Chez les voyous, on dirait "Macron fais gaffe". Le président du MoDem est un homme bien élevé et il dit : "Emmanuel souviens-toi qui t'a fait roi". Mais, précise-t-il de façon hypocrite, il ne faut y voir aucun chantage.
Bayrou a entrepris de rappeler à Macron sa promesse de 2017 d'installer le scrutin proportionnel. "C'est, déclare-t-il, ce qui a fondé notre alliance". Ce n'est pas du chantage ça ? Le patron du MoDem menace donc de reprendre sa liberté si le président de la République ne répond pas positivement à sa demande. Elle est quand même formulée comme un ultimatum.
Si Bayrou se sent ainsi pousser des ailes, c'est qu'il a jugé que celles de Macron battaient de moins en moins fort. A l'appui de sa démonstration, il avance un argument qui ira droit au coeur de Marine Le Pen. "Elle a fait 35% lors de la dernière présidentielle et elle n'a que 1% pour cent de députés à l'Assemblée nationale". Le résultat d'un scrutin majoritaire à deux tours, dévastateur pour les partis qui ne sont pas en tête.
Les réactions à l'initiative de Bayrou sont intéressantes à relever. Du côté de LREM, c'est motus et bouche cousue : c'est logique car on attend que le boss s'exprime. Les socialistes sont contre : les sondages leur promettent, lors de législatives à la proportionnelle, moins de députés que ce qu'a aujourd'hui le Rassemblement National.
Les Républicains y sont également hostiles car ils craignent d'être submergés par une vague de parlementaires frontistes. Il est vrai que la proportionnelle - souvenons-nous de la IVeme République - rend le pays ingouvernable. Elle oblige en effet à des alliances éphémères, changeantes et fragiles. Certes, mais compte tenu de la manière dont nous sommes gouvernés, serait-ce si grave ?
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