Comment l'Europe a laissé la grande crise de 2008 se transformer en une dépression pire que celle des années 1930<!-- --> | Atlantico.fr
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Les récents chiffres de la croissance dans la zone euro sont inquiétants
Les récents chiffres de la croissance dans la zone euro sont inquiétants
©Reuters

C'était (presque) mieux avant

Trimestre après trimestre, l’Europe s’affiche comme un continent économiquement malade. La zone euro a en effet vu son PIB stagner au deuxième semestre 2014, tout comme celui de la France. Le PIB de l’Allemagne a quant à lui reculé de 0,2 % sur la même période, et ce à la surprise générale.

Mathieu  Mucherie

Mathieu Mucherie

Mathieu Mucherie est économiste de marché à Paris, et s'exprime ici à titre personnel.

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Jacques Bichot

Jacques Bichot

Jacques Bichot est Professeur émérite d’économie de l’Université Jean Moulin (Lyon 3), et membre honoraire du Conseil économique et social.

Ses derniers ouvrages parus sont : Le Labyrinthe aux éditions des Belles Lettres en 2015, Retraites : le dictionnaire de la réforme. L’Harmattan, 2010, Les enjeux 2012 de A à Z. L’Harmattan, 2012, et La retraite en liberté, au Cherche-midi, en janvier 2017.

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  • Après la crise de 2008-2009 et la rechute de 2011-2012, une troisième chute est en train de se dessiner dans la zone euro, sous une forme déflationniste contagieuse.
  • Les économies européennes sont tirées vers le fond par le poids du secteur administratif, l'inflation des activités financières et la mauvaise professionalisation des jeunes générations.
  • L'euro prive les Etats membres de l'outil de dévaluation, et donc de toute flexibilité.
  • L'inamovibilité des banquiers centraux et la professionaliation des responsables politiques empêche tout esprit de réforme.
  • En France les intérimaires, stagiaires et non diplômés sont les premiers à en faire les frais.

Atlantico :  L'Europe connaît-elle une nouvelle "Grande Dépression", 70 ans après celle des années 1930 ? Quels points communs est-il possible d'identifier ?

Mathieu Mucherie : C’est l’amorce probable d’un "triple dip" en zone euro après la chute verticale de 2008-2009 (crise monétaire globale) et la rechute de la zone euro en 2011-2012 (crise initiée par la politique des taux de la BCE). En fait c’est la même séquence, ininterrompue depuis fin 2007 et juste entrecoupée de quelques pauses (il faut bien que les statisticiens s’amusent avec les dérivés secondes et que les banquiers centraux exhument de temps à autre leurs menaces de hausse des taux). Raisonner sur un cycle unique permet de démasquer bien des postures et des impostures, relativise les pseudo-reprises liées aux effets de base, autorise à faire des liens historique avec d’autres processus de déflation (années 1930, japon des années 1990), permet de dater la chute de bien avant la crise des PIIGS (qui ne s’amorce vraiment qu’en octobre 2009 quand la BCE décide de laisser couler la Grèce), donne au cycle immobilier l’importance qu’il mérite et permet de mesurer la distance qui nous sépare de plus en plus des autres régions du monde où le banquier central a fait son travail (quantitative easing) et où la reprise quoique timide/décevante/fragile est indubitable depuis plus de 5 ans.

Pourquoi ce type d’épisode déflationniste dure-t-il aussi longtemps ? car il est contagieux, se renforce de lui-même (il passe par les anticipations, il provoque des effets boule de neige sur les dettes publiques et privées) et surtout provoque des réactions fatalistes de la part des élites ("la politique monétaire ne peut plus rien faire, voyez les taux nominaux sont proches de 0%", "tout est structurel", "c’est peut-être mieux comme ça, il fallait purger", etc.).

Jacques Bichot : Ce n'est pas – pour l'instant – la "grande dépression" de l'entre-deux guerres, il n'y a pas de chute libre du PIB et encore moins du commerce international. Le principal point commun est l'importance du sous-emploi, très supérieure en Europe, et particulièrement en France, à celle du chômage.

Plus de six ans "après la crise", la situation reste très compliquée en Europe. Pire, le PIB de la zone euro demeure plus faible qu’au début de l’année 2008. Quels signes montrent que la situation pourrait cette fois-ci être pire ?

Mathieu Mucherie : Elle est de toute façon pire puisque du temps est passé (du temps perdu), puisque de la richesse a été détruite (faillites, pertes de qualification, pertes patrimoniales) et puisque le PIB potentiel a été fortement revu à la baisse (du fait notamment du régime de sous-investissement prolongé). L’appareil productif est plus vieux, et l’appareil institutionnel de plus en plus déséquilibré (tous les pouvoirs à la BCE).

Rien de ceci n’est accidentel ou temporaire ou lié à la crise en Ukraine. Le PIB italien a baissé 11 fois au cours des 12 derniers trimestres. On se situe à 9 points en dessous du pic du PIB du T1 2008. Le chiffre du T2 publié il y a quelques jours n’est qu’une déception pour les Tartuffe.

Jacques Bichot : Quand on plonge au fond de la piscine, on peut remonter presque aussi vite avec quelques battements de jambes. En revanche, quand on est lesté par une ceinture de plomb trop lourde, remonter à la surface peut être nettement plus difficile. Or c'est malheureusement la seconde comparaison qui est pertinente pour notre situation. Notre problème est que nos économies sont tirées vers le fond par toute une série de facteurs qui les "plombent". Nous ne pouvons en citer que quelques-uns – disons trois – parmi un grand nombre :

  •  L'importance du secteur administratif, et le déficit préoccupant de ce secteur dans la majorité des pays développés. Ces administrations ne licencient pas, elles continuent à produire la même quantité de services – mais des services de qualité parfois médiocre, dont tous ne sont pas utiles, et dont un nombre dangereusement élevé sont nuisibles. Les fonctionnaires européens continuent à produire des "directives" que votent le Parlement européen et le Conseil de l'Europe, que les pays membres sont tenus de transcrire dans leur droit interne, et qui ajoutent à la quantité déjà exorbitante de normes, règles et interdictions en tout genre. L'élevage de volailles a par exemple été sinistré par l'obligation d'augmenter la taille des cages où l'on parque ces volatiles. Les normes applicables aux constructions neuves handicapent lourdement le bâtiment. L'obligation de procéder par appels d'offre européens pour des marchés publics de toutes sortes fait perdre leur temps à des entreprises qui sont de ce fait 20 à candidater là où 2 ou 3 suffiraient pour faire jouer la concurrence. Les règles européennes en matière de garde-à-vue et de traitement des demandes d'asile diminuent fortement la productivité de nos tribunaux et de nos polices, et ralentissent le traitement des dossiers, rendant impossible le renvoi des personnes dont la demande n'est pas acceptée. Bref, nous étouffions déjà sous la bureaucratie, et l'Europe en a rajouté une couche.

  •  L'inflation des activités financières. D'après mes calculs de coin de table, environ 7 % de la production européenne sert au fonctionnement du système financier, qui pourrait rendre de meilleurs services en utilisant moitié moins de ressources. Autrement dit, la finance est devenue, comme l'administration, une formidable source de gaspillage des énergies. Même si ce secteur arrêtait de faire des bêtises du genre subprimes, il plombe lourdement notre dynamisme par sa complexité inutile, qui favorise tous les dérapages, surtout dans un contexte où la moralité et le monde des affaires ont beaucoup de mal à se conjointer.

  •  La mauvaise qualité de la préparation à l'activité. Nos jeunes sont peu nombreux à apprendre la discipline, qui ne fait pas seulement la force des armées, mais aussi de l'économie. Beaucoup d'entre eux sont difficilement employables non seulement parce qu'ils ne savent même pas correctement lire, écrire et compter, mais aussi parce qu'ils ne sont pas fiables, croient que tout leur est dû, et ont pris à l'école l'habitude qu'on accepte leurs performances médiocres, dont les entreprises n'ont "rien à cirer".

Comment l'Europe s'est-elle retrouvée prise au piège d'un schéma déflationniste, et en quoi l'existence de l'euro a-t-elle contribué à aggraver la situation ?

Mathieu Mucherie : L’euro nous prive d’un moyen d’adaptation fantastique, la dévaluation. Je ne reviendrai pas ici sur l’euro à 1,6 face au dollar au moment le plus intense de la crise, ou sur le fait que les pays périphériques étaient habitués à dévaluer de 30 à 50% contre le Mark allemand à chaque décennie. Il y a pire, qui relève des divisions internes et que la plupart des économistes quels que soient leurs obédiences (Friedman, Krugman et Feldstein n’auraient pas passé leurs vacances ensemble) avaient vu bien avant 2007 (je ne parle pas ici des économistes organiques de la zone euro) : ce que nous revivons un peu, avec l’euro, c’est le drame de l’union monétaire italienne. Dans les années 1860 et 1870, la Lire est devenue la monnaie unique des royaumes de Piémont-Sardaigne, des Deux-Siciles, de Lombardie-Vénétie, des Etats du pape, des grands duchés de Parme, de Toscane et de Modène. Or au moment de l’unification le Nord était déjà plus industrialisé que le Sud. Sous l’effet combiné de la lire unique et de l’union douanière, le Sud fut ruiné en quelques années seulement, au point d’entraîner une émigration massive vers l’Argentine, la France et les centres industriels de l’Italie du Nord. Des régions entières furent dépeuplées, en dépit des transferts sociaux mis progressivement en place pour stabiliser les flux migratoires. Il y aurait bien une solution : le rachat massif des dettes par la BCE, une forward guidance véritable (avec des taux courts négatifs ?) et un chute de 40% de l’euro face à toutes les autres devises. Je rêve bien entendu… 

Jacques Bichot : Le bon fonctionnement d'une monnaie unique suppose une harmonisation suffisante des pays membres de l'Union monétaire. Ce n'est pas le cas pour la zone euro. Un seul exemple : les entreprises allemandes ont su obtenir de leurs salariés, depuis le début du siècle, dix ou douze années de modération salariale, tandis qu'en France et plus encore en Italie, en Espagne et au Portugal les rémunérations prenaient l'ascenseur (en comparaison de la productivité). Maintenant un pays comme l'Espagne, avec 25 % de sa population au chômage, connaît une diminution des salaires, ce qui est nécessaire pour qu'elle retrouve de la compétitivité, mais cela contribue à la déflation.

Les dirigeants européens ont-ils sous-estimé la gravité de la crise ? En quoi ont-ils pu être aveuglés quant à ses effets sur l'économie réelle et quant à son coût social ?

Jacques Bichot : J'ai peur que beaucoup des dirigeants des pays-membres et de l'Union partagent la médiocrité de la classe politique française. Un peu partout, la préoccupation des dirigeants n'est pas de gouverner de la meilleure façon possible, mais de rester au pouvoir ou d'y accéder. Leur savoir-faire est principalement électoral, ils ne connaissent pas grand-chose à l'économie et sont incapables de préparer des réformes d'une certaine ampleur. Il nous faudrait un très petit nombre de réformes, mais des réformes structurelles ; au lieu de cela ils nous noient sous les changements insignifiants mais incessants. Ce sont quasiment des mouches du coche : comme dans la fable de La Fontaine, ils bourdonnent à l'oreille des chevaux (des entreprises et des ménages) mais n'ont pas les compétences requises pour sortir le véhicule de l'ornière où il s'est enlisé.

Mathieu Mucherie : Ce sont les marchés qui ont sous-estimés la crise, les politiques eux ont préféré la nier ("c’est la crise américaine des subprimes", 2007), puis la traiter comme une menace inflationniste (2008, hausse des taux en juillet), puis la traiter comme une opportunité pour des fables moralistes (2009-2011, la crise à la périphérie comme châtiment), puis la traiter comme une pure affaire bancaire (la dérive créditiste, la mission de supervision, les LTRO, le VLTRO, etc.) ce qui au fond flatte le sens commun mais ne traite en rien le problème de fond (une monnaie trop chère, une création monétaire insuffisante, des anticipations qui menacent de se désancrer). La valeur de l’euro est uniquement traitée comme un problème de commerce extérieur, les prix des actifs ne sont pas vraiment pris en considération et le taux de chômage est plutôt vu comme un allié (dans la lutte contre le fantôme de l’inflation et pour la restauration de la "compétitivité" au Sud). Le coût social n’a aucune importance pour des banquiers centraux qui sont indépendants et inamovibles, c’est même plutôt un bon signe d’indépendance, comme une médaille. Pas un de nos Gamelin de la politique monétaire n’a demandé pardon pour les hausses de taux de 1992 qui ont fait un demi million de chômeurs en France vers 1993, il en ira de même pour la crise actuelle : comme le notait Marc Bloch en 1940, nous venons de subir une terrible défaite, et nos généraux nous disent que c’est la faute de tout le monde mais pas de la leur.

Quels effets la crise de 2008 a-t-elle eu sur les sociétés européennes ? Au-delà des moyennes, quelle estimation peut-on faire du coût qu'elles ont dû supporter ? A-t-on constaté une progression du phénomène de déclassement ? Alors qu'on a beaucoup vanté les vertus des amortisseurs sociaux, les sociétés européennes ont-elles finalement payé un bien plus lourd tribut que dans les années 1930 ?

Jacques Bichot : Notre société européenne, et ses composantes nationales, ne sont pas confrontées seulement à un problème économique, avec ses conséquences en termes de pauvreté et de déclassement pour certaines personnes. Je ne suis pas sociologue, mais il me semble que nos sociétés sont confrontées à des problèmes plus anxiogènes encore que la crise économique. Les solidarités familiales et de voisinage ont diminué, si bien que les individus sont moins bien accompagnés dans les épreuves, que ce soit la maladie, les accidents, les vols et agressions, la fin de vie, le divorce, le passage à la drogue, à l'alcoolisme et à la délinquance, ou les épreuves économiques comme le chômage et la pauvreté. On a de ce fait tendance à renvoyer sur les pouvoirs publics le traitement de toutes les difficultés de la vie, et ces pauvres pouvoirs publics, pas toujours efficaces, pas préparés à ce genre de choses, cafouillent un peu. Le jeune qui a fait une "connerie", s'il n'a pas une famille solide pour le remettre sur le droit chemin, ce n'est pas un fonctionnaire de l'administration pénitentiaire ayant à s'occuper de cent autres "cas" comme le sien qui va remplacer ses parents ou ses frères et sœurs.

Nos sociétés ont des amortisseurs du genre assurance-chômage, RSA, minimum vieillesse, qui concernent essentiellement le niveau des revenus. Ce sont des amortisseurs disons socio-économiques, utiles, mais pas suffisants si les amortisseurs disons sociétaux (les solidarités rapprochées dont on parlait plus haut) sont défaillants. Ceci étant, la crise de 1929 a été terrible, notamment aux États-Unis et en Grande-Bretagne, ou encore en Allemagne, où elle a préparé l'avènement du national-socialisme. La déflation dont nous nous plaignons est vraiment très agréable par rapport à l'hyperinflation que l'Allemagne et les pays d'Europe centrale ont subie en 1923, et sortir de là pour tomber dans la crise de 1929, cela n'avait rien à voir avec nos petits malheurs actuels.

