Hongrie / France : Le traquenard était presque parfait<!-- --> | Atlantico.fr
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Le défenseur français Lucas Digne et l'attaquant hongrois Roland Sallai lors du match de football du Groupe F de l'UEFA EURO 2020 entre la Hongrie et la France au Puskas Arena de Budapest le 19 juin 2021.
Le défenseur français Lucas Digne et l'attaquant hongrois Roland Sallai lors du match de football du Groupe F de l'UEFA EURO 2020 entre la Hongrie et la France au Puskas Arena de Budapest le 19 juin 2021.
©TIBOR ILLYES / POOL / AFP

Hun à un

Menés à la pause en affichant des limites inattendues, les bleus ramènent un tout petit match nul de Budapest. Paradoxalement, le but marqué par Antoine Griezmann (66e), combiné à la victoire de l'Allemagne sur le Portugal, permet malgré tout à l'équipe de France de prendre la tête d'un groupe F dans lequel toutes les équipes peuvent encore croire à la qualification.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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C'est injuste, cela fait finalement peu de vagues, et pourtant... Tandis que la grande majorité des prétendants à la victoire jouent tranquillement à domicile leurs matchs de poules en étant soutenus par des milliers de supporters énamourés, soit autant d'attachés d'embrassades, l'équipe de France ne se coltine que des matchs à l'extérieur. Aussi, après avoir battu, mercredi et à Munich, une Allemagne revêche, il lui fallait cette fois se rendre à Budapest afin d'assurer la qualification pour les huitièmes de finale. Cela dit, ce qui est contraignant pour les bleus est peut-être un avantage pour, les téléspectateurs... Car cet Euro pourrait aussi ressembler à hommage qui s'ignore à Antoine Blondin et à son "Europe buissonnière". Donc une façon pas comme une autre de bénéficier des avantages du voyage, sans avoir les inconvénients du trajet.
Et puis c'est beau Budapest... surtout si on n'y a jamais mis les pieds... C'est beau mais parfois peu confortable. Hier, les bleus y ont passé un sale moment en comprenant ceci : si la langue et l'écriture Hongroises restent indéchiffrables pour quiconque n'est pas natif, le jeu de l'équipe nationale peut l'être tout autant. Un jeu basé sur une cohésion et un acharnement défensif à (presque) toute épreuve. Lorsque le scénario du match est favorable à cette équipe et que 65000 spectateurs aussi chauds que le climat la galvanisent, ses capacités à casser le rythme et à gagner du temps font des merveilles. Ce fut précisément le cas, juste avant la mi-temps et complètement contre le cours du jeu, quand Attila Fiola a permis aux siens de mener Hun à zéro. 
Bien sûr, les conditions n'ont pas aidé les bleus... Bien sûr il y a des jours où les idées, le réalisme et la fluidité posent un lapin... Mais il ressort de ce match qu'avec ou sans Benzema, avec un milieu en losange ou pas, l'équipe semble manquer depuis longtemps de solutions contre les équipes qui jouent avec un bloc bas. Le résultat ? Ce sont des occasions manquées (quatre en première mi-temps), des approximations, un manque de vitesse dans les transmissions et un trop grand déchet technique. Comme un symbole de ce triste état des lieux, les vingt ballons perdus par un Paul Pogba dont les pieds et la tête n'ont pas semblé en bons termes durant toute la partie. Tout bien considéré, il n'était pas le seul. Citons Benjamin Pavard, aspiré d'abord, en retard ensuite sur l'ouverture du score et en souffrance de bout en bout... Citons encore un Adrien Rabiot à côté de ses pompes (et du mauvais côté) qui a mis beaucoup d'audace dans ses passes en retrait et... et ... citons peut-être et surtout Karim Benzema. Avec une frappe écrasée et une autre dévissée avant de disparaître des radars, son bilan n'est évidemment pas satisfaisant. Sachant qu'il n'a converti aucune de ses trente dernières tentatives en bleu en championnat d'Europe et que le temps passe vite quand il y a obligation de résultat, on imagine que l'angoisse de la page blanche doit commencer à le tourmenter. Tout ce qu'on peut lui souhaiter, c'est de marquer un but, et vite.

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Heureusement quand les choses vont de travers et que la rencontre a mauvaise haleine, on peut toujours compter sur Griezmann. 
Car si son match a été loin d'être parfait, son but a soulagé tout le monde (66e). Un but qui rappelle que les gros problèmes viennent souvent des choses que l'on laisse traîner. Parfois c'est une lettre... parfois un sms... hier, c'était un ballon mal renvoyé par Orban et catapulté par notre numéro sept. À noter le match correct de Lloris (son long dégagement est à l'origine du but français), la saine agressivité de Kimpembé, les compensations de Kanté et l'activité d'Mbappé.
Pour résumé le tout, on peut dire que l'équipe de France a fait le match qu'il ne fallait pas faire. Très loin du niveau affiché trois jours plus tôt, elle a juste évité le pire dans la fournaise Hongroise. Si ce n'était pas un traquenard, en tous cas, c'était bien imité. Mais dans les intentions, dans l'énergie, dans la maîtrise, il aura manqué beaucoup de choses aux champions du monde pour donner meilleure allure à une qualification rendue certaine par la victoire de l'Allemagne sur le Portugal, en fin d'après-midi (4 buts à 2). Une victoire qui chamboule tout et qui montre que si les bleus ne font pas tout bien, les autres ne font guère mieux. Dans ce groupe F plus serré que jamais, l'équipe de France a beau pointer en tête, toutes les équipes peuvent encore se qualifier.
Évidemment, après un tel résultat, un léger doute et quelques interrogations naissent ça et là... Des interrogations qui porteraient sur les prestations en clair-obscur de l'équipe ou sur le fait de savoir si Karim Benzema a été rappelé tardivement ou trop tardivement par exemple... C'est toujours comme ça lorsque les promesses ne sont pas tenues. Ce constat obligera probablement notre sélectionneur à faire tourner l'effectif pour affronter le Portugal de Cristiano Ronaldo mercredi prochain. Un coup de billard à trois bandes qui lui permettra d'acheter la paix sociale, de rebattre les cartes et d'apporter du sang neuf. Charge aux futurs entrants de redresser la barre et de lui donner du grain à moudre. Pour Didier Deschamps comme pour tous les entraineurs la problématique est la même : quand on change la donne, il faut donner le change.

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