Didier Queloz (Prix Nobel de Physique 2019) : « Soyez responsable de votre vie »<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Société
Mathilde Aubinaud et Philippe Branche publient « Ce que les Nobel ont à nous dire : Dix conseils de prix Nobel » aux éditions VA Press.
Mathilde Aubinaud et Philippe Branche publient « Ce que les Nobel ont à nous dire : Dix conseils de prix Nobel » aux éditions VA Press.
©Odd ANDERSEN / AFP

Bonnes feuilles

Mathilde Aubinaud et Philippe Branche publient « Ce que les Nobel ont à nous dire : Dix conseils de Prix Nobel » chez VA Editions. Et si votre mentor était l’un des prix Nobel ? Que peut-on en apprendre nous-mêmes pour nous améliorer ? Les auteurs sont partis à la rencontre de prix Nobel pour comprendre les boussoles qui aiguillent leur vie. Extrait 1/2.

Mathilde Aubinaud

Mathilde Aubinaud

Mathilde Aubinaud est diplômée d’ASSAS et du CELSA. Communicante, plume et auteure, elle enseigne la communication des organisations et l’étude des médias. Elle intervient régulièrement dans les médias pour analyser la communication publique. 

Voir la bio »
Philippe Branche

Philippe Branche

Philippe Branche est ancien élève de l’Université de Pékin et de l’Université des Langues de Pékin. Il travaille dans le secteur financier et contribue régulièrement pour Forbes France et Asie.

Voir la bio »

Soyez responsable de votre propre vie

Didier Queloz (Physique, 2019)

« L’homme n’est rien en lui-même. Il n’est qu’une chance infinie. Mais il est le responsable infini de cette chance. » Albert Camus (Littérature, 1957) – Carnets II

Suis-je responsable de ma vie ?

Comment prendre des décisions qui me seront bénéfiques ?

Comment poser des choix qui auront une incidence sur les cinq prochaines minutes comme sur les cinq prochaines années ?

Le talent comme titre de responsabilité, la responsabilité comme invitation à agir. « Ceux d’entre nous qui ont eu le privilège de recevoir une éducation, des compétences, des expériences et même du pouvoir doivent être des modèles pour la prochaine génération de dirigeants ! » Pour la première femme africaine à recevoir le prix Nobel, Wangari Maathai (Paix, 2004), cette responsabilité est un devoir et non un choix. Doit-on s’engager personnellement pour un monde meilleur ou bien prendre appui sur les autres, que ce soit notre famille, nos amis ou bien un État ? Est responsable celui qui est dans l’obligation de répondre et de se porter garant. Il s’agit aussi de celui qui est à l’origine d’une action causée, en anglais, « response ». Celui qui a conscience de sa responsabilité donne une réponse. Il agit. « Vous devez vous battre pour votre vie. C’est la condition principale à laquelle vous la détenez » considère ainsi l’écrivain canadien-américain Saul Bellow (Littérature, 1976). Et, cela, peu importe les circonstances.

I. Agir malgré les vents contraires

Les vents contraires soufflent à certains moments de nos vies. Pourtant, il s’agit de garder un certain idéal et de regarder en face ses peurs et de les affronter en se mettant à distance de soi et de ses réflexes à travers des détours. À l’opposé de la responsabilité, apparaît la lâcheté qui consiste à refuser d’éventuelles prises de risque ou de danger. Vivre aux crochets d’un autre, de la famille comme de la société. Avec la responsabilité, je décide de m’engager moi et personne d’autre. L’une des premières femmes juges d’Iran, première femme présidente du Tribunal de Grande Instance de Téhéran, première femme musulmane lauréate du prix Nobel, Shirin Ebadi (Paix, 2003) ne se laisse pas faire et est un bel exemple de résilience. Avec la Révolution Islamique, la diplômée de droit de l’Université se voit reléguée au statut de greffière comme les autres magistrates iraniennes. Elle démissionne. Quel rôle décidez-vous d’endosser pour vous-même et pour votre entourage ? Votre responsabilité vous concerne vous-même au regard des autres, mais avant tout envers vous-même. À quoi tenez-vous véritablement ? Qu’est-ce qui vous importe ? Le prochain entretien avec Didier Queloz contiendra des clefs de discussion pour avoir des comportements d’adultes tout conservant un esprit d’enfant.

