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Et si on s’intéressait vraiment à la raison pour laquelle tant de gens n’utilisent pas de préservatif quand ils le devraient
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Serial lover

Pour lutter contre le sida, la fondation de Bill Gates promet de financer les travaux de celui qui proposera un nouveau concept de préservatif, capable de préserver le plaisir masculin.

Gislaine Duboc

Gislaine Duboc

Gislaine Duboc est sexologue et psychothérapeute.

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Atlantico.fr : Les Français ne se sentent-ils pas concernés par la transmission de MST, et en particulier du VIH ? La population française se sent-elle immunisée ?

Gislaine Duboc : Le problème réside dans le fait qu’il n’y a pas de conscience du danger. Dans la tête des gens, le problème ne les concerne pas. C’est très difficile de faire comprendre aux couples qu’ils sont en  danger dans un contexte où le seul danger est le fait de ne pas être à la hauteur. C’est la compétition qui prévaut. Il n’y a aucune impression d’insécurité en ce qui concerne la sexualité et les maladies sexuellement transmissibles. Elle peut apparaître après l’acte sexuel sous la forme d’angoisse (« Merde qu’est-ce que j’ai fait »).

D’autre part, la population française a une éducation liée aux films pornographiques pour l’essentiel et aujourd’hui on peut observer que dans l’industrie du porno, l’utilisation du préservatif est quasi-inexistante. La culture sexuelle qui se développe aujourd’hui est sans l’utilisation du préservatif.

60% des jeunes Français seulement utilisent des préservatifs en France, comment peut-ont les sensibiliser davantage ?

L’éducation sexuelle à l’école doit se démocratiser. L’Education nationale a beaucoup de lacunes sur ce point. Par exemple si on regarde les pays scandinaves, les instituteurs éduquent les enfants dès le primaire aux thématiques sexuelles et d’hygiène, ce qui entraîne un comportement plus enclin à l’utilisation de préservatifs et aux méthodes de contraception. Il est indispensable que les nouvelles générations soient sensibilisées très tôt et de manière régulière aux questions de sexualité.

Le préservatif traditionnel présente-t-il trop de défauts pour ses utilisateurs ?

Le problème majeur est qu’il n’y a pas de culture érotique avec le préservatif en France. A partir de ce constat de nombreux défauts sont mis en avant pour justifier la non-utilisation de préservatifs. Celui qui revient de manière récurrente est la réduction du plaisir. Pour les femmes dans l’imaginaire certaines critiquent la sensation procurée par le latex, et développe dans certains cas des allergies.

En ce qui concerne les hommes, ils mettent en cause la diminution du plaisir et des sensations. Certains débandent, d’autres ne sentent rien au cours du rapport sexuel. Le problème est que les services sanitaires n’ont rien fait pour faire accepter le préservatif dans la société et créer l’automatisme. Le contrat que requiert le Sida pour les couples est d’arriver à se connaitre avant de débuter des rapports sexuels c’est-à-dire une véritable relation de confiance.

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