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Économie : enfin de bonnes nouvelles du front ?
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Revue d'analyses (financières)

Dans l’œil des marchés : Dominique Trenet, stratégiste dans une société de gestion indépendante, dresse, chaque mardi, un panorama de ce qu'écrivent les analystes financiers et politiques les plus en vue du marché.

Dominique Trenet

Dominique Trenet

Dominique Trenet est stratégiste dans une société de gestion indépendante

Chaque semaine, il réalise pour Atlantico une synthèse des opinions les plus significatives sur l’évolution de la crise que nous sommes en train de vivre.

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Il y a de bonnes nouvelles aux États-Unis ainsi qu’en Europe nous explique The Economist cette semaine. La catastrophe a été évitée. Les perspectives dans les économies émergentes sont meilleures qu’il y a quelques mois. Le seul problème, c’est que les hommes politiques peuvent gâcher le mouvement de reprise économique à tout moment…

En Europe, on est dans uneséquence favorable qui a apporté des changements politiques (Mario Monti, Mario Draghi) et monétaires (LTRO ou opérations de refinancement à long terme), mais elle est en train de s’achever. Il faut maintenant sortir de la récession tout en menant à bien des programmes de consolidation budgétaire nous explique Bruno Cavalier l'économiste en chef de Oddo.

Les investisseurs qui ne croyaient pas à la hausse sont déstabilisés. Ils sont bien obligés de reconnaitre que les liquidités apportées au système bancaire à un taux d’intérêt particulièrement bas, ont un effet favorable sur les actifs à risque notamment les actions et les matières premières. Pour Christopher Potts, le stratégiste de Cheuvreux, qui avait très bien identifié le mouvement de reprise à la fin de l’année dernière, il convient désormais d’être plus prudent.

Marchés actions : les chartistes sont inquiets pour le court terme

Aux États-Unis, l’économie est la plus avancée sur la voie de la diminution de l’endettement, c’est ce que montre bien la dernière étude de McKinsey Global Institute. Cela explique dans une certaine mesure l’optimisme des investisseurs. Il est trop important selon Walter Zimmerman de iCap car il est comparable à celui qui prévalait au plus haut de la bulle internet. Il voit l’indice S&P 500 rebaisser autour de 1000 vers la fin de l’année. Pour David Rosenberg de Gluskin Sheff, rien n’est résolu. Il fait remarquer que les administrateurs des sociétés, ceux que l’on qualifie souvent « d’initiés » ont vendu pour 6 milliards de dollars d’actions le mois dernier. Le ratio vente/achat atteignant le niveau historique de 13 ! Si nous n’avons pas de QE3, ce qui semble probable compte tenu de l’amélioration des indicateurs économiques,nous devrions d’après Barry Knap, US Equity Stategist de Barclays, une baisse du marché comme cela s’est produit à la fin des programmes d’injection de liquidités de QE1 et QE2. En face du camp des baissiers on note la position, presque toujours optimiste de Bob Doll, le Chief Equity Strategist de BlackRock : l’indice S&P 500 devrait se retrouver à 1450 à la fin de l’année.

En Chine, le limogeage très médiatique de Bo Xilai ancien Secrétaire du Parti Communiste de Chongqing, ex-ministre du Commerce a été remplacé par le vice Premier ministre Zhang Dejiang. Il représentait une ligne qui voulait incarner une autre voie plus douce pour les pauvres, moins inégalitaire, plus sociale en un mot plus socialiste. Joyce Poon de GaveKal fait remarquer dans sa dernière note que des réformes sont absolument nécessaires pour assurer au pays une croissance régulière. Adrian Mowat de JPMorgan pense que ce sera très difficile d’éviter un ralentissement plus prononcé de l’économie. Si c’était le cas, il laisse prévoir une baisse significative des matières premières.

L’Europe se paye désormais 10,8 fois les bénéfices estimés pour les douze prochains mois. Selon Gary Baker de BOA ML ce niveau est en décote de 20% par rapport à la moyenne historique. Il constate que l’indicateur composé de l’OCDE marque une nouvelle amélioration, ce qui pourrait selon lui constituer un tournant. Un autre phénomène est en train de se poursuivre, c’est celui de la diminution de la capitalisation boursière du marché européen. D’après Edmund Shing « European equity Strategist » de Barclays. Le niveau extrêmement bas des taux profite non seulement aux gouvernements mais aussi aux entreprises. Cela va leur permettre de se lancer dans des OPA en cash et surtout de procéder au rachat de leurs propres actions ce qui un élément positif pour soutenir le cours des valeurs européennes.

Au Japon, l’indice Nikkei se rapproche de 10 000. Pour que le mouvement se poursuivre il faudrait poursuive sa baisse surtout contre les monnaies asiatiques.Pour le moment, Kenji Abe, stratégiste de Citi à Tokyo note que ce sont essentiellement les investisseurs étrangers qui achètent.

Sur les marchés émergents, les cinq les plus attractifs selon Michael Patterson de Boomberg Markets sont en ce moment : la Chine, la Thaïlande, le Pérou, le Chili et la Malaisie.

Le Vietnam est de nouveau à la mode. Le Ho Chi Minh Index a monté de 26% depuis le début de l’année, mais il est encore 71% en dessous de son plus haut de 2009. Kevin Snowball gérant du fonds PXP Vietnam AM note que le rythme de hausse de l’inflation est en train de ralentir et que le pays est en train de remplacer de plus en plus la Chine pour les fabrications « low cost ». Ses trois valeurs favorites sont en ce moment : Vinamilk, FPT Corp et Sacombank.  

Le Myanmar (ex Birmanie) fait son apparition dans les commentaires des analystes spécialisés sur les « Frontier Markets ». Chris Wood en charge de la stratégie chez CLSA vient de passer quelques jours dans le pays. Il en retire l’idée que si la situation politique évolue favorablement, ce qui semble être le cas selon lui, le pays pourrait bientôt faire partie des pays offrant des perspectives d’investissement attractives.

Marchés obligataires : les taux vont remonter aux États-Unis

Sur les obligations américaines la correction a commencé. Pour Charles Gave de GaveKal à Hong Kong, nous entrons dans un marché baissier d’anthologie sur le marché obligataire US , ce qui va amener nombre de commentateurs a annoncer une baisse du marché des actions (hausse des taux = baisse des marches”, ce qui est faux. Il y a eu 7 grandes hausses des taux depuis 1982 aux USA, deux fois le marché des actions n’a rien fait, cinq fois, il est monté très fortement , et ceci pour une raison toute simple : la hausse des taux anticipait non pas une hausse d’inflation, mais une hausse de l ‘activité économique , par définition favorable aux actions. Donc les taux ont commence à monter fortement aux USA et c’est une très bonne nouvelle. Cela incite encore à sur représenter les actions américaines et le dollar dans les portefeuilles. D’ailleurs, depuis trois ans, les actions US ont surperformé les actions françaises de plus de 50 % et ceci devrait selon lui continuer.

Le mur de la dette en Europe s’élevait à 810Md€au début de l’année. C’est le montant que les pays européens devaient emprunter en 2012. A ce jour 228 milliards d'euros ont été émis par les états emprunteurs. La Belgique a couvert 47% de ses besoins 2012, l’Espagne 43%, La France 32% et l’Italie 20%.

Le transport maritime va plutôt bien en Grèce et très mal en Allemagne…Une fois n’est pas coutume…Willbur Ross le légendaire investisseur américain, vient d’ailleurs d’annoncer qu’il commençait à investir dans les transports maritimes, notamment dans les container.

Le vieillissement de la population est un des thèmes d’investissement préféré de Joseph McNay gérant chez Essex Investment Management. Les « baby boomers » nés après la seconde guerre mondiale ont plus de 60 ans. Parmi les problèmes de santé qu’ils rencontrent il y a le problème des yeux. C’est pourquoi il a dans son portefeuille : Staar Surgical qui fabrique des lentilles, Regeneron Pharmaceuticals, un laboratoire qui fabrique plusieurs produits pour les maladies oculaires et enfin Elan Pharmaceuticals qui est un fabriquant de produits génériques qui possède un produit en cours d’homologation pour combattre la maladie d’Alzheimer.

Or : les mines d’or capitalisent actuellement 400 milliards de dollars contre 80 milliards de dollars il y a cinq ans. La capitalisation des ETF a été multipliée par trois pendant la même période. Pour Rachel Benepe co-gérante du Fonds Eagle Star, le métal jaune reste le seul moyen de protéger un portefeuille contre les aléas imprévisibles. Chen Zao Managing Editor de BCA est aussi optimiste sur les mines d’or. Il considère que le récent repli est un point d’entrée qu’il faut mettre à profit.

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