II. Ce que le Nobel Didier Queloz a à nous dire

La responsabilité sous le regard de Didier Queloz

Didier Queloz naît à Genève en 1966 où il effectue son doctorat en 1995 et reçoit le Prix Nobel en 2019 avec son directeur de thèse à l’Université de Genève, Michel Mayor pour la découverte de la planète géante en orbite autour du soleil, qu’ils baptisent l’étoile 51 Pegasi b. Ils sont à l’origine de « la révolution des exoplanètes » en astrophysique.

 « J’ai survécu à cette découverte »

Le succès n’arrive jamais sans avoir vaincu des obstacles. « Pendant 5 ans, personne ne nous a crus ou presque. Cela a été très difficile pour moi. J’ai d’ailleurs l’habitude de dire “j’ai survécu à cette découverte”. J’ai mis du temps à prendre plaisir avec cette découverte. Et lorsque vous êtes aussi jeune et que vous vous rendez compte que vous avez fait la plus grande découverte de votre vie au tout début de votre carrière, vous vous retrouvez dans une situation plutôt étrange. J’aurais pu arrêter de travailler, mais je ne l’ai pas fait parce que j’aime la science. ». L’astronome se souvient du moment où il apprend la nouvelle et de l’incompréhension qui règne alors chez ses pairs à la suite de cet événement hors de notre système solaire : cette planète que l’on nomme « exoplanète » ou « planète extrasolaire ». « Une découverte que l’on a faite, il y a près de vingt-six ans maintenant ». Avec son directeur de thèse, Michel Mayor, il se remémore : « nous avons montré que les planètes n’étaient pas forcément comme nous les attendions ». Depuis, Didier Queloz a su détecter des centaines de planètes.

« Pour réussir sa vie, il faut relâcher le rebelle que l’on a en soi ! »

« Pour réussir sa vie, il faut relâcher le rebelle que l’on a en soi ! Si l’on écoute trop les autres, on ne va pas faire quelque chose qui nous convient parfaitement, mais plutôt d’ennuyant et de convenu. J’ai toujours essayé de chercher la zone grise et de faire quelque chose de nouveau. » Une perception compliquée. Son jeune âge n’a alors guère aidé. Il effectue cette découverte phénoménale alors qu’il ne fait qu’entamer sa carrière. « J’étais un jeune doctorant, ce qui, en soi, n’a rien d’étonnant. Les découvertes majeures sont faites par des jeunes gens, on l’oublie souvent », se rappelle Didier Queloz, convenant, ainsi, qu’il faut toujours « un certain temps pour que les découvertes s’établissent ». En découvrant une exoplanète, « c’est un véritable monde qu’on a soulevé ». Une détection qui a déclenché aussi bien un vif intérêt que des protestations. « J’ai une curiosité excessive, presque maladive. J’ai besoin de comprendre et ne me satisfais pas des réponses a priori », explique le membre de la Royal Society, institution londonienne prestigieuse fondée en 1660 qui promeut les sciences. D’ailleurs, pour lui, « les scientifiques sont simplement des gens qui ont gardé un esprit d’enfant. Comme eux, ils aiment gagner et comme eux ils aiment être récompensés. Il y a dans l’adulte un enfant qui aurait besoin constamment d’éducation. Vous ne pouvez apprendre que parce que vous êtes curieux. Renforcez votre volonté ainsi sans être spectateur de votre vie. ».

En souriant, Didier Queloz ajoute : « avec les choix que l’on fait, les initiatives que l’on entame, on engage sa responsabilité. J’ai, malgré tout, l’impression d’avoir toujours vingt ans dans ma tête ! Mais je n’ai pas épuisé ma soif de comprendre. Elle est restée intacte ». Sa curiosité se traduit, effectivement, au quotidien : « j’aime beaucoup lire, je m’interroge et m’intéresse à beaucoup de choses, j’ai réussi à maintenir jusqu’à aujourd’hui cette flamme vivante et si j’arrive à communiquer l’enthousiasme que je vis, j’aurais réussi quelque chose ».

