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L’économie mondiale 
ne peut se passer de l’Europe
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EDITORIAL

Le monde de la finance va-t-il revenir à la raison ? L’accord au forceps obtenu à Bruxelles pour sauver la zone euro a été salué par une hausse spectaculaire des places boursières.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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En vingt-quatre heures l’aversion au risque qui traumatisait les investisseurs a été balayée pour faire renaître espoir et confiance. Mais pour combien de temps ? Car rien n’est plus versatile que l’humeur des marchés à une époque que Valéry Giscard d’Estaing qualifiait récemment de « surréaliste ».

Le monde vit un psychodrame permanent depuis que la crise des subprime a éclaté il y a trois ans. Et l’opinion assiste médusée à des événements qui lui sont de moins en moins compréhensibles. Comment expliquer que l’un des plus petits Etats de la communauté européenne, la Grêce, qui représente un pour cent de son produit intérieur brut, ait pu mettre à ce point le feu aux poudres et faire craindre un éclatement de l’union ? Comment peut-on annoncer dans certains milieux la fin de l’euro, alors que la monnaie européenne ne s’est jamais aussi bien portée et a gagné en dix ans cinquante pour cent sur le dollar ?

A ces paradoxes, il faudrait ajouter la teneur du compromis signé à Bruxelles dans la nuit du 26 octobre dont la complexité échappe même à la compréhension de bien des chefs d’Etat de la Communauté, à fortiori de l’opinion publique. Au-delà du byzantinisme d’un accord qui va faire les délices des techniciens de la finance, ce sont aujourd’hui les aspects psychologiques qui sont le plus importants.

L’Europe a compris que le monde entier prenait au sérieux son angoisse communicative qui semait un trouble généralisé avec pour conséquence un repli sur soi, conduisant à épargner à tout prix, à refuser l’investissement et à miner la croissance. En se déclarant prêts à lui venir en aide, les grands pays comme la Chine, la Russie ou le Japon peuvent redonner confiance à la liquidité internationale, abondante mais timorée, pour sortir de ses cachettes et irriguer à nouveau l’économie mondiale. Le G 20 qui se réunira à Cannes la semaine prochaine devrait concrétiser ces espoirs et barrer la route à la récession menaçante.

L’Europe sait désormais que les Etats-Unis comme la Chine ont besoin d’elle pour assurer leur prospérité, en favorisant leurs exportations.  Pékin mise sur l’euro pour diversifier ses réserves de change massives constituées dans un dollar qui s’affaisse au fil du temps. Mais pour que ce « choc de confiance » comme l’appellent déjà certains observateurs, ne soit pas un feu de paille, il faut que l’Europe cesse de pratiquer une politique de « saute-moutons » en allant de crise en crise, mais se donne une vision à long terme en se fixant un cap qui puisse durablement ramener la confiance. Elle ne doit pas s’enfermer dans des solutions techniques de court terme, mais tracer un projet de longue durée qui lui apporte ce supplément d’âme indispensable à l’adhésion des peuples.

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