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La crise continue, 
mais les bourses relèvent la tête
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EDITORIAL

Accalmie temporaire ou retournement durable ? En quelques semaines, le sentiment a changé sur les places financières.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Les pays émergents ont donné le "la" avec une reprise des cours de dix à quinze pour cent, à l’image de l’Argentine (+ 14%) ou de la Russie ( plus de 15%). En Europe, le rattrapage s’est amorcé, le pays le plus touché par la crise, la Grêce, effectuant le rebond le plus vigoureux à plus de 16%, tandis que l’Allemagne progressait de près de 13%. La France enregistre une performance plus modeste, avec 6,5% pour le Cac, car les incertitudes liées à la campagne électorale freinent les initiatives. Il reste que la Bourse de Paris est à un plus haut depuis six mois et que certains grands titres de la cote, tels que Alstom, Eiffage, Renault ou la Société Générale ont progressé de 30% et plus depuis le début de l’année.

Cette évolution peut paraître paradoxale, alors que rien n’est réglé sur le plan de la crise européenne. Les solutions au problème grec, annoncées toujours comme imminentes,  sont repoussées de sommet en sommet, tandis que le chômage continue de progresser dans les pays du sud, ainsi qu’en France, où le gouvernement vient une nouvelle  fois de réviser à la baisse sa prévision de croissance, ramenée à 0,5% pour cette année.

Le nouveau comportement des places financières apporte pourtant  une espérance, car la vocation des marchés est d’anticiper. Un changement fondamental est en train de s’esquisser : on ne croit plus au pire. On a pris conscience de l’aberration commise il y a seulement quelques semaines, lorsque les investisseurs payaient un intérêt pour pouvoir acheter de la dette allemande, tant la psychose de la crise était forte. Aujourd’hui, on commence à revenir à la réalité.

Le scénario de l’explosion de la zone euro est écarté et  la menace de la crise systémique tant redoutée  s’éloigne. L’attitude de la banque centrale européenne y est pour beaucoup. Les cinq cents milliards apportés par celle-ci visent à apaiser progressivement les marchés, par une diminution sensible et régulière des taux de refinancement de la dette des Etats. Les dernières émissions de la France, se sont bien passées, l’emprunt à dix ans revenant à 2,89% seulement, témoignant que les craintes suscitées par la dégradation du triple A de Standard and Poors appartiennent déjà au passé.

L’amélioration de la conjoncture américaine contribue au renforcement de la détente, au moment où la Chine promet de venir en aide à l’Europe, dès lors qu’elle acquiert le sentiment que celle-ci avance lentement sur la voie du redressement sous la houlette allemande. Parallèlement, les banques centrales continuent d’inonder le monde de liquidités à des taux extrêmement bas. Dans un premier temps, cet argent revient sur les actions et s’investit sur les  titres qui avaient le plus souffert de la crise. Ensuite, dans une deuxième étape, les marchés du crédit devraient se réanimer  et l’on pourra à nouveau parler de croissance et d’emploi. Tout cela exigera du temps, beaucoup de doigté des banques centrales et une bonne dose de psychologie pour éviter le retour des grandes peurs. Car une hirondelle ne fait pas le printemps, mais elle en facilite l’éclosion.

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