Les conseils du Nobel Didier Queloz

« Vous êtes responsable de vos choix et de vos actes. N’ayez pas peur de poursuivre votre chemin ».

Responsabilité : des grandes questions de l’homme

Pour Didier Queloz, « Il y a, selon moi, trois questions fondamentales :

1. L’origine de la matière

2. L’origine de la vie

3. La question de la conscience

“Il faut reconnaître que chacun a le droit et la responsabilité d’essayer de comprendre par lui-même les choses importantes. Après avoir passé beaucoup de temps à observer les étoiles, je m’intéresse aujourd’hui à la création de la vie. Le problème que l’on doit résoudre consiste à savoir comment on met en place une expérience chimique qui prend le contrôle sur elle-même et génère ses propres ingrédients.” Celui qui a obtenu de la Société suisse de Physique le prix de la meilleure thèse de physique générale en 1996 considère que “la science aborde des questions fondamentales déjà mises en relief dans des textes à travers la spiritualité, la religion, mais sous un angle différent.” Des réflexions qui tendent à se poursuivre avec une autre grille de lecture. En effet, “c’était alors la seule manière d’en parler auparavant. Maintenant, on les aborde de façon systématique à partir de faits expérimentaux”. “Il y a trop d’étoiles, de planètes et de galaxies pour que nous soyons seuls” » conclut-il.

Le prix Nobel vu par le Nobel Didier Queloz

« Le Nobel n’est pas un prix comme un autre ! Le prix Nobel, c’est le prix des prix. Il porte quelque chose d’extrêmement fort, à savoir l’esprit d’Alfred Nobel. C’est un visionnaire extraordinaire qui avait compris un message extrêmement simple : “la connaissance est un bien universel partagé par toute l’humanité et ne s’arrête pas à votre langue. Et la science est internationale, fruit de grandes collaborations”. Lorsque vous êtes dépositaire du Prix Nobel, vous êtes un peu dépositaire de l’idéal d’Alfred Nobel… En effet, avant ou après ce prix, je demeure le même. En revanche, il y a une attente beaucoup plus importante. Lorsque vous obtenez le Nobel, vous héritez en quelque sorte d’une fonction, celle de “diplomate de la science”. »

III. Que faire ?

Vous souhaitez un monde meilleur, plus juste ? Eh bien commencez à le faire : qui t’en empêche ? Fais-le en toi et autour de toi, fais-le avec ceux qui le veulent. Fais-le en petit, et ce monde grandira.

Prenez soin de vous, comme vous prendriez soin de quelqu’un d’autre

Beaucoup d’entre nous sont meilleurs à s’occuper de leurs chiens que d’eux-mêmes. Vous pouvez vous autosaboter quotidiennement – en ne prenant pas soin de votre santé ou en ne tenant pas les promesses que vous vous faites. Vous commencerez à mieux assumer vos responsabilités en prenant soin de vous, à l’intérieur comme à l’extérieur. Le maquillage comme les soins peuvent être vos alliés. Un Nobel a, d’ailleurs, créé une marque pour vous y aider : « Noble Panacea ». Lancée au MET en 2019, elle applique les travaux menés sur les molécules du chimiste écossais Sir Fraser Stoddart (Chimie, 2016). Le chimiste a inventé, la « Technologie Organic Super Molecular Vessel TM » qui « rend les produits Noble Panacea jusqu’à dix fois* plus performants, ce qui démultiplie les propriétés régénérantes et réparatrices de nos principes actifs ». Des compléments alimentaires, comme le zinc ou la spiruline, se révèlent être de grands appuis pour renforcer cellules et énergie ! Autre complément à privilégier pour le métabolisme ; la vitamine C. Deux fois prix Nobel dans deux catégories différentes, Linus Pauling, surnommé le pape de la vitamine C4 (Chimie, 1954, Paix, 1962) a popularisé son usage.

