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Désolé pour les fumeurs raisonnables : une nouvelle étude montre qu’une seule cigarette par jour suffit à accroître significativement les risques cardiovasculaires
©LOIC VENANCE / AFP

Danger

Même les faibles consommateurs de tabac ont des risques accrus de développer des maladies cardiovasculaires par rapport aux non-fumeurs : le risque d’infarctus du myocarde commence avec 0 cigarette, car il suffit de respirer la fumée des autres.

Gérard Dubois

Gérard Dubois

Gérard Dubois est membre de l’Académie nationale de médecine, où il occupe la fonction de président de la Commission Addictions. Il est le co-auteur du rapport des "Cinq sages" au ministre des Affaires sociales sur la Santé Publique à l'origine de la loi Evin.

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Atlantico : Une étude du BMJ (British Medical Journal) pointe du doigt les risques beaucoup plus élevés pour les faibles consommateurs de tabac de développer des maladies cardiovasculaires par rapport aux non-fumeurs (50% de chance en plus d'avoir une maladie cardiaque et 30% de chances en plus de faire un AVC). Comment expliquer ces résultats ?

Gérard Dubois : Ce résultat n’est pas inattendu. Le risque d’infarctus du myocarde commence avec 0 cigarette, car il suffit de respirer la fumée des autres, ce que l’on appelle le tabagisme passif. C’est pour cette raison que des mesures d’interdiction de fumer sur les lieux de travail ou accueillant du public ont été prises à partir de 2006, au grand soulagement des Français. Cette exposition augmente à terme légèrement le risque de cancer du poumon par accumulation des substances cancérogènes de la fumée de tabac. Par contre, elle accroît substantiellement le risque d’infarctus du myocarde. C’est l’activation immédiate par la fumée de tabac, même en petite quantité pour un “petit fumeur” ou même chez le non-fumeur, des plaquettes sanguines qui explique cet effet qui est à court terme. Ces plaquettes activées favorisent la coagulation sanguine et la formation de caillots.Le risque est bien plus que proportionnel avec la dose qui peut paraitre modeste, mais ne l’est donc pas. Le risque d’infarctus et d’accident vasculaire cérébral augmente rapidement même avec de faibles doses d’exposition à la fumée de tabac, soit en la fumant directement, soit en l’inhalant passivement.

Le tabac est-il uniquement sans risque du moment que l'on y touche pas ?

En effet, la meilleure cigarette est celle que l’on ne fume pas. Il faut même éviter que les fumeurs puisse enfumer quiconque.

Au final est-ce que cette étude ne pourrait pas d'une certaine manière être contre-productive en décourageant  des personnes qui prévoient d'arrêter le tabac de manière progressive ?

Non. Les fumeurs qui ont abaissé leur consommation ne sont plus “satisfaits” d’être fumeur. Ils sont sur le chemin de l’arrêt. Qu’un fumeur abaisse sa consommation mérite tous les encouragements. Mais ils faut viser l’arrêt total et permanent le plus tôt possible. En effet, un fumeur de 20 cigarettes par jour, en changeant sa façon de fumer, peut continuer à recevoir sa “dose” avec seulement 5 cigarettes par jour. Il ne diminue pas son risque. S’il n’y parvient pas seul, il peut recourir à des aides, notamment médicamenteuses qui doublent, voire triplent ses chances de réussir un arrêt.

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