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Des quotas ethniques dans le foot ? Un scandale qui n’en est pas un
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Une petite phrase sortie du livre "Racaille football club" a fait sortir de ses gonds la ministre des Sports. Elle a l’indignation facile et sélective.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Mme Valérie Fourneyron doit certainement passer son temps et ses loisirs à lire ou à relire La Princesse de Clèves, Les Fleurs du mal et quelques délicieux romans de Radiguet. C’est pourquoi il lui a fallu presque deux mois pour découvrir que dans Racaille football club figurait un propos, proprement révoltant, du patron de l’Association des clubs professionnels de football.

Ce dernier a en effet, très timidement, osé déclarer que « tacitement » les clubs essayaient de panacher – avec une petite touche de blanc – leurs équipes. Ayant pris connaissance de cette déclaration, Mme Fourneyron, saisie par une sainte colère, s’est fendue d’un anathème valant excommunication. « Des propos scandaleux d’un autre âge » ! La ministre n’a pas jugé utile de préciser s’il s’agissait de l’âge de pierre ou de l’âge de bronze, mais connaissant le catéchisme en vigueur au gouvernement, on peut sans se tromper supposer qu’elle faisait allusion aux « heures les plus sombres de notre histoire ».

De quoi s’agit-il ? Le livre en question, dont on s’étonnera qu’il n’ait pas encore été brûlé en place publique, écrit – à charge – où et comment sont recrutés les footballeurs français. Révolue l’époque naïve et heureuse de la Coupe du monde en 1998 quand la France se pâmait devant les footballeurs « black-blanc-beur ». De ce symbole tricolore une couleur a disparu, les retransmissions de matchs à la télévision montrent à l’évidence laquelle…

Alors les entraîneurs et les président de clubs tentent, en catimini, d’introduire un tout petit peu de « diversité » (pas celle à laquelle on pense habituellement) dans leurs équipes. Le faire est toléré, le dire est un crime. Voilà pourquoi Valérie Fourneyron est en colère. Cachez ces quotas que je ne saurais voir… Car ces quotas-là sont réputés racistes, xénophobes et attentoires aux Droits de l’homme.

Il y a, on le sait, la bonne et la mauvaise graisse. De même il y a les bons et les mauvais quotas. Les bons sont nimbés d’une auréole de sainteté. On réclame, on exige, des visages « issus de la diversité » sur les écrans de télévision. On se désole, on s’indigne du faible nombre des mêmes à l’Assemblée nationale. Des associations fort bien relayées mènent un combat farouche pour que Blacks et Beurs soient mieux représentés à la direction des partis politiques.

Cela s’appelle la discrimination positive, une invention américaine abandonnée heureusement ces dernières années, car jugée, à juste titre, humiliante pour ceux qu’elle prétendait favoriser. Et pour la gauche française, résolument innovante, c’est tout nouveau tout beau… sauf quand il s’agit des Blancs parfaitement minoritaires dans le football. C’est ainsi et ça ne se discute pas tout comme les dogmes des religions révélées. Il est bien sûr tout à fait possible de ne pas s’intéresser (c’est mon cas) au spectacle de 11 types courant derrière un ballon. Mais marquer un but contre la bêtise peut donner de vraies satisfactions.

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