Optimisez votre sommeil

Continuons avec d’autres idées pratiques de Nobel pour prendre soin de nous. À quelques minutes près, la sonnerie stridente d’un appel déterminant aurait pu bousculer son rythme circadien – cycle de 24 heures alternant état de veille et état de sommeil. Lorsque le chronobiologiste américain Michael Rosbach répond à l’appel du Comité Nobel, en octobre 2017, il est à peine réveillé et encore en pyjama. Co-récipiendaire du Nobel, le chercheur a été récompensé avec Jeffrey C. Hall et Michael W. Young « pour leurs découvertes de mécanismes moléculaires contrôlant le rythme circadien » . Les trois chercheurs américains ont réussi à identifier un gène qui code pour une protéine qui s’accumule pendant la nuit, mais se dégrade pendant la journée. Les organismes vivants ont donc une horloge biologique interne qui les aide à s’adapter au rythme régulier de la journée. Ainsi, lorsque le rythme circadien se retrouve déréglé, des désordres apparaissent. Vos réflexes et habitudes seront une manière d’apprécier votre sommeil. Aux premiers bâillements le soir, ne tardez pas. En semaine, comme le week-end, endormez-vous et réveillez-vous à une heure fixe en vous éloignant des écrans. Soyez attentifs à vos besoins de sommeil et réajustez-vous si cela est nécessaire. En gagnant quelques précieuses heures de sommeil supplémentaires, le coach américain Hal Elrod propose un réveil matinal avec la méthode de développement personnel, Miracle Morning. Prenez profit de la première heure après votre réveil. Petit à petit, vous modifierez vos habitudes. Occasion de fixer des pensées et réflexions du moment. Il faut en moyenne trente jours pour qu’une habitude soit ancrée. D’ailleurs, Isaac Bashevic Singer (Littérature, 1978) considère, « pour ceux qui sont prêts à faire un effort, de grands miracles et de merveilleux trésors sont en magasin »

Faites la différence entre les tâches et les objectifs

Il faut dans la mesure du possible différencier les tâches des responsabilités. La tâche est un travail précis à exécuter alors que la mission est une charge, un ensemble d’actions à mener afin d’atteindre des objectifs. Je suis responsable d’objectifs c’est-à-dire de mettre en place les tâches nécessaires afin de réaliser le but fixé. Détectez les individus qui confondent objectifs et tâches, parce que s’ils ne savent pas faire cette distinction, vous ne pouvez pas leur confier de responsabilités. Ces dernières tiennent d’ailleurs aussi du langage : évitez le « nous » et le « ils » anonymes, car ils masquent la responsabilité personnelle. Soyez attentif aux « devrait » théoriques, bien souvent vagues et improductifs. Faites remonter l’information lorsque vous ne pouvez pas assumer correctement vos responsabilités et assurez-vous que les personnes qui travaillent pour vous agissent de la sorte proactivement. Pour cela, il faut définir la hiérarchie et les responsabilités le plus clairement possible. Qu’en est-il de la quête d’une richesse toujours plus grande ? Est-elle un chemin assuré vers le bonheur ? On vous répondra « Oui, mais » en suivant l’étude menée par le psychologue et économiste Daniel Kahneman (Économie, 2015) et l’économiste Angus Deaton (Économie, 2015) en 2010. Pour ces chercheurs, l’argent rend plus heureux jusqu’à un certain seuil : 75 000 $/an. Au-delà, il n’y a pas d’impact sur le bien-être émotionnel des individus. Souvenez-vous enfin du Nobel norvégien Sigrid Undset (Littérature, 1928) remarquant : « Nous avons un travail dont nous vivons, mais nous ne pouvons pas vivre pour ce travail ». 

