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L'assurance vie fait son grand retour sur les devants de la scène.
L'assurance vie fait son grand retour sur les devants de la scène.
©NobMouse

Décod'Eco

L'assurance vie fait son grand retour sur les devants de la scène. La baisse d'intérêt du livret A remet en question l'hégémonie de ce dernier pour l'épargne individuelle sans risques.

Claire Diaz

Claire Diaz

Diplômée en économie internationale et géopolitique, Claire Diaz est rédactrice à
Protection & Rendements chez les
Publication Agora.

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Vous n’avez pas pu échapper aux différents hors-séries, numéros spéciaux ou autres suppléments exclusifs dans vos kiosques vous vantant le retour en grâce de… l’assurance-vie !

Oui, oui, l’assurance-vie. Fini le temps où les seuls articles consacrés à l’ancien placement préféré des Français ne parlaient que de la cuisante décollecte que celle-ci subissait mois après mois.

Le point sur la fiscalité de l’assurance-vie

On nous a dit tout et son contraire sur le mode d’imposition privilégié de l’assurance-vie. Arrêtons-nous une minute sur ce qu’il en est réellement :

Huit ans après l’ouverture d’un contrat, les intérêts sont taxés à 7,5%, après un abattement de 4 600 euros par an pour un célibataire et de 9 200 euros par an pour un couple marié. Avant cette échéance, les montants retirés sont taxés à 35% durant les quatre premières années, et à 15% entre quatre et huit ans.

Autre avantage de l’assurance-vie : lors de la succession, les sommes placées sont transmises en toute franchise de droit, jusqu’à 152 500 euros par bénéficiaire (à condition que les sommes aient été investies avant les 70 ans de l’assuré). Au-delà de ces 152 500 euros, les sommes sont taxées à un taux fixe de 20%. Un niveau bien inférieur aux taux appliqués sur les successions importantes”, résumait le journal Le Monde.

L’assurance-vie reste, à ce jour, avec le PEA, le meilleur outil de diversification financière en franchise fiscale”, expliquait même un supplément spécial des Echos.

Selon un sondage récent d’Ipsos réalisé pour la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA), sur les 53% de Français ayant mis de l’argent de côté ces six derniers mois, 36% d’entre eux l’ont fait sous forme d’assurance-vie. Le Livret A reste cependant le champion des placements, en attirant 65% des épargnants. Le Livret de développement durable (LDD) figure également en bonne place, avec 37% des épargnants.

Source Ipsos

Conscients des risques qui planent sur la situation économique mondiale, c’est l’absence apparente de risque qui guide principalement les Français dans leur choix. 74% déclarent rechercher prioritairement la sécurité en matière de gestion de leur épargne. 44% des Français choisissent ainsi l’assurance-vie parce qu’elle constitue un “placement fiable et sûr” et 46% parce qu’elle leur “inspire confiance”.

Aurait-on tort d’enterrer trop vite l’assurance-vie ?

Nous serions-nous tous trompés sur l’assurance-vie ? Si 2011 fut une année sans faste ni éclat pour l’assurance-vie, l’année 2012 fut l’année de la décollecte. Certes, mois après mois, ce secteur habitué à engranger bon an mal an plusieurs dizaines de milliards d’euros a été dépassé dans le cœur des investisseurs par le Livret A. Pour autant, les rendements réalisés en 2012 furent moins mauvais que prévu, avec un taux moyen compris entre 2,8% et 2,9%.

Mais voilà que le gouvernement est passé par là — et avec lui l’abaissement du taux de rémunération du fameux Livret A. Tapie dans l’ombre, l’ancienne star de votre patrimoine tient enfin son retour sur scène !

"Pour une raison simple : tous les clignotants ou presque seront alors passés au vert. D’abord, le Livret A, grand rival de l’assurance-vie depuis le début de la crise, a vu sa rémunération baisser. Orchestré tout au long de 2012 par les pouvoirs publics, le siphonage de la seconde par le premier va prendre fin. Ensuite, les effets du retour à meilleure fortune de la Bourse devraient commencer à se diffuser dans le grand public. Si la tendance se maintient, l’appétit pour les contrats multi-supports – en gros, ceux contenant des actions – reviendra donc. Surtout, avec l’accalmie de la tempête sur la monnaie unique, le cœur de l’assurance-vie, c’est-à-dire les contrats en euros, a retrouvé son statut de placement de bon père de famille. Les craintes de pertes en capital liées à la déroute des dettes espagnole ou italienne se sont en effet estompées. De quoi rendre possible un retour à la normale…” poursuit le journal Les Echos, dans un article paru quelques jours plus tôt.

Résultat : en janvier dernier, pour la première fois depuis 2011, l’assurance-vie a enregistré une collecte nette (différence entre versements et retraits) de 3,8 milliards d’euros (13 milliards de cotisations et 9,2 milliards d’euros de retrait) !

Source: FFSA

L’assurance-vie reprend des couleurs et les épargnants sont de nouveau de plus en plus séduits. Ils sont près de 40%, toujours selon l’enquête d’Ipsos, à avoir l’intention de remettre l’assurance-vie au cœur de leur stratégie d’épargne.

Source Ipsos

Renaissance de l’assurance-vie et faillite de la France

L’attractivité de ce placement de bon père de famille tient à son régime fiscal particulier. Certes son statut fiscal, déjà favorable, est devenu imbattable maintenant que la Loi de Finances 2013 et sa cohorte d’impôts nouveaux sont entrées en vigueur. Mais “pour combien de temps ?” devez-vous impérativement vous demander.

Car si le gouvernement a récemment expliqué que ce “placement très avantageux (…) le restera”, les professionnels du secteur, eux, en doutent. L’assurance-vie — comme toutes les réserves d’argent — est devenue une proie de choix pour l’exécutif qui pourrait bien y voir la solution pour renflouer les caisses désespérément vide de l’Etat.

Dans l’étude Ipsos publiée la FFSA, en cas de changement de règles fiscales, 69% des Français assurent qu’ils arbitreraient différemment, et 22% affirment qu’ils pourraient même retirer une partie de leurs avoirs…

Un scénario qui ne ferait pas les affaires du gouvernement, celui-ci comptant d’ores et déjà utiliser une partie de l’assurance-vie (1 400 milliards d’euros y sont placés actuellement) pour soutenir entre autre le secteur immobilier et favoriser la construction de logements.

Mais votre problème est différent : il réside dans la remontée des taux d’emprunt (et donc la baisse des obligations déjà en portefeuille qu’ont les assureurs). Cette remontée semble bien avoir commencé en ce début d’année. Que deviendront alors des rendements déjà très faibles des contrats en euros ? Des avantages fiscaux, c’est bien… à condition d’avoir un rendement positif !

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