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Enthousiasme général pour les prévisions de croissance 2015 : quand un chiffre identique inquiétait l'Insee un an auparavant
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L'espoir fait vivre

Il y a un an, les prévisions de l’Insee pour l’année 2014 estimaient, qu'avec un acquis de croissance de 0,7% pour les deux premiers trimestres, la reprise était "poussive". Mais cette année, le même 0,7% est synonyme de freins qui "se desserrent"...

Nicolas Goetzmann

Nicolas Goetzmann

 

Nicolas Goetzmann est journaliste économique senior chez Atlantico.

Il est l'auteur chez Atlantico Editions de l'ouvrage :

 

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La publication ce jeudi 18 décembre de la note de conjoncture de l’Insee, note intitulée "les freins se desserrent un peu", suscite un enthousiasme non dissimulé de la part du gouvernement. Mais le gouvernement n’est pas seul. "Les bonnes prévisions de l’INSEE" pour Europe 1, "Cinq raisons de croire à la reprise, selon l’Insee," pour Le monde, ou encore "pour 2015, l’Insee voit de petits rebonds" pour Libération.

François Hollande viendra immédiatement confirmer la bonne nouvelle en déclarant que "Nous avons effectivement des situations meilleures" et que "la zone euro est solide". Le temps est à l’optimisme, c’est vraiment super. Il suffit de regarder à nouveau le titre de la note de l’Insee pour comprendre que le verre est plutôt vu comme étant à moitié plein. Soit.

Mais que dit l’Insee ? Qu’en 2015, la croissance française sera à la hausse. Que l’acquis de croissance pour les deux premiers trimestres de 2015 sera de 0.7%. Voilà. La nouvelle est bonne. Mais que disait l’Insee en décembre 2013 pour l’année 2014 ?

En décembre 2013, l’Insee titrait "Reprise poussive". S’il est évident que les termes choisis en 2014 - "les freins se desserrent un peu" - sont plus favorables que ceux de 2013 - reprise poussive -, la réalité chiffrée est pourtant assez similaire.

La "reprise poussive" de la fin de 2013 signifiait un acquis de croissance de 0.7% pour les deux premiers trimestres 2014. En 2014, "les freins se desserrent" à... 0.7% également. La cartographie sémantique des prévisions de croissance semble donc obéir à des procédures complexes.

En 2014, l’Insee a beaucoup révisé ses prévisions. Il n’est évidemment pas question de le reprocher à l’institut, car il en a été ainsi pour chaque organisme, et que l’exercice est très périlleux. Ainsi, après les anticipations de 0.7% d’acquis de croissance, pour les deux premiers trimestres de l’année, pointés dans la note "reprise poussive", une nouvelle note de conjoncture arrive en mars. Les 0.7% persistent à 0.7%  dans une note titrée "la zone euro retrouve un peu de tonus".

Puis, le mois de juin arrive et sa note de conjoncture intitulée "la croissance revient mais ne décolle pas "l’Insee prévoit cette fois-ci une croissance de 0.7% pour l’année 2014. Enfin, en octobre dernier, la révision frappe une dernière fois la croissance qui atteint cette fois-ci le chiffre de 0.4% dans une note cette fois nommée "la reprise différée".

L’optimisme de François Hollande et, par extension, de l’ensemble de l’exécutif français est parfaitement incompréhensible. Car malgré les points positifs que sont le baisse du pétrole et la baisse de l’euro, les dernières prévisions de croissance de la Banque centrale européenne ont été, elles aussi, fortement revues à la baisse. En septembre dernier, la BCE anticipait encore une croissance à 1.6% au sein de la zone euro en 2015, mais ses prévisions de décembre sont ressorties à 1%.

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