« Je » n’est pas un autre

Faites l’exercice : dites « je veux » et « je décide ». Refusez de vous fondre dans la masse et décidez d’être le sujet de vos phrases comme de votre parcours de vie. « La vie passe et nous la laissons passer comme l’eau d’un fleuve, et ce n’est que lorsqu’elle manque que nous réalisons qu’elle manque. » remarque le Nobel sarde Grazia Deledda (Littérature, 1926). Ne vous contentez pas d’être seul spectateur et de laisser les autres décider à votre place les choix qui sont les vôtres. En assumant vos responsabilités, en posant un « je », vous décidez dès lors de vous remettre au centre du jeu. « Je proclame que je suis plus forte que la peur, plus forte que le terrorisme, plus forte que la violence » affirme Malala (Paix, 2014) alors âgé de dix-sept ans. Dans son discours de réception du Nobel, la militante pakistanaise engagée pour les droits des femmes relate ainsi : « le 9 octobre 2012, les Talibans m’ont tiré sur le côté gauche de mon visage. Ils ont tiré sur mes amis aussi. Ils pensaient que les balles allaient nous faire taire. Mais ils ont échoué ». Alors que certains font face à l’horreur, à l’indicible, ils décident de vivre pleinement leur existence en ne se dédouanant pas. L’écrivain hongrois Imre Kertész (Littérature, 2002) a, quant à lui survécu aux camps d’extermination. « Au fond des grandes découvertes, même si elles se fondent sur des tragédies extrêmes, réside toujours la plus admirable valeur européenne, à savoir le frémissement de la liberté qui confère à notre vie une certaine plus-value, une certaine richesse en nous faisant prendre conscience de la réalité de notre existence et de notre responsabilité envers celle-ci ». Il s’agit là de mettre en valeur ce que représente le potentiel de liberté sur l’existence, aussi sombre soit-elle.

Ne vous contentez pas d’agir par défaut

Essayez de contredire le Nobel d’économie Richard Thaler (Économie, 2017), spécialiste de la finance comportementale et des biais cognitifs : « Les gens ont une forte tendance à accepter le statu quo ou l’option par défaut. L’une des causes du biais du statu quo est le manque d’attention. Beaucoup de gens adoptent ce que nous appellerons l’heuristique “oui, peu importe ». Tout ce qui augmente la liberté individuelle, augmente aussi la responsabilité individuelle. « En créant sa fondation pour la Paix, Alfred Nobel a reconnu que des individus pouvaient être des artisans de la paix. C’est facile, quelquefois, de se cacher derrière des groupes lorsqu’on ne fait pas grand-chose pour la paix. Mais lui, il a placé l’accent sur l’individu » explique Albert Lutuli (Paix, 1960) et président du Congrès National Africain (ANC). Veillez à ne pas perdre de vue la responsabilité personnelle dans la prise de décision de groupe tout en vous assurant que les personnes responsables sont ouvertes aux questions et commentaires des autres.

Exercez-vous à décider plus vite. Faites aujourd’hui ce que vous espériez pouvoir retarder à demain. Si vous manquez de temps, vous manquez, en réalité, de priorités que vous devez hiérarchiser. Plus on s’affranchit de barrières et d’obstacles que l’on s’est fixés, plus on décide de s’emparer de son destin et de jouer le premier rôle. Évoquant ses aspirations, la microbiologiste Emmanuelle Charpentier (Chimie, 2020) témoigne : « je pense que j’étais probablement intéressée par une vie qui serait unique ou du moins qui serait mon propre chemin avec mes propres décisions et peut-être de me distinguer parce que j’aurais fait mes propres choix ». Ce qu’un homme veut vraiment faire, il trouvera un moyen de le faire. C’est aussi ce que l’idée que l’on retrouve dans la célèbre phrase, « l’existence précède l’essence » de Jean-Paul Sartre (Littérature, 1964). Même s’il a refusé la récompense, l’écrivain de Saint-Germain-des-Prés est officiellement récipiendaire du prix, car le prix Nobel ne peut se refuser. Autrement dit, l’homme devient ce qu’il choisit de faire.

À RETENIR

Le livre que vous conseillez :

« Cosmos de Carl Sagan m’a marqué par sa qualité d’écriture. Il a été le premier à maîtriser la télévision et la vidéo. Il est plus qu’un scientifique ! »

Si vous aviez vingt-cinq ans aujourd’hui, que feriez-vous ?

« Je ne changerais rien ! Pourquoi changerais-je quelque chose d’extraordinaire ? Je ferais la même chose. »

Ce que nous avons aimé et retenu de l’entretien, le 18 octobre 2021 :

Son franc-parler et sa sincérité. Ses liens étroits tissés avec son directeur de thèse Michel Mayor. Tous deux entendent partager leur enthousiasme et leur passion de connaître.

Extrait du livre de Mathilde Aubinaud et Philippe Branche, « Ce que les Nobel ont à nous dire : Dix conseils de prix Nobel », publié chez VA Editions

Liens vers la boutique : cliquez ICI et ICI

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !