Fin du monde le 21 décembre 2012, J-22 : et vous, Stéphane Hessel, vous feriez quoi de vos derniers jours ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
Fin du monde le 21 décembre 2012, J-22 : et vous, Stéphane Hessel, vous feriez quoi de vos derniers jours ?
©

J-23

Le calendrier maya prévoit la fin du monde le 21 décembre 2012. A cette occasion, Atlantico a demandé à des personnalités ce qu'ils feraient durant leurs derniers jours sur Terre.

Stéphane Hessel

Stéphane Hessel

Stéphane Hessel est un diplomate, écrivain et militant politique français.

Il est connu mondialement après la parution de son manifeste "Indignez-vous" (Indigène Editions) en 2010. Il est également l'auteur de "Déclarons la paix", ouvrage co-écrit avec le Dalaï Lama. 

Voir la bio »

Atlantico : Si l’on en croit le calendrier maya, le 21 décembre prochain adviendra la fin du monde. Qu’allez-vous faire jusque-là ? Que ferez-vous le jour de la date fatidique ?

Stéphane Hessel : Je ne fais pas du tout confiance à ce genre de prédiction mais puisque nous prenons l'hypothèse qu'elle se vérifierait, je prendrai juste le temps d'apprendre par coeur un petit nombre de poèmes et d'en garder un dans l'esprit pour le moment où le monde disparaîtrait. Si je dois n'en choisir qu'un, je crois que ce serait un de Guillaume Apollinaire qui s'appelle "Marie" du recueil Alcools (1913).

Vous y dansiez petite fille
Y danserez-vous mère-grand
C'est la maclotte qui sautille
Toute les cloches sonneront
Quand donc reviendrez-vous Marie

Les masques sont silencieux
Et la musique est si lointaine
Qu'elle semble venir des cieux
Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine
Et mon mal est délicieux

Les brebis s'en vont dans la neige
Flocons de laine et ceux d'argent
Des soldats passent et que n'ai-je
Un cœur à moi ce cœur changeant
Changeant et puis encor que sais-je

Sais-je où s'en iront tes cheveux
Crépus comme mer qui moutonne
Sais-je où s'en iront tes cheveux
Et tes mains feuilles de l'automne
Que jonchent aussi nos aveux

Je passais au bord de la Seine
Un livre ancien sous le bras
Le fleuve est pareil à ma peine
Il s'écoule et ne tarit pas
Quand donc finira la semaine

Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)

Je prendrais ce poème parce qu'Apollinaire est le poète qui nous permet le plus facilement de passer de l'existant au non-existant..et de la bouche de Dieu - qui est l'ordre même - à l'infini de l'espoir. 

Si tout s'arrête, je serai chez moi et je voudrais le réciter avec la personne que j'aime : ma femme. Elle sera avec moi dans ce moment décisif...

Propos recueillis par Ann-Laure Bourgeois

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !