Constance Le Grip : "Nous sommes dans le déni face à l’entrisme des Frères Musulmans"<!-- --> | Atlantico.fr
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La députée Constance Le Grip en 2017.
La députée Constance Le Grip en 2017.
©Thomas Samson / AFP

Menace

L’entrisme des réseaux fréristes et de ses satellites infiltre toutes les principales instances européennes et internationales. Il se manifeste par une stratégie de propagande et d’influence qui ne cesse de croître a travers des réseaux et associations qui ont pignon sur rue.

Constance Le Grip

Constance Le Grip

Constance Le Grip est députée LR des Hauts-de-Seine.

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Atlantico : Lancé par le Conseil de l’Europe, la campagne « liberté dans le Hijab » a fait beaucoup couler beaucoup d’encre par sa naïveté. Dans quelle mesure l’Europe et la France sont touchés par l’entrisme musulman ?

Constance Le Grip : Ce que j’ai dénoncé, et je ne suis la seule, à la suite de cette campagne extrêmement choquante, c’est l’entrisme de certaines organisations, associations et réseaux fréristes, c’est-à-dire proches des Frères Musulmans. Je fais référence à l’entrisme d’un courant de pensée précis qui s’est incarné dans de nombreuses associations et organismes afin de porter l’idéologie politique des Frères Musulmans et l’islamisme politique. Beaucoup de ces réseaux s’en revendiquent et avancent de manière méthodique dans différentes instances. On l’a vu de manière flagrante à la faveur de cette campagne, mais il y a depuis longtemps des manifestations de noyautage, d’entrisme, de participation active. C’est une réalité dans des instances consultatives, dans des réponses à appels à projets, dans des formations qui se font sous l’égide du Conseil de l’Europe mais aussi de la Commission européenne. C’est également vrai au comité des droits de l’Homme de l’ONU, etc. La situation devrait nous alarmer et tout cela est très bien documenté. Les réseaux fréristes utilisent ces associations comme des réseaux d’influences à la manière de véritables chevaux de Troie afin de propager des messages contraires à nos valeurs.

Quels organismes sont concernés ?

On peut citer le Forum of European Muslim Youth and Student Organisations (FEMYSO), l'European Network against Racism (Enar), l’European Muslim Network, Empowering Muslim Women Across Europe, l’European Muslim Initiative for Social Cohesion (EMISCO), European Network on Religion and Belief (ENORB) et beaucoup d’autres associations. C’est extrêmement documenté, ces associations ont pignon sur rue. Ce sont souvent des associations de droit belge qui agissent auprès de l’UE. En France, c’était valable pour le CCIF qui a été dissout et renait sous une autre forme, le CCIE.

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Comment y faire face ? Est-ce encore possible ?

On peut bien sûr faire face aux stratégies d’influence et de propagande. Il faut d’abord faire un diagnostic précis et prendre conscience de la situation, avec lucidité, sans complaisance ni naïveté. Nous avons trop souvent rencontré, sur ces sujets, abyssale naïveté, coupable ignorance, lâche complaisance, recherche de la "facilité bureaucratique".

Nous pouvons par exemple cesser de financer les associations qui sont des machines à pomper de l’argent via les appels à projet. Ces associations formatent des outils pour des campagnes de lutte contre les discriminations, en faveur de l'inclusion, contre la haine en ligne, contre l'intolérance, etc. Ces associations obtiennent ainsi des fonds européens, en provenance de la Commission européenne ou du Conseil de l'Europe. Il faut faire attention à qui nous finançons pour la défense de ces nobles causes. Nous devons défendre ces causes sans transiger sur nos valeurs : l’égalité entre femmes et hommes, la non-promotion de signes religieux ostentatoires, etc.

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