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Dans le logiciel de Macron, il manque un algorithme. Il porte un nom : celui de la France.
©ludovic MARIN / POOL / AFP

Défaut de fabrication

Le Président de la République a été programmé pour donner naissance à des start-ups. Or pour diriger une nation, il faut une âme.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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De Gaulle, c'est la France. Mitterrand aussi. Tous deux avaient lu les mêmes livres. Et jeunes, s'étaient laissés un peu séduire par l'Action Française. Chirac fut la France, sur un registre plus familier consistant à tapoter le cul des vaches.

Sarkozy fut français, très français. Précisément parce qu'il venait d'ailleurs. Du côté des Balkans. Quant à Hollande, il avait aussi une vision de la France, mais elle s'arrêtait aux châtaigniers de Corrèze. Et Macron ? Eh bien Macron, il est Macron !

Il ne sait pas – et surtout ne peut pas – comprendre qu'un pays qui balaye et efface son passé est tout à fait incapable de concevoir son avenir. Il ignore qu'un arbre, chêne, marronnier, bouleau, peuplier, a des racines sans lesquelles il ne serait pas.

Macron trouve cela vieillot à l'heure de la mondialisation et des réseaux sociaux. Dans sa pensée, telle qu'elle a été programmée, il n'y a place que pour le nouveau monde. L'ancien, celui où les mots dignité et identité faisaient encore sens, est pour lui une entrave à la jouissance infinie du présent. On savait depuis Vespasien que l'argent n'a pas d'odeur. On sait depuis Macron qu'il n'a pas de frontières.

La France a un passé. Lamentable et abjecte du temps de Vichy. Glorieux et héroïque avec les résistants du plateau de Glières qui par centaine sacrifièrent leur vie face à la Wehrmacht et aux miliciens. Macron s'y est rendu l'autre jour. Il aurait pu, s'il aimait vraiment la France, se contenter de leur rendre hommage.

Mais son logiciel lui a soufflé que l'occasion était bonne pour dépouiller Laurent Wauquiez de quelques suffrages. C'est pourquoi il a amené avec lui un Sarkozy complice et consentant.

Là dans ce cimetière où gisent ceux qui furent à l'époque les meilleurs d'entre nous, les deux compères se sont livrés un duo amoureux indécent. Une petite et médiocre manœuvre politicienne. Les morts des Glières méritaient mieux que ce spectacle. Les maquisards des Glières étaient la France. Macron décidément non. 

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