Mathieu Mucherie : Une crise déflationniste est toujours injuste. Ceux qui en sont les responsables ne payent rien, au contraire ils donnent des leçons de (fausse) orthodoxie monétaire et partent à la retraite à la BRI. Les riches (c'est-à-dire les vieux) sont frappés dans un premier temps par la baisse des actions et des prix immobiliers, mais ils se refont sur l’obligataire et quand les taux baissent "trop" (de leur point de vue) ils peuvent diversifier leurs portefeuille (toute la planète n’est pas en crise). Leurs dividendes et leurs loyers sont plutôt résilients ; ils peuvent s’en sortir. Ce n’est pas le cas des pauvres (c'est-à-dire des jeunes). Un tiers des moins de 35 ans dans l’Europe du Sud vivent chez leurs parents. La formation se perd, les projets (à commencer par la fabrication d’enfants) sont remis à plus tard.

Le choc est certes bien moins rude que dans les années 30 : économie plus liée aux services (donc moins cyclique qu’autrefois), existence de filets sociaux plus complets, pas de dérives protectionnistes et puis dieu merci le communisme et le fascisme ne sont plus très à la mode. Ceci dit, c’est quand même un carnage, même dans la douce France. Tous ceux qui ont des stagiaires ou qui connaissent des intérimaires savent de quoi je parle. Le marché du travail hexagonal, hypocrite et dual (pour ne pas dire féodal) fait peser tout le coût du cycle sur les non diplômés et sur les non pistonnés.

Au fond c’est pire qu’en 1934, car au moins à l’époque Pierre Laval aurait pu dire qu’il ne connaissait pas bien le mécanisme de la déflation, que le chômage était inévitable. Friedman était étudiant, Rueff débutait, et Scott Sumner n’avait pas commencé son blog ; on pouvait encore dire qu’on ne sait pas bien (même si déjà la lecture de Fisher et de Wicksell permettait d’éviter 80% des erreurs de la BCE). C’est donc bien une crise de la culture économique, monétaire en particulier : j’entends des gens qui se disent ordo-libéraux et qui sont favorables aux taux de changes fixes, des gens qui prétendent que les taux sont bas alors que plus personne n’emprunte, d’autres qui découvrent l’économie de l’offre en pleine crise de la demande, et d’autres (souvent non élus) qui conditionnent la détente monétaire à des réformes qu’ils seraient bien incapables de s’appliquer à eux-mêmes.

Si la crise actuelle est comparée à celle vécue 70 ans plus tôt, en quoi peut-on dire que la référence encore plus appropriée est celle de la crise japonaise des années 1990, causée par l’éclatement de la bulle spéculative et marquée par une période déflationniste ? Quels éléments dessinent un scénario à la japonaise pour l'Europe ?

Jacques Bichot :Le Japon a vu sa croissance rapide stoppée, avec un arrêt des gains de productivité, si bien que le chômage n'a pas été important. C'est un scénario qui est probablement aussi intéressant que celui de la crise de1929-1933 pour comprendre ce qui se passe aujourd'hui. Cependant, la population japonaise a des spécificités fortes, et globalement les Européens diffèrent davantage des Japonais qu'un Espagnol ne diffère d'un Allemand. Donc le contexte sociétal est très différent entre le Japon et l'Europe. Mais il est vrai que le niveau atteint par les prix immobiliers et fonciers au Japon est un facteur de grande importance, dont les pays européens qui ont eu une bulle immobilière pourraient tenir davantage compte. Et surtout, la politique de taux bas menée par la Banque du Japon, associée à une politique de relance par le déficit budgétaire, n'ont eu aucun effet : cela devrait faire réfléchir un peu nos banquiers centraux et nos gouvernements.

Mathieu Mucherie : Le cas japonais est proche de nous en raison de la nullité absolue des décideurs monétaires, qui dans les deux cas n’ont jamais manqué une occasion de rater une occasion, et qui se sont spécialisés dans les autojustifications lamentables ("notre politique monétaire est accommodante"), les trahisons sur les cibles d’inflation, l’oubli total de la masse monétaire, les accusations vis-à-vis des autorités budgétaires, l’entrisme bancaire, les confusions entre monnaie forte et monnaie chère, j’en passe. Le résultat nous le connaissons sur certaines classes d’actifs comme les actions (bancaires en particulier) ou le FX, mais laissez-moi illustrer le propos sur les taux longs (nominaux, gouvernementaux) :

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