept en fait de par la volonté de la représentation nationale (loi du 3 août 2009) “une « troisième force », en mesure d'intervenir dans un spectre très large de situations, allant de la sécurité publique et de la police judiciaire au maintien de l'ordre dans les contextes les plus dégradés, voire à la participation aux conflits armés“. Cette vocation particulière de la gendarmerie, récemment dynamisée par la décision de renouvellement de ses blindés et par l’initiation des DIAG (Dispositif d’intervention augmentée de la gendarmerie) trouve toute sa pertinence à l’heure où l’emploi éventuel des armées est envisagé sur le territoire national alors même qu’elles ne disposent pas de la culture opérationnelle requise et qu’elles constituent l’ultima ratio ;
  • le renforcement de la justice comprenant la poursuite de l’augmentation des effectifs de magistrats, de greffiers, d’éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse, le développement de la justice de proximité, la création de nouveaux établissements pénitentiaires, l’expulsion des délinquants étrangers multirécidivistes, la simplification des procédures…;
  • la mise à plat totale de la politique d’immigration aujourd’hui objectivement défaillante ;
  • etc

Sur le plan international :

  • le renforcement de l’Europe sociale ;
  • la défense de l’exception culturelle européenne ;
  • la clarification impérative des relations avec les pays promoteurs de l’Islam radical ;
  • la remise à plat de l’engagement en Afrique, qui doit se fonder sur des objectifs sociétaux portant prioritairement sur l’émancipation des femmes, condition première au développement et ainsi à la stabilité de ce continent [6]. La France ne pourra pas s’y engager seule et doit en conséquence conforter ses alliances locales comme internationales pour parvenir à ces objectifs.

Pourquoi fermer les yeux sur l’insécurité est-il plus dangereux maintenant qu’il y a 20 ans ?

Général Bertrand Cavallier : Fermer les yeux sur l’insécurité est évidemment plus dangereux aujourd’hui qu’il y a 20 ans. Car nous sommes à la croisée des chemins. Cette insécurité qui affecte les liens sociaux, a pris une telle dimension, est devenue si protéiforme, qu’elle menace la pérennité même de notre nation.

Je me souviens des années 80 alors jeune lieutenant de gendarmerie, constatant les signes avant-coureurs du délitement de notre nation. Je me remémore une certaine réunion à Lyon en 1991, avec des représentants de la DST et des renseignements généraux. Tout était déjà dit. Je puis parler de la politique des indicateurs sur la délinquance qui masquaient la réalité profonde de la situation, et de réunions sécurité inter-services à la préfecture sans intérêt. Je reviens récemment d'Afrique et j'y retourne bientôt, sachant que c'est notre environnement direct d'où viennent désormais la majorité des migrants. Un chef Touareg me disait récemment : « Il y a vingt ans, il n’y avait pas de Wahhabite. Aujourd’hui 80% de la population l’est devenue ».

J’observe avec intérêt certains de mes pairs en deuxième section, pour partie issus de l’Ecole Spéciale de Saint-Cyr, intervenir dans le débat qui agite la lande politico-médiatique. Et de faire des rappels à l’ordre. Certainement avec raison comme ils le faisaient probablement quand ils promouvaient le lien Armées-Nation en demandant à leurs subordonnés de ne pas se déplacer en tenue dans les rues de la capitale, dans les quartiers de nos villes… où qu’ils présidaient consciencieusement des commémorations du 8 mai dans un pays marqué par des exodes internes de citoyens de confession israélite.

Je m’intéresse davantage à la vision stratégique du chef d’état-major de l’armée de terre, le général Burkhard [7] : « Le contexte stratégique dans lequel s’inscrit l’armée de Terre en 2020 est avant tout marqué par l’incertitude, renforcée par de nombreux bouleversements géopolitiques récents. Cette incertitude stratégique est également accentuée par la difficulté des Européens à concevoir et organiser par eux-mêmes les conditions de la défense collective de leur continent. Elle se trouve enfin exacerbée en France, où les fragilités d’une société manquant de cohésion et en quête de sens peuvent faire douter de sa volonté à bâtir un avenir commun et à en défendre le modèle avec fermeté et esprit de résistance  ». 

Ainsi qu’aux axes stratégiques fixés par le général Rodriguez, intitulés « GEND 20.24 » alors qu’il venait de prendre ses fonctions de directeur général de la gendarmerie nationale. Il évoquait alors, le 19 décembre 2019, devant l’ensemble des commandants de région et de groupement « une nation de plus en plus fragmentée territorialement, mais également par un communautarisme prégnant et une inégalité d’accès aux services publics, un modèle de société où progresse la violence, ciblant particulièrement les forces de l’ordre ; une évolution technologique imposant plusieurs défis, que ce soit en termes d’innovation ou de territoires d’intervention ».

Tout aura donc enfin été dit. Espérons également entendu et compris.

“Toute classe dirigeante qui ne peut maintenir sa cohésion qu’à condition de ne pas agir, qui ne peut durer qu’à la condition de ne pas changer, est condamnée à disparaître.”

Léon Blum  L'échelle humaine 



[1]Tribune des militaires : 58% des Français soutiennent l'initiative des signataires  LCI Publié le 29 avril 2021

[2] Alain Bauer: «Insécurité, criminalité, la négation de la réalité ne saurait rassurer personne»  Figaro Vox Publié le 06/05/2021

[4] Rapport 2018 de la DGSI – État des lieux de la pénétration de l’islam fondamentaliste en France. L’islam fondamentaliste atteint en France un seuil critique d’influence qui fait désormais peser un véritable danger sur la vie démocratique de la nation.

[5]Georges Kuzmanovic : « Le grand échec de la gauche a été l’école » https://lnkd.in/dVzHTM3#Politique via @LePoint

[6] https://www.revuepolitique.fr/face-a-lislamisme-qui-conduit-lafrique-au-chaos-le-defi-central-de-lemancipation-des-femmes/

[7] " Vision stratégique du Chef d’Etat-major de l’Armée de Terre : « Supériorité Opérationnelle  2030 » "

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