Ford relance la Mustang : les secrets d'une voiture mythique<!-- --> | Atlantico.fr
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Une Ford Mustang a été hissée mercredi en haut de l'Empire State Building, à New-York.
Une Ford Mustang a été hissée mercredi en haut de l'Empire State Building, à New-York.
©Reuters

On the road again!

Pour célébrer les 50 ans de la Mustang, la marque Ford a hissé un modèle version 2015 en haut de l'Empire State Building, à New York. Une prouesse à la hauteur du mythe.

Thibaut Amant

Thibaut Amant

Thibaut Amant  est journaliste spécialisé dans l'automobile de collection depuis vingt ans. Il a créé plusieurs magazines consacrés à ce sujet (Auto Collector, Big Block, KM/H) et a écrit une quarantaine d'ouvrages sur diverses marques et modèles, dont la Ford Mustang.

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Atlantico : La mythique Ford Mustang fête cette année ses 50 ans. Qu'est-ce qui en fait une voiture si spéciale aux yeux des connaisseurs ?

Thibaud Amant : La Ford Mustang fut une révolution "culturelle" aux USA : elle permettait à des jeunes ou des foyers aux revenus moyens d'accéder à une voiture d'exception "à l'américaine" : une voiture d'allure sportive, jeune, dynamique, avec une carrosserie bien à elle (et non pas celle d'une berline transformée en coupé ou cabriolet), et surtout une multitude d'options (environ une centaine) qui permettait de véritablement personnaliser sa voiture (il se dit qu'au début, il n'y avait pas deux Mustang strictement identiques !). En 1964, une telle offre valait au bas mot 4 500/5 000 dollars sans option. La Mustang, elle, était vendue 2500 dollars !

Quels symboles se cachent derrière cette voiture ? A quelles personnalités mythiques peut-on l'associer ?

Née en pleine révolution culturelle du baby-boom aux USA (les enfants de la guerre ont alors vingt ans), celle du rock, du flower power, de l'insouciance, de la liberté, mais aussi de l'Amérique conquérante et maître du monde, la Mustang symbolise tout cela : le culte de l'individualité et de la liberté. C'est pourquoi le cinéma l'a beaucoup utilisée et continue de l'utiliser : Bullitt avec Steve McQueen reste le film phare qui lui colle le plus, mais on peut compter en centaines le nombre de films où elle apparaît, des années 60 à nos jours !

Quelles évolutions a-t-elle pu connaître au cours de son existence ? A-t-elle toujours eu du succès ou a-t-elle connu quelques passages à vide ? Quelles sont les anecdotes marquantes qui ont ainsi émaillé son histoire ?

C'est une histoire à l'américaine. Une vraie saga qui s'étale sur 6 générations de Mustang (la nouvelle est lancée en 2015). La première Mustang fut un très gros succès jusqu'à 1969. Ensuite, il y eut beaucoup de concurrences sur le créneau (la Chevrolet Camaro dès 1966). Il y eut les années de crise (toute la décennie 1970) avec la Mustang II : la voiture s'est bien vendue parce qu'elle était économique et permettait d'éviter de rouler en VW Coccinelle ou Toyota, mais cela n'avait plus rien à voir avec la vraie Mustang, puis un regain d'intérêt dans les années 1980/1990 avec un look très différent sur les troisième et quatrième génération. En 2005, la cinquième et actuelle génération a joué la carte du néo-rétro en retrouvant l'allure des débuts. Les plus belles anecdotes concernent bien sûr la première génération : le 17 avril 1964, le jour où la Mustang fut dévoilée et commercialisée, il s'en est vendue 22 000 en 24h ! Le millionième exemplaire fut atteint un an et demi plus tard, pour fêter ça on a perché un exemplaire en haut de l'Empire State Building !

Pour l'occasion, Ford relance une série spéciale. Comment expliquer que cette voiture soit encore, plus qu'une autre, un objet de désir ?

L'Amérique aime les symboles forts de réussite, et elle a accompagné plusieurs générations d'automobilistes là-bas : aux USA c'est une voiture populaire vendue seulement 20 000 dollars neuve ! En Europe son prix est doublé avec les taxes... Mais justement, ce qui est magique, c'est qu'en Europe elle a aussi une cote d'amour hallucinante, notamment grâce à des films des sixties (Le gendarme de St-Tropez, Un homme et une femme), mais aussi parce que tous les chanteurs des sixties en ont eu une (Hallyday en a cassé plusieurs, Claude François, Dick Rivers, Sheila, Michel Sardou...). Elle est l'insouciance, le glamour, le prestige, la virilité, et la recette marche toujours...

A-t-elle une chance de connaître un second souffle auprès de nouvelles générations où restera-t-elle cantonnée à la nostalgie des collectionneurs ?

Si l'on parle des premières Mustang (1964/1970), la cote en collection n'a jamais été aussi haute : la plupart des professionnels de la vente de vieilles Mustang en France importées des USA en écoulent chez nous une vingtaine par mois, et ils sont cinq ou six comme ça... Leurs clients sont des retraités, mais aussi des célébrités du show biz ou du sport (plutôt jeunes) et des jeunes trentenaires qui ont un job qui marche. Un récent sondage a démontré qu'elle était la voiture de collection la plus vénérée dans le monde, toutes générations confondues. Oui, la Mustang est une entreprise lucrative d'avenir... Tant que l'écologie ne la condamnera pas au musée !

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