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Contre les "diamants du sang", des diamants synthétiques fabriqués dans des micro-ondes en seulement 10 semaines
©Investdiamond.fr

Moins chers, plus éthiques

Ces pierres précieuses, plus éthiques, ont le vent en poupe, même si les entreprises qui dominent le marché des pierres précieuses naturelles, comme Alrosa en Russie et De Beers ne les voient pas encore comme une grande menace.

Aujourd'hui, les acheteurs regardent le prix avant la qualité. Si les pierres précieuses artificielles ne représentent qu'une fraction du marché mondial du diamant, qui représente 80 milliards de dollars (un peu plus de 71 milliards d'euros), la demande augmente à mesure que les acheteurs recherchent des diamants moins chers et dont l'éthique n'est pas entachée. En effet, les diamants souffrent de leur mauvaise réputation qui s'est accrue ces dernières années avec l'action d'associations humanitaire et l'industrie du cinéma. Ces dernières ont ainsi popularisé le terme "diamants du sang" pour pointer le rôle que l'exploitation minière du diamant a joué dans les conflits en Afrique.

Evidemment, l'exemple le plus célèbre est le film "Blod Diamond" (2006), portés par Leonardo di Caprio et Djimon Hounsou, qui avait alerté à sa façon sur les conséquences nombreuses de l'extraction de diamants en Afrique.

Les diamants naturels naissent à plus de 800 kilomètres de profondeur sous la surface de la Terre, sous des températures atteignant 2 200°C et une pression 1,3 million de fois plus forte que sur la planète bleue. Ils sont uniquement composés de carbone qui se cristallise de cette façon très spécifique grâce à ces conditions extrêmes. En quelques jours, il est possible de fabriquer des diamants synthétiques avec le matériel adéquat. Une alternative qui permet de répondre à la demande croissante.

Contrairement aux diamants d'imitation tels que l’oxyde de zirconium (ou zircone), les pierres créées dans les laboratoires ont les mêmes caractéristiques physiques et la composition chimique d'un vrai diamant. Ils sont fabriqués à partir de carbone placé dans une chambre à micro-ondes avec du méthane ou un autre gaz contenant du carbone et surchauffée dans une boule de plasma incandescent. Cela crée des particules qui se cristallisent en diamants , un processus qui peut prendre 10 semaines. 

A lire aussi : Pourquoi acheter des diamants est une absurdité économique

Les détaillants commencent à stocker les pierres précieuses artificielles. Aujourd'hui, un jeune consommateur se soucie peu d'où vient le diamant qu'il achète. Dans un sondage réalisé par Gemdax, un consultant basé à Anvers, seulement 45 % des acheteurs nord-américains de 18 à 35 ans préfèrent les diamants naturels.

Les entreprises qui dominent le marché des pierres précieuses naturelles, comme Alrosa en Russie et De Beers ne voient pas ces nouveaux diamants comme une grande menace car il s'agit d'une quantité infime. L'an dernier, seulement 360 000 diamants synthétiques ont été produits, alors que 146 millions de carats de pierres précieuses naturelles étaiet extraites en 2013, une estimation de Frost & Sullivan. La production de pierres cultivées en laboratoire devrait probablement passer à 2 millions en 2018 et 20 millions en 2026.

De son côté, l'ONU intensifie sa lutte contre ces diamants du sang. Un rapport confidentiel d’un groupe d'experts de l'ONU a été transmis au comité des sanctions de la République centrafricaine et au panel d'experts du Conseil de sécurité de l'ONU, ce mercredi 2 septembre. Selon le texte, le commerce illicite des diamants finance les grands acteurs du conflit et implique de plus en plus les pays voisins tels que le Cameroun et Tchad. Les experts ont mis en évidence le rôle du Cameroun dans le commerce des diamants de la guerre. Mais ils ne démontrent pas l'implication directe des autorités camerounaises dans le commerce.

D’après le document, toutes les parties impliquées dans le conflit profiteraient du commerce des diamants. "140 000 carats de diamants, d'une valeur de 24 millions de dollars, ont été clandestinement emmenés hors du pays depuis l'interdiction de 2013 de l'exportation des diamants bruts", poursuit le rapport. Le groupe d'experts a recommandé que le Conseil de sécurité exhorte les autorités de la RCA à suspendre le commerce de ce minerai. L'exportation de diamants en provenance de la RCA a été interdite en mai 2013 par le Processus de Kimberley, qui représente 81 pays, y compris les États-Unis, l'Union européenne, la Russie, la Chine et tous les principaux pays producteurs de diamants.

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